«Je quitterai le PSG en juin prochain» Lundi, en milieu de journée, nous avons rencontré le jeune Florian Makhedjouf, milieu de terrain du Paris S-G. Cette rencontre a eu lieu devant son domicile à Saint-Germain-en-Laye et ce, après plusieurs tentatives. Le joueur a accepté de nous accorder cet entretien, et a parlé du PSG, de son avenir, mais surtout de sa sélection en 2009 avec les U-20 drivés à cette époque par Ghimouz. Tout d'abord, beaucoup d'Algériens ne vous connaissent pas. Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs du Buteur ? Je m'appelle Florian Makhedjouf. J'ai 20 ans. Milieu de terrain relayeur. Je suis au Paris Saint-Germain depuis quatre ans. Je joue au sein de l'équipe réserve dont je porte le brassard de capitaine d'équipe. J'ai fait quelques apparitions en équipe A du PSG cette saison, sinon j'évolue régulièrement en équipe réserve. En quelles occasions avez-vous fait votre apparition en équipe première ? J'ai joué face à Carpates et au Benfica de Lisbonne en Europa League. J'ai joué aussi contre Le Mans en Coupe de France. J'ai joué la totalité des matches en équipe réserve cette saison en championnat, sauf lorsque je suis retenu en équipe première. Avant le PSG, où avez-vous joué ? J'ai porté les couleurs de l'US Ivry pendant deux ans et, avant, j'ai joué dans l'équipe de Villejuif. Comment avez-vous signé au PSG ? Lorsque j'avais 14 ans, je portais les couleurs de l'US Ivry comme je vous l'ai dit. Il y avait le PSG qui était dans le même groupe que nous. Un superviseur du club était venu voir notre match et je l'ai épaté. Il m'a donc demandé de rejoindre le club et j'ai donné une réponse affirmative. Au début, avez-vous trouvé des difficultés à intégrer le groupe ? Au début, oui. Je ne vous le cache pas. Les premières semaines étaient difficiles pour moi car je venais de quitter la famille très jeune. Je suis parti au PSG en internat etc. Mais, par la suite, j'ai commencé à m'adapter. Votre première convocation remonte à quand ? C'était en 2009, sous la coupe de Paul Le Guen, à l'occasion d'un match face au Stade Rennais. J'ai ressenti une immense fierté de porter les couleurs de mon équipe, surtout que je supporte le PSG depuis mon plus jeune âge. Et votre premier match ? C'était au cours de cette saison en Europa League. Vous avez joué en Europa League sans pour autant faire la moindre apparition en Ligue 1… Oui, et à chaque fois que je jouais, je faisais de bons matches mais par la suite, j'ai été écarté. Le coach a fait ses choix. Moi, je vais prouver ailleurs, tant pis pour eux. Donc, on comprend par là que vous avez pris la décision de quitter le Paris Saint-Germain, c'est cela ? Oui, c'est pratiquement fait. Je veux aller jouer ailleurs pour prouver mes qualités et avoir du temps de jeu. Pourquoi avez-vous pris cette décision ? C'est par rapport à ma situation. Je n'ai pas eu beaucoup de temps de jeu avec l'équipe première. Je ne sais pas s'il s'agit d'un manque de confiance, ou bien parce que je suis encore jeune pour faire mes débuts. Je vais aller donc prouver ailleurs. Peut-être que vous avez un problème avec l'entraîneur, Antoine Kombouaré, non ? Non, non pas du tout. Je n'ai aucun problème avec le coach. Seulement, il ne me donne pas ma chance. Je n'arrive pas à comprendre. A chaque fois qu'il me fait rentrer, je donne satisfaction, mais le match d'après je ne joue pas. Parfois, il n'y a que moi sur le banc de touche, mais il ne me fait pas jouer. Les responsables du PSG vous ont-ils proposé une prolongation de contrat ? A chaque fois, c'était en cours de négociation, mais il n'y a jamais eu du concret. C'est pour ça que je me suis mis en tête cette idée de quitter le club. Aujourd'hui, je termine mes matches, puis je verrai quant à ma future destination. Quels sont les clubs qui vous courtisent ? J'ai des contacts un peu partout. Il y a des clubs de Ligue 2, italiens, et même anglais. Et la Juventus de Turin ? Oui, c'est vrai. Il y a un contact avec la Juventus, et mon agent s'occupe de tout. Etes-vous chaud pour rejoindre la Vieille Dame ? Oui, pourquoi pas ! Mais il faut savoir que je veux rejoindre un club qui me donnera l'occasion de jouer. Parlons maintenant de la sélection nationale. En toute honnêteté, êtes-vous prêt à rejoindre l'EN Olympique ? Oui, bien sûr. D'ailleurs, je l'ai dit à maintes reprises. Je veux jouer pour l'équipe d'Algérie. On m'a dit que les choses se sont beaucoup améliorées par rapport à l'époque de mon apparition avec les U-20 en 2009. Etes-vous en contact avec Azzedine Aït Djoudi ? Oui, je suis en contact avec lui. Il était intéressé par mes capacités. C'est un grand honneur pour moi que mon pays s'intéresse à moi. Et quelle a été votre réponse? Je lui ai dit que, moi aussi, je suis intéressé. L'EN olympique, c'est un projet qui me va. Seulement, moi je viens en sélection pour jouer et pas pour rester sur le banc de touche. Il paraît que Aït Djoudi vous a invité à venir en sélection à l'occasion du dernier match des éliminatoires des JO pour intégrer le groupe, sans pour autant jouer… Oui, c'est vrai. Aït Djoudi m'a demandé de venir en sélection pour rester avec le groupe et vivre cette ambiance, dans le but d'une très bonne intégration, mais je n'ai pas pu le faire car mon équipe se trouvait dans une situation difficile. En plus de cela, je n'étais pas intéressé pour venir comme ça, sans jouer. Et si c'était pour jouer ? A ce moment-là, je serai venu avec un grand plaisir pour aider mon équipe. En juin prochain, il y aura un match face à la Zambie. Etes- vous prêt à venir ? En juin, ce sera très difficile pour moi. A ce moment-là, je ne saurai même pas où je vais jouer. Et après le mois de juin ? Oui, bien sûr. Là, je serai prêt à venir en sélection. Que s'est-il passé avec la sélection. Vous paraissez frustré de cette expérience… Non, je ne suis pas frustré. Mais il faut savoir que ça ne s'est pas bien passé, pas comme je m'attendais. Avec le coach Ghimouz, ça s'est très bien déroulé et le courant est bien passé, mais avec les joueurs, je n'ai pas compris. Comme j'étais l'unique professionnel présent lors de ce stage en Tunisie, ils parlaient entre eux en arabe, alors que moi je ne comprends rien. Ils parlaient en me regardant, ça veut dire que j'étais visé. Je ne sais si c'est de la haine ou de la jalousie, mais ça ne m'a pas plu. J'ai donc laissé tomber la sélection des U-20 à l'issue de ce stage et je n'y suis pas retourné par la suite. Et autre chose… Par exemple ? Figurez-vous que je n'ai même pas eu un maillot souvenir de la sélection. Mon père me l'avait demandé, et il en a même parlé au sélectionneur qui lui a dit qu'il n'y a pas de souci. A la fin du stage, je n'ai rien vu. J'étais gêné vis-à-vis de mon père. Ce sont ces détails qui ne m'ont pas encouragé à rester. D'après les informations en ma possession, les conditions en sélection ont beaucoup changé. Avez-vous regretté cette expérience avec les U-20 ? Non, ce n'est pas que j'ai regretté cette expérience mais ça ne s'est pas bien passé. En principe, pour une première sélection, on devrait garder de bons souvenirs, ce n'était pas le cas. Je n'avais pas eu ce plaisir mais, quand même, c'était une très bonne expérience pour moi. Si Aït Djoudi vous convoque chez les Olympiques, quel sera votre objectif ? J'essayerai de donner le meilleur de moi-même pour contribuer à la qualification aux JO. Avez-vous suivi cette équipe ? A la télé, non. Mais par le biais d'internet, j'ai suivi les résultats. Connaissez-vous des joueurs de la sélection? Je n'en connais qu'un seul, l'attaquant Mohamed Chalali qui était au Havre AC et qui joue actuellement en Grèce. Avez-vous porté les couleurs de l'Equipe de France ? Oui, j'ai porté les couleurs de l'Equipe de France. J'avais été convoqué à 16 ans. Mais, depuis, je n'ai plus porté les couleurs de la France. Maintenant, si je joue pour l'EN olympique, ce sera un choix définitif, pour jouer éventuellement en Equipe d'Algérie. Un dernier mot au peuple algérien… Eh bien, je leur dis que dans le cas où je viendrai en Equipe nationale, je me donnerai à fond pour mon pays. Je prouverai aux gens qu'on ne se s'est pas trompé en me faisant appel.