«Je ne suis pas fou pour tirer sur Raouraoua» La débâcle de Marrakech n'a pas uniquement altéré les relations entre le président de la FAF et Abdelhak Benchikha, mais également avec l'ex-sélectionneur des Verts, Rabah Saâdane, qui aurait tiré à boulets rouges sur Raouraoua dans une déclaration faite à l'agence de presse allemande qui l'avait sollicité pour avoir son avis sur la déroute des Verts en terres marocaines. Saâdane aurait, en effet, selon l'agence de presse allemande, rendu responsable le président de la FAF de cette déculottée, l'accusant d'avoir compromis un travail de trois années lorsqu'il avait mis fin à ses fonctions en le remplaçant par Benchikha. Bien entendu, une telle sortie médiatique ne pouvait pas passer inaperçue, même si elle a été faite à une agence étrangère du moment que plusieurs sites, spécialisés ou non, en plus de quelques médias nationaux, avaient repris les déclarations de l'ex-sélectionneur. Le président de la FAF, en colère, le reçoit dans son bureau Cela a évidemment mis Raouraoua dans tous ses états. Il a vite fait d'appeler Rabah Saâdane pour lui demander des explications, avant de le convoquer hier matin à son bureau au siège de la fédération algérienne de football pour discuter du sujet en tête-à-tête. Mais avant de rencontrer Raouraoua, Saâdane a contacté le correspondant de l'agence allemande en Algérie, en lui demandant d'apporter un démenti formel à toutes ces déclarations qu'il n'aurait pas faites, selon lui, en lui faisant savoir que cela lui a causé d'énormes problèmes avec Raouraoua et qu'il n'avait pas besoin d'entrer en conflit avec lui.
Saâdane jure ne pas l'avoir critiqué Saâdane a été reçu par le premier responsable du football algérien qui a d'abord voulu savoir s'il a réellement dit tout cela ou non. L'ex-sélectionneur national a fait le serment qu'il n'a jamais dit du mal ni sur lui, ni sur Benchikha, ni sur les joueurs, et qu'il avait même refusé de faire une quelconque déclaration à plusieurs médias qui l'avaient sollicité après le match, comme il l'avait fait d'ailleurs avec nous, lorsque nous l'avons appelé dimanche matin pour une interview après la déroute de Marrakech, en se contentant de nous dire : « Excusez-moi, je ne tire pas sur les ambulances», déclinant ainsi notre demande. Saâdane a même fait savoir à Raouraoua qu'il ne s'exprimera plus jamais sur l'Equipe nationale. Il n'accordera plus d'interview à l'avenir Le président de la FAF a alors demandé à Saâdane de faire un démenti si, comme il le prétendait, toutes les déclarations qui lui ont été attribuées aient été montées de toutes pièces, ce que l'ex-sélectionneur des Verts s'est exécuté de faire. Juste après, dans l'après-midi, la FAF a publié sur son site officiel un démenti de Rabah Saâdane où ce dernier rejette en bloc tout ce qui lui a été attribué par l'agence de presse allemande, en précisant qu'il n'a jamais critiqué Raouraoua, ni Benchikha, ni les joueurs, et qu'il ne le fera pas même à l'avenir puisque, selon le communiqué, il a décidé de ne plus accorder d'interviews au sujet de l'Equipe nationale à aucun média ou autre site ou journaux, étrangers ou nationaux soient-ils. ---------------------------- «Je ne suis pas fou pour tirer sur Raouraoua» M. Saâdane, nous vous avons sollicité dimanche pour une interview après le match face au Maroc, mais vous avez poliment refusé de vous exprimer là-dessus, mais le soir même, une agence de presse allemande a publié des déclarations qui vous sont attribuées et dans lesquelles vous rendez Raouaraoua responsable de cette débâcle. Une explication ? Ecoutez-moi, je ne suis pas fou pour faire ces déclarations, et à travers votre journal, je démens tout ce qui m'a été attribué. Vous-même, comme vous le dites, m'avez appelé pour vous accorder une interview et j'ai refusé de le faire, et c'était aussi le cas avec plusieurs de vos confrères, pour la simple raison que je ne veux pas tirer sur les ambulances. Comment se fait-il que je dise tout cela après à une agence étrangère ? Encore une fois, je n'ai critiqué ni Raouraoua, ni Benchikha, ni les joueurs. Mais quel est l'intérêt de l'agence de presse allemande à vous attribuer des déclarations dont vous n'êtes pas l'auteur ? Je vous le dis, je suis un homme raisonnable, je ne peux pas tirer sur des gens avec lesquels j'ai travaillé durant de longues années. En tout cas, je démens avoir fait de telles déclarations, et vous allez découvrir cet après-midi (entretien réalisé hier matin Ndlr) un démenti que j'ai rédigé sur le site officiel de la FAF, et tout le monde doit assumer ses responsabilités. C'est-à-dire ? (Il hésite) Moi, j'assume toutes mes responsabilités, je n'ai dit de mal sur personne. Et ceux qui ont publié cela doivent assumer leurs responsabilités. Raouraoua vous a-t-il appelé ? Oui, il m'a appelé et on a convenu de nous voir. Vous savez, depuis que j'ai quitté l'EN, j'avais décidé de rester loin de son entourage afin qu'on ne m'accuse pas de vouloir la déstabiliser après mon éviction. Voilà qu'aujourd'hui je me retrouve mêlé à une histoire qui me tombe sur la tête je ne sais d'où. Vous ne voulez pas donc commenter ni la défaite de l'EN ni la démission de Benchikha ? La défaite m'a beaucoup affecté, comme tous les Algériens, mais que je la commente, je ne ferai pas ça. Je ne vais parler ni des choix de Benchikha, ni d'autres choses à ce sujet. D'ailleurs, je ne vais plus le faire à l'avenir.