Stratégie n Si on rembobine le film depuis le dernier Mondial 2010, il est clair que des erreurs stratégiques ont été commises par la Fédération algérienne de football. Et donc par son premier responsable, Mohamed Raouraoua, car Benchikha ne devrait pas supporter seul la débâcle en terre marocaine. En effet, la première erreur a été de reconduire Rabah Saâdane à son poste, alors qu'il avait annoncé officiellement à toute la presse algérienne, et internationale, présente en Afrique du Sud qu'il tirait sa révérence. Un cycle était terminé et une page de l'histoire des Verts devait être tournée. Une vision stratégique aurait dû imposer au premier responsable de la FAF un choix plus judicieux, en recourant à un technicien de renommée mondiale puisque l'Algérie sortait d'un… Mondial ! Plusieurs noms ont été cités à cette époque, mais Raouraoua a préféré prolonger le contrat de Saâdane qui fera le match de trop. D'abord une défaite en amical, face au Gabon (1-2), qui, en fait, était annonciatrice d'un faux pas à domicile contre la modeste Tanzanie (1 à 1) pour le premier match des éliminatoires de la CAN-2012. Toujours sans vision à long terme, et pour parer au plus pressé, Raouraoua confie les clés de la sélection à Abdelhak Benchikha qui débarque avec ses convictions et ses ambitions, mais surtout avec l'objectif de qualifier les Verts au prochain rendez-vous continental en Guinée équatoriale et au Gabon. Evidemment, sans remettre en cause ni ses capacités ni ses compétences, mais il était, à notre humble avis, prématuré de confier une telle mission à Benchikha qui aurait plutôt fait adjoint aux côtés d'une grosse pointure. C'est dans la logique des choses. Prenant son courage à deux mains et surtout assumant ses responsabilités, celui qui a refusé le surnom de «général» a débuté par une sévère défaite en Centrafrique (0-2) dans presque les mêmes conditions que cette déroute d'hier à Marrakech - moins le climat – où l'équipe n'a tenu que durant une vingtaine de minutes avant de s'effondrer complètement. Aujourd'hui, Benchikha a quitté la sélection sur une sale note et son remplaçant (on a parlé de Vahid Halilhodzic il y a quelques jours) aura tant à faire pour rebâtir une nouvelle équipe, solide, conquérante et surtout joueuse. Car cela fait longtemps que nous n'avons pas vu notre sélection pratiquer son beau football, celui qui faisait sa marque de fabrique par le passé.