Aït Djoudi devait choisir en fonction de la disponibilité des joueurs qu'il a sous la main, même si tous les indices plaidaient pour un axe à trois. Plus aucun doute chez Azeddine Aït Djoudi. Le sélectionneur national a fini par choisir la stratégie qu'il adoptera face à la Zambie. Dans notre livraison d'hier, il disait hésiter encore entre une défense plate à quatre ou un axe à trois, dans une organisation en 3-5-2. Aït Djoudi devait choisir en fonction de la disponibilité des joueurs qu'il a sous la main, même si tous les indices plaidaient pour un axe à trois. Une éventualité que Aït Djoudi avait en tête dès le départ, même s'il a préféré se donner encore du temps pour voir comment allaient évoluer les choses. Car opter pour tel ou tel système de jeu, ne repose pas seulement sur des convictions théoriques. Le profil des joueurs et leur disponibilité sont autant de paramètres à prendre en considération au moment d'arrêter son schéma tactique. Ceci en plus de l'objectif du match. Le retour de Guechi Le retour de Ali Guechi, le défenseur central de l'USMAn, semble être un facteur influent dans le choix de la stratégie. Titulaire à part entière, le Bônois est un atout dont le sélectionneur aura besoin. Il aurait fait dans le poste pour poste s'il voulait composer une défense plate à quatre, mais il dispose d'au moins quatre défenseurs axiaux d'un bon niveau (Guechi, Khelili, Belhenna et Demou), autrement dit, quatre défenseurs au profil intéressant qui proposent un choix de qualité. Ne pas être obligé de faire le jeu L'autre paramètre réside dans le fait que l'Algérie n'est pas obligée de faire le jeu. La confortable avance de trois buts réalisée à l'aller permet aux Verts d'entrevoir cette manche retour avec des intentions résolument défensives. Le fait de ne pas être obligé d'attaquer amène automatiquement — ou instinctivement, c'est selon — les joueurs à défendre leur avance. C'est l'une des trois raisons qui ont amené Aït Djoudi à opter pour un axe central à trois. Ça lui garantit une couverture permanente — point sur lequel il a beaucoup insisté à l'entraînement, dans les six derniers mètres — et lui permet de créer le surnombre au milieu de terrain. Azeddine Aït Djoudi sait que la force de son équipe est son milieu. Du coup, il veut mettre en évidence cet avantage. La puissance de Chalali En optant pour un axe à trois, Aït Djoudi devra se passer d'un joueur à vocation offensive. Le schéma en question devra reposer sur une seule pointe, Mohamed Chalali. Celui-ci n'aura pas à faire le boulot tout seul, puisqu'en situation offensive, les deux ailiers, Aouedj et Saayoud, viendront l'épauler, mais il devra néanmoins batailler tout seul dans les duels. Une tâche dont il pourra s'acquitter sans problème. Son profil colle au rôle qui lui sera attribué. Il est puissant, se meut facilement et est adroit devant les buts. Autant de données qui ont dû influencer Aït Djoudi dans le choix de sa stratégie. Le groupe dispose encore de quatre jours pour s'exercer à ce système. Projection vidéo L'Inter comme modèle d'inspiration Comme nous l'écrivions dans ces mêmes colonnes, le staff technique des Verts s'est attaqué au volet tactique dès lundi soir. Ce programme s'étalera ainsi jusqu'à la veille du match. Les joueurs auront à travailler et retravailler la stratégie à adopter face à la Zambie durant les quatre séances d'entraînement restantes. Lundi, Aït Djoudi a commencé son travail tactique avec la défense, un secteur susceptible de subir la pression du match. Il s'est isolé avec six de ses défenseurs, axiaux et latéraux compris, pour un travail spécifique : la couverture. Le sélectionneur a en effet relevé certaines défaillances à ce niveau face à la Zambie. Il a ainsi remarqué que ses défenseurs ont tendance à se précipiter sur le porteur du ballon, concédant du coup des espaces à exploiter dans l'axe. L'enjeu donc est de toujours assurer une couverture. Le défenseur battu dans sa zone doit toujours se replacer dans l'axe dans un mouvement coulissant de manière à empêcher l'attaquant adverse d'atteindre les buts. Pour illustrer la chose, le staff technique a prévu lundi soir une projection vidéo. Au menu, un match de l'Inter de Milan en Coupe du monde des clubs, dont le sélectionneur a voulu se servir comme modèle d'inspiration. Aït Djoudi a choisi l'Inter plutôt qu'une autre équipe, pour justement la stratégie défensive qu'il développait en 2010. Il n'y a pas lieu de comparer les profils, mais juste d'illustrer aux joueurs en images les comportements ou positions à adopter en situations défensives et offensives. L'évolution des blocs, l'emplacement et le replacement, la couverture et la relance. Une séance de trois quarts d'heure où le staff technique a cherché à faire le lien entre l'image diffusée et ce qui est attendu de chaque joueur. Cette séance théorique sera ponctuée par des séances pratiques qui devraient permettre aux joueurs d'assimiler la stratégie. Les joueurs mettent leur avenir entre parenthèses Comme c'est toujours le cas en cette période, les joueurs pensent plus à leur avenir immédiat qu'à jouer au football. Les contacts s'intensifient, la valse des recruteurs s'amplifie et le téléphone sonne à longueur de journée. Chacun définit ses projets en fonction de son expérience de la saison. Passer un cap, chercher du temps de jeu ou un contrat plus juteux sont autant d'ambitions qui font rejaillir chez les joueurs leurs envies d'ailleurs. Seulement, en sélection espoirs, toutes ces ambitions sont refoulées. Hormis en de rares cas où certains joueurs ont évoqué leurs projets pour la saison prochaine, plus par pertinence des questions, la plupart préfèrent ne pas en parler. Du moins dans l'immédiat. Ceci pour une raison toute simple : toutes les attentions sont focalisées sur le match face à la Zambie. «Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour arriver à ce niveau, donc je ne pense à rien d'autre qu'au match face à la Zambie», explique Brahim Bedbouda, le capitaine d'équipe. Le Mouloudéen qui est allé effectuer des essais en Belgique a bien des raisons d'être distrait, loin s'en faut. «Mon manager s'occupe de tout. Moi, je n'ai qu'à me concentrer sur ce pour quoi je suis là », ajoute-t-il. Même son de cloche chez Aouedj, pressenti, comme nous l'écrivions, au Standard de Liège, et Rachid Bouhenna, qui n'a pas encore éclairci sa situation à Sedan. Tous ces joueurs et bien d'autres encore s'en remettent à leurs agents respectifs ou attendent que passe ce match face à la Zambie pour s'en occuper. Cet état d'esprit est aussi partagé par le sélectionneur Azeddine Aït Djoudi qui, en des termes plus crus, affirme : «Rien ne m'intéresse en ce moment à part le match de la Zambie. Je ne pense à rien d'autre». Les rumeurs qui l'envoient chez les A, la probable arrivée de Florian Makhdjouf, il n'en a cure. En sélection espoir, le temps est resté suspendu à cette date du 18 juin. Un chiffre qui nous a porté chance par le passé. Qu'il en soit ainsi cette fois-ci encore. Bedbouda et Daoud bons pour le service Bonne nouvelle pour Azeddine Aït Djoudi. Celui-ci n'a pas eu à déplorer de blessés graves durant les dix jours du stage de Johannesburg. Le staff médical a eu certes à traiter certains cas, mais rien d'alarmant. Les deux seuls joueurs qui ont plus ou moins nécessité une prise en charge prolongée sont Daoud et Bedbouda qui présentaient tous deux des blessures à la cheville. Les deux Mouloudéens sont arrivés blessés, et le staff médical s'est attelé dans la foulée à les prendre en charge de sorte à accélérer leur processus de guérison. Mission accomplie, puisque les deux joueurs ont reçu lundi le feu vert des médecins pour reprendre l'entraînement. Pour une première, il s'agissait d'abord de tâter le terrain, mais comme les joueurs répondaient bien à l'effort, ils ont été autorisés à terminer la séance. Cela ne veut pas dire que Bedbouda et Daoud ne fréquentent plus l'infirmerie. Les deux joueurs continuent à recevoir des soins en marge des heures d'entraînement. Il s'agit plus d'un travail musculaire dans ce cas précis. Leur participation pour le match face à la Zambie est acquise, sauf grosse surprise. «Tout est OK» Brahim Bedbouda est normalement bon pour le service. C'est du moins ce qu'il affirme dans l'entretien qui suit. Petit bilan avec le Mouloudéen. Vous avez repris hier l'entraînement avec le groupe, comment vous vous êtes senti ? Ça va, j'ai eu de bonnes sensations. Le point positif est que je n'ai pas du tout ressenti de douleurs, ce qui n'était pas le cas à mon arrivée. Ceci m'a permis de terminer tranquillement la séance. Le fait d'avoir fait l'impasse sur la première semaine de stage consacrée à l'acclimatation ne risque-t-il pas de vous gêner, sachant le taux élevé d'humidité en Zambie ? J'y pense. Quoique je n'étais pas complètement à l'arrêt la semaine dernière. Je me suis entraîné en marge du groupe. J'ai eu droit à un programme spécifique. Pour le moment, les sensations sont bonnes, d'autant que je dispose encore de temps pour travailler ce paramètre. Confirmez-vous votre participation au match ? Inch'Allah. Pour le moment, tout est OK. Je pense pouvoir prendre part au match. Comme je l'ai dit, je n'ai pas ressenti de douleurs hier. C'est un point positif. Je vais encore essayer aujourd'hui pour voir ce que ça donnera, mais en principe tout est OK. Il avait rendez-vous hier chez le dentiste Brahim Bedbouda avait été accompagné hier par le staff médical et Samir, un compatriote vivant à Johannesburg, pour soigner une dent qui le faisait souffrir. Il est rentré à l'hôtel en début d'après-midi.