«Nos supporters doivent être fiers de leur équipe qui sera plus forte» Arrivé à l'intersaison en provenance de l'USM Blida, le gardien de but Mohamed Ghalem a considérablement contribué au sacre gagné par l'ASO Chlef, le premier de son histoire. Interrogé sur ses débuts dans le football, le champion d'Algérie nous a surpris en nous apprenant que c'est au poste d'avant-centre qu'il a débuté dans le club de sa ville natale Medjana, à Bordj Bou Arréridj. C'est son oncle, qui était son entraîneur dans la catégorie des minimes, qui a insisté pour qu'il soit reconverti en gardien de but. Ainsi débutera l'histoire d'un gardien de but devenu numéro un dans le championnat local, vu le rôle qu'il a joué dans la consécration de l'ASO cette saison. Le MOB, un tournant dans sa carrière De Medjane, Ghalem a rejoint le CABBA dans la catégorie des cadets où il a passé cinq saisons, de 1995 jusqu'à 2000, avant de poser ses valises à Béjaïa où il a joué pour le club le plus populaire de la ville, le MOB. Ghalem nous a affirmé que ce club a constitué un tournant décisif dans ca carrière, car l'entraîneur Bouzidi a joué un important rôle dans son lancement en lui donnant l'occasion de jouer plusieurs matchs. C'est dans ce club que Ghalem a forgé sa personnalité et commencé une carrière qui l'a mené jusqu'au sommet. Il a pleuré en quittant le RCK Bien qu'il ait joué dans plusieurs clubs, dont le MOB, l'USMB et l'ASO, le nom de Ghalem est étroitement lié au RCK, le club où il a passé pas moins de huit saisons. D'aucuns se sont même demandés pourquoi il est resté fidèle au Raed qui évoluait en seconde division, alors qu'il recevait plusieurs offres de clubs de l'élite. La raison est simple : Ghalem aime le RCK et a même pleuré en le quittant. Il a également pleuré lorsqu'on a évoqué le sujet de son départ de Kouba. Chlef, le choix de la réussite Après huit ans à Kouba, Ghalem a rejoint l'USMB où il a joué une seule saison et a participé au sauvetage du club de la relégation. A la fin de la saison, il a été recruté par l'ASO Chlef en se distinguant depuis le début de la saison. Un choix judicieux qui lui a permis de connaître la réussite en gagnant le titre de championnat avec à la clé la meilleure défense du championnat. En fin de contrat, Ghalem nous a fait savoir que la balle est dans le camp du président Medouar. «Nos supporters doivent être fiers de leur équipe qui sera plus forte» Tout d'abord, on vous félicite pour ce titre de champion d'Algérie… Merci, je voudrais d'abord remercier tous les fans de l'ASO qui nous ont soutenus dans le meilleur et dans le pire. C'est le sacre de tout le monde. Ce championnat, nous l'avons gagné avec la sueur de notre front et nos supporters doivent être fiers de leur équipe qui sera celle des titres. La gestion du club est extraordinaire et tout indique que l'ASO sera plus forte dans les saisons à venir. Comment jugez-vous cette saison en général ? Ce n'était pas facile de résister toute la saison et préserver cette première place. On a réussi une saison exceptionnelle et personne ne pourra remettre en cause notre consécration. On est la meilleure équipe dans les trois compartiments. Meilleure défense du championnat, comment avez-vous réussi à créer cette cohésion, alors que vous n'êtes pas habitués à jouer ensemble ? La plupart des défenseurs n'ont pas joué ensemble, à l'image de Senouci, Zazou et Zaoui. Idem pour moi. Mais lorsque chacun remplit son rôle, l'équipe fonctionne bien. On s'est bien préparés lors des stages de préparation et ça a porté ses fruits. Comment s'est passée votre première saison aux côtés de Zaoui et Mellouli dans l'axe ? Merci de m'avoir donné la chance de parler d'un joueur de la trempe de Zaoui. Avant de le connaître, je le haïssais. Lorsqu'il jouait en sélection, j'éteignais la télévision pour ne pas le voir. Mais dès que j'ai joué avec lui, ma vision envers lui a changé. Sans exagération aucune, je dirai que c'est le meilleur joueur avec qui j'ai joué derrière. Sa personnalité me plaît également, il est marrant et un homme qui a des principes. Je suis fier de le connaître. Ce n'est pas bien de juger les gens avant de les connaître. Mellouli, quant à lui, joue juste, je n'ai pas rencontré des difficultés avec lui, ni avec Zaoui. Et que diriez-vous de tout le groupe ? Le moins que l'on puisse dire est que nous avons un groupe homogène qui a un esprit qui nous a permis de faire la différence. Il n'y a jamais de problèmes à l'intérieur de l'équipe, et c'est le plus important. Et comment avez-vous réussi avec l'ASO ? A Chlef, je ne crois pas qu'il y ait un joueur qui ne puisse pas réussir, car toutes les conditions sont réunies. Maintenant celui qui ne réussit pas ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Revenons en arrière, où avez-vous grandi et débuté votre carrière ? Je suis né à Alger (Sidi M'hamed). A l'âge de sept ans, je suis allé à Bordj Bou Arréridj, et c'est là que j'ai commencé à taper dans le ballon. Mon oncle était entraîneur des minimes à Medjana, l'équipe avec laquelle j'ai débuté ma carrière. Ce qui me fait rire, c'est que j'ai commencé à jouer au poste d'avant-centre. Mon oncle s'est opposé et m'a contraint de jouer gardien de but, sinon quitter l'équipe. Le premier jour où j'ai occupé le poste de gardien de but, je suis rentré à la maison en colère et j'ai demandé à mon père de voir avec mon oncle pour qu'il me change de poste. Mon père a beaucoup ri et m'a dit : «C'est un poste important que tu dois occuper et tu ne le regretteras jamais.» Je suis resté gardien de but depuis. Parlez-nous du reste de votre parcours ? Après Medjana, j'ai rejoint le CABBA dans la catégorie des cadets et j'y suis resté jusqu'en seniors. Etant donné que je ne jouais pas, j'ai décidé de changer d'air et de rejoindre une équipe qui me donnera la chance de jouer. Ce que j'ai eu au MOB avec l'entraîneur Bouzidi. J'étais d'ailleurs très heureux d'apprendre la montée de cette équipe en Ligue 2. C'est dans cette équipe que ma carrière a vraiment débuté. J'ai rejoint par la suite le RCK où je n'oublierai pas le travail énorme que j'ai effectué avec l'entraîneur Hassen Sid Rohou. Je ne l'oublierai pas tant que je suis vivant. J'ai quitté le RCK à cause de certains problèmes pour aller à Blida. Zaïm nous avait promis de bâtir une grande équipe, mais il ne l'a pas fait. Mais bon, je ne regrette pas d'avoir joué à Blida. Qu'en est-il de votre avenir à Chlef, avez-vous pris la décision de prolonger ou de quitter l'équipe ? Pour être franc avec vous et tous les gens de Chlef, je dois dire que je suis en fin de contrat, et il est tout à fait naturel que je reçoive des offres. Mais ce que je pourrais dire, c'est que la balle est dans le camp de Medouar. Quel est votre meilleur ami à Chlef ? Mohamed-Rabah, en plus de Zazou. Même si tu joues pendant 10 ans avec lui, tu ne t'ennuieras jamais. Il est calme sur le terrain et est incontestablement le chouchou de l'équipe en dehors du terrain. Racontez-nous cette histoire de chat ? (il rit) Prince est mort dernièrement, c'était un bon ami, il m'a fait de la peine. Etes-vous marié ? Oui, je suis marié et père d'un enfant, Adam que j'appelle Dido. Un mot sur vos parents ? Le moins que je puisse dire c'est que je les aime beaucoup. Que Dieu me les préserve. Bordj Bou Arréridj ? J'ai grandi et j'en garde beaucoup de souvenirs. Béjaïa ? J'ai connu des hommes et j'ai appris à gérer la pression. Kouba ? L'équipe que j'aime beaucoup, vient après le Real Madrid. La petite famille ? C'est l'essentiel. Blida ? Je n'ai pas fait ce que je souhaitais, mais je ne regrette pas mon passage à Blida. Chlef ? La réussite. J'ai connu aussi des hommes. Ighil ? Le meilleur entraîneur avec qui j'ai eu affaire dans toute ma carrière. Je n'oublierai pas aussi Hassen Sid Rouhou. Où comptez-vous passer vos vacances ? Je ne sais pas, tout dépendra de la programmation. Le championnat ne veut pas prendre fin, je crois que ce sera à Chlef (il rit) Non, je plaisante, je déciderai bientôt. Meilleur film ? Bodyguard (avec Kevin Costner et Whitney Houston) La voiture que vous possédez ? Peugeot 308. Votre musique préférée ? Un peu de tout. L'Equipe nationale ? Un rêve d'enfance, j'attends toujours ma chance. Meilleur gardien du monde ? Celui de l'Atlético de Madrid, De Gea. Votre équipe préférée ? Real Madrid et Christiano est un joueur virtuel. Ce qu'il a marqué cette année, Soudani ne le fera pas en cinq ans (il rit) On vous remercie Mohamed, et pour qui voulez-vous dédier cette consécration ? Je la dédie aux familles Ghalem, Azib, Bentahar, Aïssa, Hocine et Hakim. Mon manager Sadek Benmouhoub. Je n'oublierai pas la famille d'El Heddaf et Le Buteur qui font un travail énorme. J'espère gagner cette saison le titre de meilleur gardien de but car le vote se fera d'une manière professionnelle et que le meilleur gagne. Je n'oublierai pas les Chéliffiens. Bravo à nous tous pour ce sacre.