A la veille de chaque match international et de la convocation des joueurs, les footballeurs qui caressent le rêve d'être retenus sur la liste sont nombreux. Comme toujours, il y a beaucoup de prétendants et peu d'élus. Le gardien de l'ASO Chlef, Mohamed Ghalem, fait partie de ces footballeurs qui attendent ce signe de la part des sélectionneurs et qui malheureusement n'est jamais arrivé. Si par le passé Mohamed Ghalem a accepté et admis de ne pas figurer dans les différentes listes, aujourd'hui il est en droit de revendiquer une sélection par rapport aux brillantes performances qu'il enchaîne depuis quelques saisons et plus particulièrement celle-ci. Beaucoup s'interrogent sur cet «oubli» alors qu'il ne cesse de s'illustrer sur le terrain. Timide, pas fanfaron, le dernier rempart de Chlef lâche : «Je mentirais en disant que la sélection me laisse indifférent. Je travaille dur depuis des années pour mériter un peu plus d'attention. Certes, ce n'est pas au joueur de dire s'il doit être retenu en sélection, c'est le rôle du sélectionneur, mais, aujourd'hui, j'estime que je ne suis pas plus mauvais que les autres». A 33 ans, cet agile gardien, né à Belouizdad, comptabilise suffisamment d'expérience pour aspirer à une sélection. Sur son joueur, l'entraîneur de l'ASO et ancien sélectionneur de l'équipe d'Algérie, Meziane Ighil, dira : «Il mérite plus qu'un clin d'úil de la part des sélectionneurs. Il est dans une courbe ascendante et peut apporter beaucoup à la sélection. Il a beaucoup de qualités et d'assurance. C'est important pour le poste qu'il occupe. Il est arrivé à maturité. Sur ses performances actuelles, il mérite une attention particulière». Le coach sait de quoi il parle. Longtemps, Mohamed Ghalem a été confiné dans le rang des joueurs appréciés pour leur talent reconnu, mais jamais récompensé. Il est vrai que jouer dans un club qui fait la une des manchettes et un autre qualifié de smicard, cela change la donne. Le petit-fils de parents installés à Medjana, wilaya de Bordj Bou Arréridj, l'a longtemps vérifié à ses dépens. Qui mieux que Abdelkrim Latreche le connaît mieux puisqu'il l'a eu sous ses ordres au MO Béjaïa et au RC Kouba pour en parler. L'entraîneur aux 5 accessions et qui effectue le pèlerinage à La Mecque dit au sujet de Ghalem : «C'est un keeper de grande valeur, aidé par sa morphologie. Très athlétique, présent dans les duels, bon sur sa ligne, il fait gagner à son équipe une moyenne de 7, 8 points par saison. Le seul ‘‘défaut'' que je lui connais, c'est que c'est un gagneur qui ne veut jamais perdre. Il n'y a pas d'autres comme lui pour galvaniser ses coéquipiers. Sa non-sélection m'a toujours étonné. Une sélection l'aurait propulsé vers le haut et lui aurait permis de progresser». Youcef Matoub, qui était son entraîneur à Kouba et qui est lui même un ancien gardien de but, rejoint l'avis de Abdelkrim Latreche : «Pour moi, Ghalem fait partie des meilleurs gardiens en Algérie. Il a toutes les qualités requises pour ce poste spécifique (athlétique, courageux, bonne technique, anticipe bien, dirige bien sa défense...) et il est surtout très régulier. Son tempérament de gagneur fait partie de ses atouts. Ce qu'il fait avec Chlef ne me surprend pas. Par contre, ne pas le retrouver en sélection A et celle des locaux demeure une énigme pour moi». Abdelkader Yaïche lui aussi connaît bien Mohamed Ghalem. «Je l'ai entraîné en 2007 lorsque j'étais l'entraîneur du RC Kouba. C'est un type bien et un joueur très sérieux sur et en dehors du terrain, il a une grande personnalité et du caractère. A l'époque, je l'ai encouragé à travailler beaucoup et lui ai prédit une grande carrière jalonnée de sélections. Depuis 4 ans, il fait partie des meilleurs gardiens d'Algérie. En plus, il est très régulier. A ceux qui avancent que son âge (33 ans) le handicape, je réponds qu'au contraire c'est un immense avantage, vu le poste qu'il occupe. Il a plus d'expérience et de maturité. Le prendre en sélection ne sera pas une surprise», conclut cet excellent technicien. Que faut-il que Mohamed Ghalem fasse de plus pour attirer sur lui les regards des membres du staff technique ? Peut-être, tout simplement, rejoindre les deux, voire trois clubs qui alimentent les équipes nationales pour ce poste !