Oussalé : «En voyant toute cette ambiance, je comprend pourquoi le Mouloudia est un très grand club» Avant le coup d'envoi de ce match de Ligue des champions face à l'ogre espérantiste, personne ne donnait cher de la peau de cette équipe mouloudéenne très amoindrie voire même affaiblie par les départs de Bouchema, Zemmamouche, Mokdad et Bedbouda. Sans plusieurs cadres, ni entraîneur et avec un seul gardien de but et douze joueurs de champ, certains observateurs craignaient le pire pour la bande à Meguellati. On se demandait même à quelle sauce la formation mouloudéenne allait être mangée. Mais la réalité du terrain était tout autre. Avec du cœur, de la générosité et de la volonté, le Mouloudia a réussi une nouvelle fois à déjouer tous les pronostics. Et pourtant, le début de la rencontre a été cauchemardesque pour les camardes de Koudri qui vont être cueillis à froid avec cette ouverture du score signé Oussama Derradji dès la 7' minute de la partie. Bien des formations dans pareille situation aurait pris l'eau et baissé pavillon mais pas les Mouloudéens. Ils ont su se ressaisir pour allait de nouveau au combat et, sur une action anodine, le Doyen a réussi à surprendre les champions de Tunisie avec cette égalisation de Mohamed Megherbi qui est intervenue à la 17' minute de jeu. Le fait de s'être battu avec les tripes face à un adversaire de très haut calibre sans la moindre cartouche de rechange est un exploit en soi. D'ailleurs, il n'y avait qu'à voir le visage des responsables et des joueurs tunisiens qui affichaient une mine des mauvais jours car ce match nul constitue un échec pour les finalistes de l'édition précédente qui avait la saison passée battu, au même stade de la compétition, l'Entente de Sétif avec toute son armada au stade du 8-Mai- 45. Cela dénote parfaitement de l'état d'esprit du groupe qui s'est battu avec ses tripes en mouillant le maillot pour tenir la dragée haute à l'une des meilleures formations du continent. Douzième but du MCA en C1 En inscrivant le but égalisateur d'une tête rageuse, Mohamed Megherbi à porté le total but de son équipe à douze unités. En effet, depuis le début de l'aventure africaine, la ligne avant mouloudéenne a inscrit au moins un but à chacune de ses sorties. Mokdad (3), Bedbouda (3), Bouchema, Sofiane, Bensalem, Derrag et Megherbi, soit sept buteurs différents pour une équipe du Mouloudia qui a affiché une efficacité insolente en C1 qui tranche avec son manque de réalisme en championnat. Et pour cause, en sept rencontres de Ligue des champions, le Mouloudia a secoué à douze reprises les filets adverses alors qu'en championnat l'attaque à planté trente banderilles en autant de rencontres. 3e but encaissé à domicile Si le Mouloudia a réussi à surmonter des handicaps qui paraissaient infranchissables, à l'image du match contre le Dynamos de Harare, c'est parce que l'arrière-garde veillait au grain. En quatre rencontres disputées à domicile, la défense du Mouloudia n'a pris que trois buts. Deux contre les Angolais de l'InterClube à Bologhine et un but face à l'Espérance avant-hier soir au stade olympique. En dépit de toutes les critiques essuyées par la défense, surtout en championnat, Megherbi, Zeddam, Bensalem et Besseghier ont su, une nouvelle fois, se surpasser pour répondre aux défis physiques imposés par les grands attaquants tunisiens. ---------------- Hervé Oussalé, la bonne pioche du Mouloudia Alors qu'il disputé avant-hier son premier match officiel sous les couleurs du Mouloudia, le Burkinabé Hervé Oussalé a fait montre, sans le moindre complexe, de ses qualités athlétiques qui ont subjugué tous les présents. Très combatif sur le front de l'attaque, Oussalé n'hésitait pas souvent à se replier en défense afin de prêter main-forte à ses camarades. Bien qu'il n'ait pas reçu énormément de ballons en raison d'un manque de cohésion avec ses partenaires, le Burkinabé s'est battu avec ses tripes seul devant en harcelant sans cesse l'arrière-garde tunisienne.
Il a déjà gagné le cœur des Chnaoua qui l'ont longuement applaudi Les Chnaoua, qui sont des connaisseurs, ont été très séduit par les qualités d'Oussalé qui a eu droit à leurs encouragements tout au long de la partie. C'est d'ailleurs sous les applaudissements des supporters mouloudéens que le joueur africain à quitter la pelouse. Le numéro trois mouloudéen, pour son baptême du feu, semble avoir déjà gagné le cœur des Chnaoua qui attendent beaucoup de lui lors des prochains rendez vous du Doyen. Oussalé : «En voyant toute cette ambiance, je comprend pourquoi le Mouloudia est un très grand club» Comment a été votre premier match officiel avec votre nouvelle équipe ? C'est sûr que c'était difficile, car faire son baptême du feu en Ligue des champions et de surcroît contre l'Espérance de Tunis, n'est pas chose facile. Mais j'ai essayé de donner le meilleur de moi-même afin d'apporter un plus à l'équipe. Vous avez dû souffrir face aux grands défenseurs tunisiens ? Ça été un véritable combat. J'ai dû sortir le grand jeu pour gagner certains de mes duels. Et le fait de jouer sans ballon est très épuisant physiquement et moralement. Avec le travail, on trouvera cette cohésion qui nous fait défaut ce qui est tout à fait normal vu qu'on n'a pas l'habitude de jouer ensemble. Considérez-vous ce match nul comme étant une contre performance ? Pas du tout. Vu les conditions dans lesquelles nous avons joué, ce nul est un excellent résultat. Comment avez-vous trouvé le public du Mouloudia ? Formidable. D'ailleurs, en voyant toute cette ambiance, je comprends pourquoi le Mouloudia est un très grand club. Il nous a soutenus jusqu'à la dernière minute de la partie. C'est grâce à ses encouragements et son soutien qu'on a pu tenir tête à notre adversaire. Bien que vous soyez un attaquant, vous n'avez pas hésité à venir en aide à vos défenseurs. C'est dans votre culture de jouer avec une telle générosité ? Voyant que mon équipe était en difficulté en fin de match, car on subissait le jeu adverse, il fallait bien venir en aide à mes partenaires en essayant de récupérer quelques ballons qui nous ont permis de respirer un peu. En venant en Algérie est-ce que vous connaissiez certains joueurs africains qui évoluent dans le championnat national ? Je connais Yannick N'djeng qui vient de rejoindre les rangs de l'EST et je connais bien Jean Michel Liadé qui est comme moi, burkinabé. -------- Le courage de Babouche Alors qu'il ne devait pas jouer ce match de Ligue des champions contre l'EST, le capitaine mouloudéen Réda Babouche, qui avait pris place sur le banc de touche pour remplir la feuille de match et soutenir ses partenaires, a été finalement contraint de jouer le dernier quart d'heure de la partie. La sortie inattendue de Douadi pour cause de crampe a poussé le natif de Skikda à entrer sur la pelouse pour ne pas laisser son équipe en infériorité numérique. Le gaucher mouloudéen a essayé tant bien que mal, au prix d'un très grand effort, à aller au bout de la partie. Un quart de jeu qui paraissait une éternité pour Réda qui avait bien du mal à marcher en quittant le vestiaire du stade olympique. «Je me suis sacrifié pour le groupe alors que je ne devais même pas être sur le banc» Avant de quitter le stade olympique, on s'est rapproché de Babouche pour avoir son avis sur ce match héroïque que venait de livrer son équipe face au vice-champion d'Afrique. «Nous avons été solidaires tout au long de la rencontre. Pour ma part, je me suis sacrifié pour le groupe alors que je ne devais même pas être sur le banc. Même si on aurait aimé nous imposer, il faut reconnaître que ce match nul reste un bon résultat pour nous» dira Réda. Mention très bien pour les Chnaoua Habituellement, en Algérie, lorsque l'équipe qui reçoit ne parvient pas à s'imposer, elle a droit aux insultes des supporters qui s'en prennent souvent aux joueurs pour exprimer leur mécontentement. Avant-hier, lors du rendez vous africain, les Chnaoua ont eu un comportement exemplaire. Ils ont soutenu leur équipe de la première à la dernière minute. Malgré l'ouverture du score par Derradji pour les Tunisiens, les supporters du Mouloudia ont continué à donner de la voix aux joueurs pour les motiver. Voyant que leur équipe s'est battue avec le cœur malgré le peu de moyens, de surcroît face à un adversaire de très haut niveau, les supporters ont accueilli avec un tonnerre d'applaudissements le coup de sifflet final de Daniel Bennett, l'arbitre sud-africain. Et c'est sous les encouragements des supporters que Zeddam et ses camarades ont regagné les vestiaires avec la satisfaction du devoir accompli.