Il a fallu attendre le dernier match de la saison pour voir enfin les Rouibéens s'extirper du bourbier dans lequel ils s'étaient enlisés. Les hommes de Yahi doivent remercier les jeunes Aïn Deflis qui ne sont en fait venus que pour remplir une formalité à savoir celle de jouer un match sans aucun enjeu pour leur devenir dans le groupe. Abandonnés depuis de longs mois par leurs fans qui avaient compris que la composante de leur équipe favorite n'était pas capable de rivaliser avec les grosses cylindrées du championnat ni de leur procurer un quelconque plaisir, les camarades du courageux Lamraoui ont dû se battre pendant toute la phase retour sans l'apport de ce douzième homme qui était en mesure de les pousser à se transcender dans les moments difficiles qu'ils avaient traversés. D'aucuns disent que Rouiba a joué les trente matches à l'extérieur du fait que le stade de l'OPOW n'est en rien un terrain conquis pour eux. Il faut dire que l'exercice qui vient d'être bouclé est le plus mauvais de ces dix dernières années tant il a été prolifique en mauvais résultats. Rouiba s'est en tout cas fait peur car il s'en est fallu de peu pour qu'elle se retrouve en division inférieure. Au-delà de cette fâcheuse aventure, les responsables doivent prendre conscience qu'un club se gère de manière rationnelle et non pas comme une vulgaire association où tout un chacun fait ce que bon lui semble. Ayad cloue le bec à ses détracteurs Recruté à la faveur du mercato de décembre pour insuffler un sang neuf à une ligne d'attaque bancale, Ayad, le transfuge de la moribonde JSEB, a eu les pires difficultés à montrer réellement toute l'étendue de son immense talent en raison d'un problème psychologique qu'il n'a pas pu gérer comme il se doit. Alors qu'on devait l'aider à s'intégrer graduellement dans une composante qu'il avait rejointe au milieu de la saison, on s'est confinés à l'accabler de n'être pas rentré dès les premiers matches dans un dispositif qui ne l'arrangeait guère, lui à qui on demandait de désamorcer la crise en marquant des buts. Critiqué à tout bout de champ, vilipendé par moments, par ceux-là même qui l'avaient encensé au moment de l'apposition de sa signature au profit du Widad, il sera lâché et ne trouvera aucun réconfort de quelque ordre que ce soit. En dépit de sa jeunesse et de son manque d'expérience, il tiendra le coup et ne dégainera que jeudi dernier en plantant deux banderilles à l'expérimenté Otmani. Il aurait pu, si la chance avait été de son côté, terminer la saison avec un triplé, le penalty qu'il avait pourtant bien exécuté a été arrêté par le gardien Aïn Defli. En tout cas, grâce à ces deux réalisations, il a cloué le bec à ses détracteurs. Une chose est quasi sûre : les gens de Beaulieu doivent le maudire car c'est en fait lui qui a envoyé leur équipe au purgatoire. C'est pour lui une bien belle fin de saison qui lui permet de négocier éventuellement en position de force soit son maintien dans l'effectif rouibéen soit son départ vers d'autres cieux. A. Ahnia