"Je vais bien merci…Quelles sont les nouvelles du bled ?" Faouzi Ghoulem, le jeune prodige de l'AS Saint Etienne (Ligue 1, France) a consenti de nous parler après une longue période de silence au cours de laquelle il s'était interdit à tout commentaire sur l'Algérie. A-t-il changé d'avis depuis ? Pas vraiment. Ghoulem dit ne pas penser du tout à la sélection d'Algérie, préférant se concentrer pleinement sur sa carrière en club. Bonjour Faouzi, comment allez-vous ? Je vais bien merci…Quelles sont les nouvelles du bled ? Temps ramadhanesque. Peut-on savoir pourquoi vous vous êtes refusé à toute déclaration à la presse ces derniers temps ? Franchement, j'étais saturé. Je recevais beaucoup d'appels inopportuns et à un moment donné, j'avais préféré éteindre mon portable pour me concentrer exclusivement sur mon travail. Je suis arrivé à une étape où je dois redoubler d'efforts. C'est plus important que de blablater dans la presse. Comment gérez-vous votre emploi du temps durant ce mois sacré ? Plutôt bien. Bon, c'est vrai que ça m'arrive de ne pas jeûner, notamment lorsque nous avons du biquotidien. Avec l'intensité de l'effort, il m'est impossible de supporter. Sinon, les autres jours, je n'éprouve aucune difficulté à jeûner, d'autant que je le fais avec plaisir et conviction. Quel l'avis de votre entraîneur à ce sujet ? Il est venu m'en parler à deux reprises. Il m'a expliqué que rester sans manger toute la journée après autant d'efforts m'expose aux blessures. Le médecin du club aussi. J'ai donc décidé de ne pas jeûner lorsque nous avons du biquotidien ou un match de championnat. Comment jugez-vous vos débuts en championnat ? Très bons. Nous avons remporté nos deux premiers matches. J'espère que les choses continueront à évoluer dans ce sens. En tous les cas, on est tous motivés à réaliser une grande saison. Personnellement, êtes-vous satisfait de vos prestations ? Je pense avoir été bon. Je le dis comme ça, car je ne suis pas du genre à me vanter. Je n'aime pas ça. Je préfère laisser ce soin aux spécialistes. J'aime plutôt entendre les « bravos » du coach. C'est plus crédible et franchement, ça me motive. Avez-vous des contacts avec la fédération algérienne de football ? Non, aucun… Pourtant, le sélectionneur des U23 a évoqué une fois la possibilité de vous sélectionner, qu'en est-il au juste ? Oui, oui, c'est vrai. J'ai reçu un coup de fil de la part d'un responsable de la sélection olympique. C'est le seul contact qu'il y avait. Depuis, rien… Y a-t-il eu des pourparlers ou bien un seul appel ? Je ne me souviens plus. Je sais seulement que nous avons évoqué le sujet sans pour autant aller au fond des choses. On sait que vous avez refusé par le passé de parler de votre avenir en sélection, mais avez-vous fait un choix depuis ? Franchement, je n'ai pas du tout envie de parler de ça en ce moment. Je l'ai déjà dit dans votre journal lorsque vous m'aviez contacté le mois d'avril dernier. Je n'y pense pas pour le moment. Tout ce qui m'intéresse à l'heure qu'il est, c'est de réussir une bonne saison en club. Lorsque je m'imposerai à Saint Etienne, il me sera facile de faire mon choix. Ce choix ne m'est pas offert actuellement puisque aucun des deux pays ne m'a proposé de porter ses couleurs (Rires). Quand est-ce que vous allez prendre une décision ? Ce qui est certain, pas maintenant. Lorsque j'aurais fait mon trou en club, là je prendrai mon temps pour réfléchir à la situation. Question un peu personnelle, vous sentez-vous au moins proche de l'Algérie, disons un peu Algérien au fond de vous ? Du 50/50 ! Je ne renie pas mes origines. Mon père est algérien. J'ai de la famille là-bas, mais je suis né et j'ai grandi en France et, de ce fait, je ne peux que me sentir français. Vous comprenez ? Connaissez-vous le nouveau sélectionneur de l'Algérie ? Seulement de nom Plusieurs joueurs binationaux comme vous ont décidé de poursuivre leur carrière au Golfe, c'est le cas de Ziani, Yahia, Meghni, Bougherra…qu'en pensez-vous ? C'est leur choix et je n'ai pas d'avis à émettre là-dessus. Je pense qu'ils sont assez grands et savent ce qu'ils font. J'ai beaucoup de respect pour les joueurs que vous venez de citer. Je sais qu'aujourd'hui les choses sont devenues très difficiles sur le marché.