«Nous avons un groupe formidable» «Celui qui n'accepte pas la concurrence se sacrifiera tout seul» Le stage de Lisses tire à sa fin. Après plus de deux semaines de préparation et de travail intense, ponctués par trois matchs amicaux, le regroupement des Rouge et Noir au centre Léonard de Vinci aura été une totale réussite. C'est peut-être la première fois que l'USMA n'a eu aucun souci durant son séjour, ni sur le plan du travail, ni au niveau de l'effectif et des moyens. Côté vie du groupe, la sérénité y était. On avait des appréhensions par rapport à un effectif renouvelé à plus de 50 %, avec des joueurs venus de divers horizons, mais finalement, aucun incident ni conflit n'ont été signalés. Ce groupe, constitué de jeunes éléments talentueux et ambitieux et d'éléments matures et expérimentés, a très vite appris à vivre ensemble. En tout cas, c'est l'impression qu'il dégage jusqu'à présent. C'est aussi l'avis du coach qui se dit très satisfait et très heureux de travailler avec un groupe agréable, pour reprendre son expression. «Nous avons un groupe formidable» Afin d'évaluer le travail fait jusque-là, Hervé Renard a accepté de faire le point avec nous, se montrant toutefois assez satisfait «des conditions de travail et des moyens mis à disposition. C'est un groupe formidable, professionnel et discipliné avec lequel j'ai le plaisir de travailler. Les joueurs se sont montrés responsables et réceptifs, ils se donnent à fond et ne trichent pas. Tout au long du stage, nous avons senti chez eux l'envie de travailler et de coopérer, et ma foi, je ne peux demander plus», dira le coach de son effectif, dont la moitié a été renouvelée. «Je ne crains pas de conflit entre anciens et nouveaux, et comme vous pouvez le constater, tout se passe bien. Par rapport au projet du club et à ses ambitions, il y avait nécessité de se renforcer et, contrairement à la saison passée, nous avions le temps et les moyens pour réussir notre recrutement. A nous maintenant de gérer tout ce beau monde pour l'intérêt général.» «Tout n'est pas encore parfait» Concernant le travail qui s'est fait durant ce stage, et se fait encore, puisqu'on vient de prolonger encore le séjour de l'équipe jusqu'au 29 août, le technicien français n'a pas caché sa satisfaction : «Nous avons pu appliquer tout ce que nous avons entrepris et le plus gros est passé. Nous nous penchons maintenant sur les aspects techniques et tactiques, avec quelques réglages défensifs et offensifs. Il y a eu beaucoup d'amélioration depuis le premier jour, mais tout n'est pas encore parfait. Il nous reste encore du travail.» «J'aurais voulu avoir de meilleurs sparring-partners» Toutefois, quoique tout s'est bien déroulé, Renard aurait voulu, pour les matchs amicaux, avoir de meilleurs sparring-partners : «J'espérais pouvoir donner la réplique à de meilleurs adversaires, surtout pour le match de mardi dernier, mais en cette période, il est difficile d'en trouver. Mais j'ai été quand même satisfait puisque nous avons tiré pas mal d'enseignements des matchs que nous avons joués jusque-là. Il nous reste un quatrième match, samedi, contre des professionnels d'un très bon niveau, et on fera le point par la suite.» «Celui qui n'accepte pas la concurrence se sacrifiera tout seul» Si l'USMA a fait un bon recrutement, si elle a fait venir les meilleurs éléments du championnat, d'aucuns s'interrogent sur les capacités du coach à gérer un aussi riche effectif, sachant que des joueurs qui étaient titulaires dans leurs clubs, risquent de se retrouver avec un statut de remplaçant. Renard répond : «En signant à l'USMA, tous ces joueurs savaient à quoi s'en tenir. Personne ne leur a promis une place de titulaire et tous savaient qu'ils doivent se battre pour prouver qu'ils la méritent. Il y aura de la concurrence comme dans tous les clubs du monde, et celui qui ne l'accepte pas, se sacrifiera tout seul.» «Je ne badine pas avec la discipline» Abordant les deux cas d'indiscipline constatés durant ce stage, mais sans gravité, faut-il le préciser, l'entraîneur usmiste se dit intransigeant là-dessus. «Je ne conçois pas que deux coéquipiers s'engueulent à l'entraînement et je ne l'accepte pas», dira-t-il à ses joueurs lorsque Khoualed et Benaldjia ont eu une prise de bec avant que Renard ne les rappelle à l'ordre le soir même. Pour le cas Meklouche, et comme déjà indiqué, il a passé l'éponge, mais le joueur ne pouvait pas éviter la sanction. «A partir du moment où il a failli à la discipline du groupe, il devait être sanctionné. Je le sanctionne et après j'oublie, c'est fini !» Il est à rappeler que Meklouche n'a pas été convoqué pour le match contre le Red Star. Il était le seul à être resté à l'hôtel. «J'ai besoin des cadres» Et pour l'aider à gérer son équipe, Renard va s'appuyer, comme on le sait, sur un groupe de joueurs qu'il a choisi parmi les cadres de l'équipe. «Effectivement, ce sont des joueurs matures avec une expérience assez riche qui leur permet de remettre les choses en ordre avant qu'elles n'arrivent jusqu'à moi. J'ai besoin d'eux pour parler un peu à leurs coéquipiers, entre autres aux plus jeunes qui sont plus ou moins impulsifs et qui peuvent, à un moment, dérailler», a confirmé Renard qui va compter sur Lemouchia, Meftah, Daham, Bezzaz et Zemmamouche pour encadrer les autres joueurs. «Le capitaine ? Je dévoilerai son nom au moment opportun» Si Renard a choisi ses cadres, a-t-il choisi pour autant son capitaine ? «Oui, c'est sûr que je l'ai déjà choisi, mais ne comptez pas sur moi pour vous donner le nom, répond-il, vous aurez son nom au moment voulu». Mais aujourd'hui, c'est presque un secret de polichinelle. On peut avancer le nom de Lemouchia sans grand risque de nous tromper. «Nous serons attendus au tournant» Arrivé il y a huit mois à l'USMA, le technicien français a failli jeter l'éponge au cours des six premiers mois où les choses n'ont pas été faciles pour lui, d'abord pour avoir pris le train en marche, puis avec un effectif qu'il n'a pas choisi. «Les choses n'ont pas été faciles pour personne la saison passée, avec un effectif de moins bonne qualité et un recrutement en janvier pas à la hauteur des espérances, mais je comprends bien qu'il n'est pas facile de trouver ce qu'on veut en cette période de l'année. Cet été, nous avons eu le temps de tout refaire, et Ali Haddad a mis les moyens pour le renouveau de l'équipe, et avec le travail qui est en train de se faire à tous les niveaux, la saison prochaine va être le grand virage de l'USMA. Mais cela ne va pas être facile pour nous, nous serons attendus au tournant, et il va falloir être vigilant», avertit-il. «L'Afrique ? J'y pense» Rappelons que l'un des objectifs de l'USMA est de reconquérir l'Afrique. A ce sujet, l'entraîneur des Rouge et Noir estime que, pour y parvenir, «il faut d'abord faire ses preuves en championnat. Oui, j'y pense, mais il faut se qualifier d'abord. Il faut mériter sa participation, et pour la mériter, il faut reconquérir d'abord le championnat national. Tout se fait par étape, mais il est vrai que c'est des objectifs importants de Haddad et de nous tous». «Sans la signature de Haddad et son aval, je ne pourrai pas partir» Mais avec tout ce projet et ce qui a été fait jusque-là, Hervé Renard risque de partir à tout moment à cause de cette fameuse clause qui lui permettrait apparemment de s'en aller s'il recevait une offre d'une sélection, comme c'était le cas dernièrement avec l'Egypte. Mais quand on a un projet comme ça, quand on s'engage de cette manière avec un club, quand on dirige le recrutement, peut-on partir à mi-parcours ? «Je n'ai pas l'intention de partir et, pour le moment, je suis là et je m'investis totalement avec l'USMA.» Une réponse qui rassure mais Renard reste évasif tout de même. La fameuse clause qu'il peut sortir à tout moment ne laisse personne tranquille, alors, nous avons insisté auprès de lui jusqu'à ce qu'il se lâche : «Cette clause existe, certes, mais de toute façon, je ne pourrai jamais partir sans la signature et l'aval de Haddad. Et je ne compte pas partir non plus.»