Bouazza : «J'aimerais bien jouer en Tanzanie» Zemmamouche : «J'espère que la concurrence sera saine» La conférence de presse d'hier a vu la présence de trois joueurs aux côtés de Vahid Halilhodzic : Madjid Bougherra, Hameur Bouazza et Mohamed-Amine Zemmamouche. Durant une demi-heure, les questions des journalistes leur étaient destinées. Voici une synthèse de leurs réponses. A présent que vous avez commencé à travailler avec Vahid Halilhodzic, sentez-vous qu'il y a de grands changements avec lui ? Non, il n'y a pas de grands changements. Ce qui est sûr, c'est qu'il du charisme, il sait faire passer son message. Nous sommes vraiment agréablement surpris car ce n'est pas ce à quoi nous nous attendions. C'est quelqu'un de très sérieux, qui a beaucoup d'expérience. J'espère que nous pourrons relever le défi et faire une belle aventure ensemble inch'Allah. Quels sont les changements tactiques à apporter à l'équipe, selon vous ? Sur le plan tactique, on pouvait mieux faire. Nous avons revu les images de nos matches face à la République centrafricaine et au Maroc. C'était déjà difficile de revoir ces images car ce que nous avons vu fait mal au cœur. Le coach nous a démontré que ce qui faisait notre force était l'équipe, pas les individualités comme c'est le cas dans la sélection de la Côte d'Ivoire. En comparant les matches que nous faisions à l'époque où nous étions bien et nos dernières prestations, c'est le jour et la nuit. Nous ne jouions plus en équipe. Tout est dans la solidarité de l'équipe. Le coach nous a sensibilisés sur tout cela. Pensez-vous que l'absence de Yahia sera préjudiciable à la défense centrale ? Pourrez-vous pallier son absence ? Il faudra déjà que je joue. Anthar est important pour l'équipe. Il a du charisme. J'ai eu l'occasion de jouer avec Bouzid en sélection Espoirs et avec Medjani contre la République centrafricaine et la Tanzanie. Donc, j'ai quelques repères avec eux. Pour ma part, je me sens prêt et très motivé. Etes-vous capables de revenir avec la victoire de Tanzanie ? Oui, c'est possible. Avant de remporter notre dernière victoire en déplacement face à la Zambie, ça faisait six ans qu'on n'avait pas gagné hors de nos bases. Il faut que ça reparte. L'Algérie a toujours eu du mal à l'extérieur. Il va falloir aborder la même stratégie que face à la Zambie. Lors du match aller face à la Tanzanie, nous avons été indisciplinés tactiquement, fonçant à l'abordage. Croyez-moi, nous sommes cette fois-ci très motivés. Ce ne sont pas juste des paroles en l'air. Nous irons là-bas pour gagner. Pourquoi être parti au Qatar alors qu'on vous attendait dans un grand club européen ? Ma situation était «délicate». Cela faisait trois ans que j'étais chez les Rangers, gagnant tous les trophées possibles. Durant ces trois ans, on m'avait promis beaucoup de clubs. Moi, je ne voulais aller qu'en Angleterre. Puis, je voyais que je me donnais à fond et que je faisais de bons matches, mais ce sont d'autres qui signaient dans des clubs anglais. Il y a eu une approche du Paris Saint-Germain, mais ça n'a pas marché. C'est les mêmes gars qui voulaient me prendre au PSG qui m'ont emmené au Qatar. J'ai beaucoup parlé avec Djamel Belmadi et j'ai été séduit par son projet. Dans mon club, au Qatar, je travaille deux fois plus que chez les Rangers parce que je suis avec un entraineur que vous connaissez bien, sérieux et rigoureux. J'assume ce choix. Ce choix ne comportait-il pas un risque par rapport à la sélection ? C'est vrai que c'était un risque. Ma priorité était de rester en Europe par rapport à l'équipe nationale. Je suis en équipe natioanle depuis 2003, lorsque j'avais joué chez les Espoirs. Les Rangers est un grand club qui m'a fait connaître et qui m'a permis de remporter des titres, mais j'ai fait un choix. En tout cas, je donnerai tout pour pouvoir rester en sélection. Maintenant, si Madjid n'est pas en sélection nationale, je soutiendrai ceux qui prendront ma place. Croyez-vous encore à la qualification pour la CAN-2012 ? Il y a encore un petit espoir. Le Maroc et la République centrafricaine sont en bonne position, mais il y a encore un brin d'optimisme. Il faut gagner les deux matches qui nous restent ne serait-ce que pour reprendre confiance. Pourquoi les internationaux algériens n'arrivent-ils pas à passer un cap ? Est-ce parce que vous travaillez avec des agents qui sont des proches ou de la famille ? Je vois de qui vous parlez. Sachez que Karim (Ziani, ndlr) et moi, ce n'est pas de la famille. Ce sont des gens dont je prends conseil, sans plus. Ziani travaille avec des Français, moi avec des Anglais. Yebda a fait une très bonne saison avec Naples, mais il n'a pas réussi à trouver un club. Le football, c'est surtout des connaissances. Il faut connaître les bonnes personnes dans les meilleurs clubs. Nous n'avons pas eu beaucoup d'opportunités. Ce n'est pas de la discrimination, mais je suis sûr que si nous aurions été brésiliens, nous aurions eu une autre image. Quel est votre sentiment en jouant devant des gradins vides ? Ça fait un peu bizarre de jouer dans des stades vides. Quand on est concentré dans le match, on ne sent pas cela, mais pendant les pauses, on ressent un peu le vide. Est-ce que c'est l'argent qui a été la principale motivation pour le choix du Qatar ? Il faut être honnête : l'argent est un signe de respect. J'étais étudiant, j'étais dans mon quartier et je ne suis venu au football que sur le tard. Ce n'est pas à 100 % pour l'argent que je suis allé au Qatar, mais mettre ma famille à l'abri du besoin est une obligation pour moi. Que s'est-il passé réellement avec le PSG ? Certaines personnes m'ont mis des bâtons dans les roues. C'est de bonne guerre. Certains joueurs d'origine maghrébine en ont également fait les frais. Ceux qui n'ont pas voulu de nous ont été clairs dans leur discours. C'est pour ça que j'ai préféré aller dans un club où les gens me veulent. Je respecte leur choix, mais je ne cache pas que je suis un peu déçu. Un mot sur le centre de regroupement de Sidi Moussa ? Je pense qu'on a perdu du temps car il fallait y être depuis longtemps. J'ai été très surpris. Il y a toutes les commodités et les chambres ont été entièrement refaites. C'est un mini Clairfontaine. C'est un endroit calme, avec de l'air pur. Vraiment, c'est un bon endroit pour se préparer. Préférez-vous le 5-Juillet ou le stade de Blida pour accueillir la République centrafricaine ? Je n'ai pas de préférence particulière. Le 5-Juillet est magnifique par rapport à la présence d'un grand nombre de supporters alors que dans le stade de Blida, les supporters sont plus proches et le terrain un peu plus petit, ce qui est bien pour jouer de l'avant. Nous allons discuter avec le sélectionneur sur cette question. Pour ma part, disons que, pour l'ambiance, je préfère le 5-Juillet, et pour le terrain, je préfère Blida. ---------------------- Bouazza : «J'aimerais bien jouer en Tanzanie» «Cela faisait longtemps que je n'ai pas été en sélection. J'avais fait une très belle Coupe d'Afrique, mais j'ai été blessé dans la foulée. Ça me manquait d'être en sélection. Avec mon club, j'enchaîne les matches et tout se passe bien pour moi. J'espère jouer contre la Tanzanie. Si je peux apporter un plus à la sélection nationale, ce serait bien. On va attendre de voir quelle équipe le coach va aligner. En ce qui concerne l'ambiance, elle est toujours la même. Il y a les anciens joueurs que je connais et d'autres que je découvre.» ---------------------- Zemmamouche : «J'espère que la concurrence sera saine» «Chacun des sélectionneurs avec qui j'ai travaillé a fait de son mieux, surtout Saâdane qui a eu le mérite de construire une équipe performante. Benchikha est venu à un moment difficile. Il ne faut pas le juger sur un laps de temps. Il est parti, ainsi est la vie d'un entraîneur. Avec Halilhodzic, il y a la discipline. On repart à zéro. Mes ambitions, c'est celles de n'importe quel joueur : gagner une place de titulaire. J'espère que la concurrence pour le poste de gardien de but sera saine et qu'elle sera positive pour l'équipe.» ------------ «De Lille à Alger, tous les Algériens m'ont parlé tactique!» Relatant la grande passion qu'ont les Algériens pour le football «comme nulle part ailleurs dans le monde», insiste-il, Halilhodzic a donné pour exemples les Algériens qu'il croise lors de ses navettes entre la France et l'Algérie. «Partout, on n'arrête pas de m'interpeller sur la sélection. Quand je suis venu, de Lille jusqu'à Alger, je ne compte pas les gens qui m'ont abordé. Chacun d'eux a ses propres joueurs à me proposer et chacun d'eux me parle de tactique ! L'Algérie a 40 millions de sélectionneurs», a-t-il raconté mi-sérieux, mi-amusé. Inspection du terrain du 5-Juillet Avant le début de la conférence de presse, et profitant du fait qu'il était arrivé, avec Bougherra, Bouazza et Zemmamouche, en avance au centre de presse du stade du 5-Juillet, Vahid Halilhodzic est descendu vers le terrain pour l'inspecter. Il a semblé séduit et a échangé longuement avec Bougherra qui, peut-être, lui racontait ses souvenirs dans ce stade. Un agent comme garde du corps Pour la première fois depuis qu'il donne des conférences en Algérie, Halilhodzic était flanqué d'un agent de sécurité affecté à sa protection comme garde du corps. L'agent était discret, mais très vigilant, empêchant notamment les journalistes de trop s'approcher du coach national. Bougherra parle en arabe, Bouazza rigole Prié par un confrère de répondre à sa question en arabe dialectal, Madjid Bougherra s'y est essayé, mais à peine cherchait-il ses mots que Hameur Bouazza, assis à sa gauche, a piqué un fou rire. Loin d'être complexé, Bougherra a balbutié quelques phrases en arabe. Le centre de Sidi Moussa plaît au coach Halilhodzic n'a pas arrêté de faire les éloges du centre de regroupement de Sidi Moussa, où les Verts ont pris leurs quartiers. «Il y a tout là-bas et cela nous permet de tout faire sans nous déplacer. Il reste juste à faire une pelouse en gazon naturelle et ce centre sera magnifique», dira-t-il, admiratif. 3 conférences de presse durant le Ramadhan Décidément, le Ramadhan inspire beaucoup Vahid Halilhodzic. Hier, c'était la troisième conférence de presse qu'il a animée durant le mois sacré. La première a été à Marcoussis, lors du dernier jour du stage, et la deuxième il y a deux semaines au centre de presse du stade du 5-Juillet. Mieux vaut trop tôt que trop tard La conférence de presse ayant débuté avec deux minutes d'avance sur l'horaire prévu (11h00), Vahid Halilhodzic n'a pas manqué de s'en excuser implicitement à sa manière en lançant avant de répondre à la première question qui lui a été posée : «Mieux vaut commencer trop tôt que trop tard.»