«Avec lui ça a changé, même sur le plan disciplinaire «Ce but marqué à Dar es Salaam en appellera d'autres» Auteur de l'égalisation à Dar es Salaam, l'attaquant de Millwall est revenu un peu plus longuement avec nous sur ce match face à la Tanzanie, lors d'un entretien téléphonique hier en milieu de journée. Il a même parlé avec beaucoup d'optimisme de l'avenir de cette équipe sous l'ère Halilhodzic. Comment s'est effectué votre retour en sélection? Bien, El hamdoulilah. Mon retour s'est effectué dans de très bonnes conditions. J'étais heureux. J'aurais voulu que mon retour coincide avec un succès face à la Tanzanie. On a fait un très bon match, mais la chance nous a tourné le dos. On s'est procuré une multitude d'occasions qu'on n'a pas pu concrétiser. Vous avez passé les fêtes de l'Aïd ici en Algérie avec le groupe. Comment avez-vous vécu cela ? Bien. On a passé ensemble l'Aïd dans de très bonnes conditions. On s'est tous souhaité le matin une bonne fête. Après, on est resté concentrés sur notre sujet. On a continué notre préparation pour ce match face à la Tanzanie. Vraiment, on a passé de bons moments ensemble. C'est votre première apparition avec l'EN sous l'ère Halilhodzic, avez-vous senti une différence par rapport à l'époque de Saâdane? C'est vrai. Il s'agit de ma première apparition sous l'ère Halilhodzic. J'ai ressenti une différence. Il y a un changement sur le plan disciplinaire, sur le plan technique aussi. On a bien joué face à la Tanzanie. Je pense que Halilhodzic est l'entraîneur qu'il nous faut. Vous avez parlé du volet disciplinaire. Pouvez-vous nous en dire plus ? Oui, il y a un changement sur le plan disciplinaire. Les joueurs viennent maintenant à l'heure. Ils respectent aussi les consignes du coach. Il fallait appliquer cette discipline en sélection, comme on le fait en club. Et avant, c'était comment ? Avant c'était différent. Il y avait des joueurs qui venaient en retard sans parler d'autre chose. La discipline, c'est important. Et sur le plan technique? Sur le plan technique, l'équipe était dans de bonnes dispositions. On a fait un bon match où on s'est procuré des occasions qu'on n'a pas pu concrétiser. Dans l'ensemble, on a été bons. En faisant votre apparition en cours de jeu, qu'est-ce que vous avez ressenti ? Rien de spécial, je ne vous le cache pas. Seulement, je me suis dit qu'il fallait aider mes coéquipiers qui étaient en difficulté sur le terrain. Je voulais marquer. Dieu merci, la chance m'a souri. Je me suis dit aussi qu'il fallait respecter les consignes du coach car, lui, il connaît bien son métier, il sait ce qu'il veut. Vous étiez sans doute soulagé après ce but que vous avez marqué. On imagine aussi la pression qui pesait sur vos épaules… Non, je n'avais aucune pression sur mes épaules. Au moment où je suis rentré en cours de jeu, je me suis dit qu'il fallait aider mes coéquipiers. Je me suis dit aussi qu'il fallait respecter les consignes de mon entraîneur. L'occasion s'est présentée et j'ai marqué le but égalisateur. J'étais très heureux, car j'aime mon pays. J'ai de tout le temps mouillé le maillot pour la selection. Ce but est-il une réponse aux gens qui vous ont écarté ? Non, pas du tout. Moi, j'ai oublié le passé. Je vais repartir à zéro. J'ai toujours répondu présent pour honorer les couleurs de mon pays. C'est avec un grand plaisir pour moi de venir en sélection. Ne vous êtes-vous pas senti lésé après votre mise à l'écart ? Comme je l'ai toujours dit, je ne tiens rancune à personne. Ce qui s'est passé, je l'ai oublié. Il fait partie du passé. Il y a la justice divine. Ironie du sort, vous avez été écarté après avoir inscrit un but et votre retour s'est effectué avec un but marqué … C'est le destin. Moi, je joue pour gagner sans aucun calcul. Je veux tout le temps gagner mes matchs. Ce nul vous conduit droit vers une élimination en Coupe d'Afrique des nations. Des regrets ? Non, pas forcément. On a joué nos chances à fond, on n'a pas pu se qualifier. C'est vraiment dommage. A votre avis, comment l'EN a laissé passé ses chances de se qualifier ? Sincèrement, vous me poser une question à laquelle il m'est difficile de répondre. J'ai suivi les matchs de la sélection. On a joué à fond, mais en football, il y a des hauts et des bas. Il faut maintenant repartir à zéro avec cet entraîneur. Ne pensez-vous pas que la victoire face à la Tanzanie aurait pu vous laisser en course pour la qualification à la CAN ? Oui, c'est vrai. On voulait gagner cette rencontre face à la Tanzanie pour se relancer dans la course. On s'est déplacé là bas dans cet esprit. Il y a les éliminatoires de la CAN 2013 et du Mondial 2014 qui approchent. Comment évaluez-vous vos chances ? On jouera à fond nos chances. On ne va sous-estimer aucune équipe. On prendra nos matchs tous au sérieux pour récolter Inch'Allah le maximum de points, surtout en ce qui concerne les éliminatoires du Mondial. Pour quelles raisons affichez-vous de l'optimisme avec la présence de Halilhodzic ? C'est un grand entraîneur qui connaît très bien son métier. C'est un entraîneur qui possède de l'expérience, mais aussi du vécu. Il a entraîné de grands clubs et aussi la sélection ivoirienne. C'est pour ça que je suis optimiste avec lui. C'est pour la première fois depuis de longues années que l'EN se procure autant d'occasions à l'extérieur. A quoi attribuez-vous cela ? Franchement, je ne sais quoi vous répondre. C'est vrai qu'on s'est procuré un grand nombre d'occasions hors de nos bases. Je pense que la solidarité entre les joueurs y est pour beaucoup. Lors des éliminatoires du Mondial, il y aura le Mali, le Bénin et le vainqueur entre le Rwanda et l'Erythrée. Vous pensez que c'est jouable ? Oui, bien sûr. Maintenant, il faudra prendre les trois équipes très au sérieux et ne pas les sous-estimer. Il va falloir aussi analyser leurs styles de jeu pour avoir une idée précise sur nos adversaires. Avec votre statut de mondialiste, vous serez sans aucun doute l'équipe à battre ? Oui, c'est sûr. C'est pour cela que je vous ai dit qu'il va falloir prendre tous nos adversaires au sérieux. Ce but marqué à Dar ss Salaam en appellera d'autres… C'est ce que je souhaite. Je suis un attaquant et je veux toujours marquer des buts avec l'équipe de mon pays. Mon objectif est de réussir avec la sélection de mon pays. J'espère que j'aurai la chance de marquer encore. Je vais continuer à travailler dur pour rester dans cette dynamique. Tout le monde sait qu'en sélection il y a un problème d'attaquant de pointe. Au cas où Halilhodzic vous sollicite pour tenir ce rôle, serez-vous prêt à répondre favorablement à cette demande ? Oui, bien sûr. Je suis prêt à jouer là où l'entraîneur me le demande. Pour ce qui est du poste d'attaquant de pointe, je l'ai déjà occupé en Angleterre, à Watford, c'est un poste qui n'est pas nouveau pour moi. Et combien de buts avez-vous marqués ? Je ne m'en souviens pas bien, mais je pense que c'était huit ou neuf buts. Il y a Halliche, votre coéquipier en sélection, qui n'arrive toujours pas à s'imposer en Angleterre. A votre avis pour quelle raison ? Rafik est un très bon joueur qui a d'énormes qualités. Je suis sûr qu'il va réussir en Angleterre et à Fulham aussi, seulement, il doit se montrer très patient. Fulham dispose de deux défenseurs centraux d'expérience. Est-ce que vous avez discuté avec lui pendant le dernier stage? Oui, on a discuté ensemble et je lui ai dit qu'il fallait être patient, ne pas baisser les bras et continuer à travailler. Rafik est fort de caractère, il va sans aucun doute rebondir. Vous ne lui avez pas conseillé de suivre votre exemple en jouant d'abord en deuxième division avant de revenir à Fulham? Non, je ne l'ai pas fait dans la mesure où c'est son choix. Le dernier mot lui revient.