Meilleur passeur en Grèce, mais absent en sélection S'il y a bien un joueur qui semble faire le consensus contre lui parmi les derniers sélectionneurs nationaux, c'est bien Djamel Abdoun. Son talent a beau être loué par le public algérien qui est vite tombé sous le charme de sa technique raffinée, le joueur n'a pas toujours bénéficié de la confiance des différents coaches qui se sont succédé à la tête des Verts depuis qu'il a rejoint la sélection. Même Vahid Halilhodzic, qui a annoncé à son arrivée faire jouer ceux qui auront mérité la sélection par leurs performances et leur régularité au sein de leurs clubs, n'a pas encore convoqué le nouveau sociétaire de Olympiacos Le Pirée en trois stages. Cela n'est pas sans susciter certaines interrogations. Meilleur passeur en Grèce, mais absent en sélection Il est intrigant, en effet, que le meilleur passeur du championnat de Grèce de la saison passée (pourtant avec un club modeste, Kavala), également désigné deuxième meilleur footballeur de la saison, ne soit pas retenu dans le groupe des Verts. Interrogé sur son cas par nos soins lors de la conférence de presse qu'il avait animée à Alger au retour du stage de Marcoussis, Halilhodzic a nié avoir agi sur «conseil» ou injonction d'une quelconque partie, martelant qu'il décide seul et en toute liberté du choix des joueurs et précisant qu'il suivra les performances de Abdoun et le convoquera s'il le juge nécessaire. Or, plus de six semaines plus tard, toujours pas de Abdoun en sélection alors que Rafik Djebbour, qui évolue dans le même club, est convoqué. L'étiquette d'indiscipliné lui a été collée à la FAF et à Nantes Assurément, le motif de la non-convocation de ce joueur n'a rien à voir avec son talent et ses performances. Halilhodzic, qui a passé beaucoup de temps à s'informer sur chaque joueur algérien, a dû sûrement entendre dire, par ceux auprès de qui il s'est fait briefer à la FAF, que Abdoun est caractériel, voire indiscipliné. C'est, en effet, l'étiquette qui a été collée au joueur depuis plusieurs mois et qui a fait que Abdelhak Benchikha ne l'a plus convoqué depuis le match aller face à la République centrafricaine à Bangui, au mois d'octobre passé. Lorsqu'on sait qu'à Nantes, où il a joué durant deux ans, il ne compte pas que des amis puisqu'il a quitté le club en mauvais termes pour signer à Kavala, il n'est pas exclu que Halilhodzic, qui avait fait l'essentiel de sa carrière de joueur au FC Nantes et qui y a gardé de nombreux contacts, ait reçu de mauvais échos sur le joueur, ce qui aurait peut-être influencé son choix de se passer de ses services. En plus clair, ce sont des dirigeants du FC Nantes qui auraient «grillé» le joueur auprès de Halilhodzic. Un an de purgatoire sans jamais avoir eu sa chance Le scénario paraît peu vraisemblable, mais il tient fortement la route quand on sait que, du point de vue de la valeur intrinsèque et de la forme du moment, Abdoun n'est pas plus mal que ceux qui sont convoqués pour le prochain stage. D'ailleurs, le joueur en a eu la confirmation auprès des amis qu'il a gardés au FC Nantes. Le problème n'est donc pas d'ordre sportif, mais disciplinaire. Lorsque le stage débutera dimanche, ça fera un an que Abdoun n'aura plus mis les pieds en sélection d'Algérie. C'est long et trop pour un joueur qui, disons-le franchement, n'a jamais vraiment eu sa chance en sélection, n'ayant été titularisé en match officiel qu'à une seule reprise, à Bangui, dans un match où c'est toute l'équipe qui était passée à côté. Dans son chantier de reconstruction, Halilhodzic gagnerait à intégrer Abdoun qui n'a que 25 ans et qui ne demande qu'à être bien encadré et mis en confiance pour s'épanouir en sélection. Ce soir, il devrait disputer son deuxième match de Ligue des champions face à Arsenal, après avoir joué il y a deux semaines contre l'Olympique de Marseille. Il serait surprenant de se passer encore plus longtemps des services d'un tel élément.