«Il doit participer davantage à la récupération du ballon.» S'il y a un joueur sur lequel Halilhodzic n'a pas tari d'éloges, c'est bien Abdelmoumen Djabou, qu'il vient de convoquer pour la première fois depuis son arrivée à la tête des Verts. Déjà, il l'a inclus dans parmi les trois joueurs qui ont participé à la conférence de presse. On ne sait pas si le choix était fortuit ou voulu, mais le meneur de jeu de l'ES Sétif était assis à côté du sélectionneur national. «Je cherche un joueur rapide qui peut avoir le bon coup de patte vers l'attaque et Djabou peut être intéressant. Il est très doué techniquement et est très bon dans les intervalles», a-t-il argumenté. «Il doit participer davantage à la récupération du ballon» Cependant, comme il nous l'avait déclaré dans l'interview qu'il nous avait accordée à Lille, le coach estime que Djabou doit gommer quelques défauts. «Il a des problèmes d'ordre physique et dans les courses derrière le ballon. Il faut qu'il augmente son volume de jeu. Il doit participer davantage à la récupération du ballon. Le football moderne exige que tout le monde participe à toutes les phases du jeu», a-t-il préconisé, tout en insistant sur «les qualités techniques indéniables du joueur». «Même s'il ne veut pas parler, qu'il chante au moins !» Autre point que le milieu de terrain sétifien doit changer en lui : sa timidité : «Depuis le début du stage hier, je ne l'ai pas vu parler ! Il doit se montrer moins timide car, pour être meneur de jeu, il faut un certain charisme. Il faut qu'il s'impose un peu plus. Je suis fasciné par ses qualités techniques, mais il doit apprendre à communiquer davantage.» Sur le ton de la plaisanterie, il a ajouté : «Même s'il ne veut pas parler, qu'il chante au moins !» «Le changement de volume de jeu ne peut pas attendre» Pour Halilhodzic, Djabou est à un âge où il doit beaucoup progresser, sous peine de voir le train passer pour lui : «Le changement du volume de jeu ne peut pas attendre deux ou trois ans. Il faut que ça se fasse de suite. Je vais l'essayer en espérant qu'il donne satisfaction. Sur le plan technique, il a les qualités requises, mais il doit travailler sur ses défauts afin de prendre une autre envergure. Je lui demande juste d'être meilleur que ce qu'il est actuellement.» ------------------------------------- «Fabre a gagné sa place» Michaël Fabre est le nouveau visage de la sélection nationale. Il a été convoqué en lieu et place de Azzedine Doukha. «J'ai dit à Fabre que s'il gagnait sa place à Lens, il serait sélectionnable. Il a gagné sa place. C'est le meilleur joueur de Lens. Il a une grande crédibilité. Doukha est toujours dans la liste et je sais qu'il fait de très bons matches», a expliqué Halilhodzic. Le staff de la A' en préparation Comme il l'avait annoncé en août, Halilhodzic ne veut pas se précipiter pour avoir l'adjoint local, qui ne sera autre que le sélectionneur de la A'. «Nous sommes en train de préparer le staff pour la A'. Nous ne voulons pas aller trop vite. Nous avons le temps puisque le CHAN-2013 est encore loin», s'est-il contenté de déclarer. «Djebbour est dans une situation critique» Avant même que le forfait de Rafik Djebbour ne soit officialisé dans l'après-midi d'hier, Halilhodzic avait laissé entendre que l'attaquant de Olympiacos était dans le doute pour le match de dimanche prochain face à la République centrafricaine. «Djebbour est dans une situation critique. Il a eu une blessure d'un mois et demi. Il a joué trois matches, puis il a chuté. Il y a des choses que vous ne pouvez pas voir et que je vois à l'entraînement. Je ne sais pas s'il va jouer», avait-il prédit. Halilhodzic a même déclaré un retard Halilhodzic a poussé la transparence au cours de sa conférence de presse jusqu'à révéler qu'il y a eu un joueur qui est arrivé en retard : «Vous ne saviez pas ça, hein ? Je vous le dis donc car je prône la transparence. Il est arrivé en retard, mais il s'est excusé. J'ai accepté ses excuses et tout est rentré dans l'ordre.» Des indiscrétions ont révélé que le joueur en question est Ismaïl Bouzid. Laïfaoui bel et bien sanctionné Implicitement, Halilhodzic a révélé pourquoi Abdelkader Laïfaoui, qui avait joué contre la Tanzanie, n'a pas été retenu pour ce stage. «Un joueur a dit que ce n'est pas sa faute, mais que c'est la faute du gardien de but ou que c'est la faute de l'entraîneur, je n'ai pas besoin de lui», a-t-il lâché. Ainsi, ce sont bel et bien les critiques formulées par Laïfaoui à l'égard de Mbolhi sur le but encaissé qui lui ont coûté sa place. Bounedjah, cet inconnu Halilhodzic s'est montré autant irrité qu'on lui reparle encore une fois du choix des joueurs que surpris que les journalistes n'aient pas remarqué un joueur qui, selon lui, est le meilleur en Algérie à l'heure actuelle. «J'ai vu un jeune joueur méconnu, mais très bon, le meilleur que j'ai trouvé en Algérie. J'ai suivi ses prestations sur quatre matches et il a donné satisfaction à chaque fois. Le plus étonnant, c'est qu'ucun journaliste n'a parlé de lui. Vous préférez vous focaliser sur les joueurs qui ne sont pas convoqués plutôt que sur ceux qui travaillent et progressent. De plus, c'est un jeune qui vient de la deuxième division !», a-t-il annoncé. Malgré l'insistance des journalistes, le coach a refusé de dévoiler son identité. «Vous le saurez le jour où je le convoquerai», s'est-il contenté de lâcher. Finalement, il l'a convoqué plus tôt que prévu, plus précisément dans l'après-midi, après la conférence de presse. Il s'agit de l'attaquant de l'USM El Harrach Baghdad Bounedjah, qui évoluait la saison passée au RCG Oran. Halilhodzic a commis une seule petite erreur : il évoluait la saison passée en troisième division et non en deuxième division. Un confrère n'a pas apprécié l'humour du coach L'humour utilisé par Halilhodzic n'a pas été apprécié par tout le monde. Un confrère l'a clairement exprimé au coach en prenant la parole : «Je vous demande, M. Halilhodzic, d'arrêter de ridiculiser les journalistes. Vous n'êtes pas obligé de justifier vos choix de joueurs, mais vous vous devez répondre aux journalistes en les respectant.» Chose à quoi le sélectionneur a répondu : «Je n'ai ridiculisé personne. C'était juste de l'humour. D'ailleurs, votre confrère a été le premier à en rire. Il faut connaître ce qu'est le respect. Durant toute ma carrière, le respect a été ma base de travail.» Quelqu'un a briefé le coach sur Boudebouz Pour une fois, aucune question n'a été posée au sujet de Ryad Boudebouz. Cela n'a pas empêché Halilhodzic d'évoquer le cas du joueur au détour d'une phrase en lâchant un lapsus : «Boudebouz est un très bon joueur sur le plan du potentiel, mais à chaque fois, il est en retard aux stages. Il était arrivé trois jours seulement avant le match face au Maroc. Je ne peux pas accepter cela. Pour moi, tous les joueurs doivent être traités de la même façon.» Cela confirme une chose : Halilhdozic se fait briefer sur toutes les «casseroles» des joueurs. Sinon comment aurait-il su que Boudebouz était arrivé trois jours avant le match de Marrakech alors qu'il n'était pas encore le sélectionneur des Verts ? «Karim, c'est votre cousin ?» Surpris que la première question dans la conférence de presse concerne la non-convocation de Karim Ziani au stage, Vahid Halilohdzic, comme pour montrer son étonnement que les journalistes insistent sur des noms plutôt que sur le jeu, a lancé au confrère qui a posé la question : «Karim, c'est votre cousin ?» Puis, après avoir donné ses explications sur l'absence de Ziani, il s'est adressé en riant au même journaliste : «Alors, vous avez d'autres cousins parmi les joueurs ?» Tous ses clubs sont dans le haut niveau ! La méthode Halilhdozic est efficace et le coach en veut une preuve : tous les clubs qu'il a entraînés évoluent dans le haut niveau. «Lille, le Dinamo Zagreb et Trabzonspor jouent la Ligue des champions, le Paris Saint-Germain dispute l'Europa League, le WA Casablanca joue la Ligue des champions africaine, Al Ittihad de Djeddah est en Ligue des champions asiatique… dans tous ces clubs, j'ai appliqué les mêmes principes que je veux appliquer au sein de la sélection d'Algérie», a-t-il plaidé. «Les journalistes sont des doubles sélectionneurs !» «En Algérie, il y a un sélectionneur et 40 millions de sous-sélectionneurs. Quant aux journalistes, ce sont des doubles sélectionneurs !», a lancé hier Halilhodzic aux journalistes, amusés, comme pour montrer que les représentants des médias cherchent parfois à imposer des joueurs ou à discuter les choix du sélectionneur en place. «Les journalistes s'intéressent plus aux personnes. J'aurais aimé qu'on parle plus de football et pas sur les périphériques. Les médias sont plus versés vers la critique. Vous pouvez critiquer, mais pas sur des choses qui dépassent les limites sportives.» Alors, Qatar ou pas Qatar ? Décidément, Halilhodzic ne comprend plus les médias algériens. La raison ? «Il y a quelques semaines, vous m'avez harcelé en me demandant pourquoi je convoquais des joueurs évoluant au Qatar. A présent qu'il y en a un (Ziani, ndlr) que je n'ai pas convoqué, vous me dites pourquoi. Au moins, soyez cohérents dans vos propos !» «Les binationaux ne doivent pas être suppliés» Le coach national tient à ramener les joueurs binationaux valables, mais en ayant le souci de faire un choix réfléchi. «Je dois voir beaucoup de joueurs et je prendrai les meilleurs. Les binationaux, c'est compliqué. Si un joueur ressent un attachement vis-à-vis de la patrie, il sera sélectionné. Cela fonctionne comme ça dans le monde. Cependant, les binationaux ne doivent pas être suppliés. Je dois discuter avec eux et prendre uniquement ceux qui seront motivés», a-t-il prévenu.