«Je vois dans l'ordre Djebbour, Boudebouz et Soudani» Le Ballon d'Or El Heddaf/Le Buteur en est cette année à sa 11e édition. Dix trophées ont été déjà décernés à des footballeurs algériens qui s'étaient particulièrement illustrés. Qu'est-ce que ce trophée a ramené à ses lauréats ? Aujourd'hui, Madjid Bougherra nous en parle. Vous avez remporté le Ballon d'Or El Heddaf/Le Buteur à deux reprises. Quel est celui dont vous gardez le meilleur souvenir ? Incontestablement, le premier. D'abord, parce que c'était justement le premier pour moi, donc quelque chose de nouveau. Ensuite, du fait qu'il soit survenu un mois après notre qualification à la Coupe du monde 2010. Enfin, j'étais défenseur et ce n'était pas évident d'avoir une récompense individuelle. C'était la consécration d'une année exceptionnelle où j'avais aussi remporté le doublé avec les Glasgow Rangers. Je ne pourrai pas oublier ce moment-là. Non seulement vous êtes un défenseur, mais tous les autres nominés pouvaient l'emporter vu qu'il y avait l'euphorie de la qualification au Mondial… Oui, c'est vrai et cela donne plus de mérite à cette distinction. Ce n'est pas évident pour un défenseur d'être récompensé sur un plan individuel et c'est pour cette raison que je n'y avais pas trop cru. En 2009, j'ai commencé à y croire après le doublé réalisé avec les Rangers, le but que j'avais inscrit à Chililabombwe contre la Zambie et ma participation à la Ligue des champions. C'est là que j'ai compris que c'était jouable. Après avoir reçu le Ballon d'Or en 2009, vous aviez fait quelques pas de danse sur la scène sur une musique algérienne, entouré de quelques-uns de vos coéquipiers. Etait-ce prémédité ou bien spontané ? (Rire) Non, ce n'était pas prémédité. A un certain moment, mes coéquipiers s'étaient mis à taper dans leurs mains au rythme de la musique et Lounès Gaouaoui m'a poussé vers le devant de la scène pour que je danse. Emporté par mon bonheur, je me suis exécuté de bon cœur. Voilà tout. Vous avez deux Ballons d'Or. A qui les avez-vous confiés ? Pour être franc, à personne. Ils sont chez moi en France. Comme ils me sont très chers, j'ai préféré les garder à la maison. Il y a un seul trophée que j'ai confié à mon père : celui de Meilleur joueur arabe. «Jamais deux sans trois», dit l'adage. Rêvez-vous d'un troisième sacre, que ce soit cette année, puisque vous êtes nominé, ou lors des prochaines ? Oui, pourquoi ? J'ai toujours de l'ambition et j'ai encore faim de victoires et de distinctions. Je continuerai à me donner à fond pour essayer d'être le meilleur. Pour l'année prochaine, cela dépendra de mes performances avec la sélection nationale et en Ligue des champions asiatique avec Lekhwiya. Quel est votre favori pour cette année ? Je vois en premier Rafik Djebbour. Il a été quand même champion de Grèce avec l'Olympiacos Le Pirée et il participe à la Ligue des champions. En deuxième position, il y a Ryad Boudebouz, qui a un talent incontestable et qui a réalisé une belle saison avec Sochaux. Je vois également Hilal Soudani qui a eu le mérite d'avoir remporté le championnat d'Algérie et décroché, dans la foulée, un contrat avec un club européen de première Division du Portugal.