«Je n'ai pas joué jeudi à cause d'une contracture à la cuisse» L'équipe saoudienne d'Al-Nassr est en train de vivre une crise interne qui rend le climat en son sein des plus électriques. Anthar Yahia, notre joueur international, est souvent cité par les médias saoudiens comme étant parmi les indésirables de l'équipe. Toutefois, l'Algérien s'en défend. Tout d'abord, un petit retour sur le sacre de Ryad Boudebouz ? J'aurais sincèrement aimé être présent à la cérémonie, mais mes obligations professionnelles m'en ont empêché. Cela dit, je pense que Boudebouz mérite le Ballon d'Or algérien, même si d'autres nominés pouvaient postuler au trophée. Cette distinction est la consécration de toute une saison. J'imagine la fierté de Boudebouz à l'heure actuelle. Cependant, il doit persévérer de manière à ce que ce trophée soit une motivation pour faire mieux dans l'avenir, et non pas une fin en soi. Je suis convaincu qu'il pourra faire de belles choses, individuellement et collectivement. Au regard de votre longue expérience, quel conseil pourriez-vous lui donner ? Il doit savoir avant tout que je l'estime bien. A chaque fois que nous nous retrouvons en sélection, nous discutons beaucoup en aparté. Je l'encourage et je le pousse à aller de l'avant, car il est talentueux et il peut jouer dans n'importe quelle équipe. Que pourrais-je lui dire ? Juste de continuer à travailler avec sérieux et rigueur et de ne pas penser qu'il est arrivé. Tel que je le connais, il est conscient de tout cela. Partagez-vous l'avis de ceux qui disent que Boudebouz n'a plus rien à apprendre dans la Ligue 1 française et qu'il est temps pour lui de viser un championnat plus élevé ? Le plus important est qu'il progresse, que ce soit en France ou ailleurs. Je ne suis pas son agent pour lui donner des conseils sur ce sujet. Tout ce que je peux lui dire, c'est de continuer à travailler. Il se joue actuellement à Sochaux, un club familial, sans beaucoup de pression, où on compte sur les jeunes formés sur place. Je ne sais pas quand il partira ailleurs, mais je sais qu'il réussira partout. C'est un garçon humble issu d'une famille modeste. Je connais très bien son père et je suis convaincu qu'il saura bien le conseiller afin qu'il ne brûle pas les étapes. N'était-ce pas une belle surprise pour lui de se voir remettre le Ballon d'Or par Fabio Cannavaro ? Qui n'a jamais admiré Cannavaro (rire) ? C'était un défenseur au talent reconnu de tous, non pas par moi uniquement. Sa présence à la cérémonie du Ballon d'Or a été vraiment une très belle surprise, en tous points de vue. C'est un honneur pour nous tous Algériens, qu'un tel nom du football mondial soit venu en Algérie. Parlons à présent de votre actualité à Al- Nassr. Beaucoup de choses sont en train de se dire… (Il nous coupe) Je vais parler en toute franchise et j'espère que tout le monde comprendra ce que je vais dire. La situation actuelle d'Al-Nassr est aussi difficile que compliquée. Il existe des problèmes qu'on ne peut cacher. L'entraîneur a été limogé, le directeur sportif est parti et il y a des démissions même au niveau de la direction du club. En résumé, il n'y a pas la sérénité à même de permettre à l'équipe d'avoir un niveau de performance stable. En dépit de tout cela, j'estime avoir eu un bon rendement lors des matchs que j'ai disputés. J'étais en forme et je n'ai pas commis d'erreurs. Je ne peux à moi seul régler les problèmes de l'équipe. J'aimerais ajouter autre chose… Allez-y… Si on n'est pas satisfait de mon rendement, qu'on me le dise franchement et je partirai sans problème. Je ne manque pas d'offres. Vous a-t-on reproché votre rendement ? Non, jamais ! Maintenant si on pense que je ne fais pas l'affaire, qu'on me le dise simplement. Je ne peux pas donner plus que, du moment que je me dépense à fond à chaque match. N'éprouvez-vous pas le souhait de partir ? Je n'ai rencontré aucun dirigeant. Je ne partirai que si on me signifie clairement qu'on ne veut plus de moi. Je suis un joueur d'A-Nassr et il est prématuré de parler de départ. Est-il vrai que les supporters d'Al-Nassr ne vous ont pas adopté ? Non, c'est faux. Les supporters ont actuellement un problème avec l'équipe de manière générale, pas avec Anthar Yahia en particulier. Quand il n'y a pas de résultat, il ne faut pas s'attendre à ce que le public soit content et applaudisse. Ça se passe partout comme ça. Si les supporters en avaient réellement après moi, comment expliquer qu'après notre défaite face au Hilal, ils scandaient tous «one, two, three, viva l'Algérie !» ? S'il y avait vraiment des supporters à qui je ne plais pas, cela aurait été impossible que tout le public me réserve une ovation. Vous n'avez pas participé au match de jeudi ; peut-on en connaître les raisons ? Nous avons eu un entraînement la veille du match, ponctué d'un sprint. Lors d'une accélération, j'ai ressenti des douleurs à la cuisse et j'ai décidé de ne prendre aucun risque. Les blessures musculaires sont dangereuses et je les redoute. J'ai préféré faire l'impasse sur le match de jeudi passé pour être apte au match important contre Al Ittihad de Djeddah jeudi prochain. ---------------------------------------- Encore une défaite pour Al Sadd ! Al Sadd a subi hier sa troisième défaite en quatre matches de championnat d'affilée, cette fois face à Al Rayane (2-1), ce qui les maintient scotchés à la 5e place. Nadir Belhadj, absent lors du précédent match face à Qatar Club, a repris sa place de titulaire hier. Al Sadd s'envolera incessamment pour le Japon où il disputera le Championnat du monde des clubs avec l'Espérance de Tunis comme adversaire en quarts de finale.