«C'est mon premier trophée individuel, j'espère qu'il ne sera pas le dernier» Invité au Ballon d'or du Buteur et d'El Heddaf le 28 novembre dernier, Sofiane Feghouli qui multipliait les matchs de Liga et de Ligue des champions à la vitesse de la lumière était dans l'impossibilité de se déplacer à Alger pour y recevoir le prix spécial qui lui été destiné. Avec l'accord du joueur et de ses conseillers, il a été convenu d'une remise du trophée chez lui à Paris. Rendez-vous donc est pris le 23 décembre au cœur de la capitale française. Manger algérien, c'est sacré Avant la remise du trophée, les représentants du Buteur et d'El Heddaf, Sofiane Feghouli et ses agents s'étaient réunis autour d'une table garnie de plats algériens succulents. Soucieux de conserver sa forme et professionnel jusqu'au bout même en pleines vacances, Sofiane a été le seul à choisir un plat diététique léger. La discussion fraternelle tournait autour de l'Algérie et le joueur de Valence, très respectueux, semblait préférer écouter ses aînés se contentant de temps à autre de donner son avis surtout quand ça parlait football. Durant tout le déjeuner, le sourire n'a jamais quitté le visage de ce jeune homme très bien éduqué, humble et jovial. «One, two, three…» même durant les essais C'est dans les locaux d'Al Jazeera Sport pas loin des Champs Elysées que le trophée Bladi a été remis à Sofiane Feghouli par l'un des représentants du Buteur et d'El Heddaf. Avant la remise et pour vérifier la qualité du son, le cameraman français chargé d'immortaliser l'évènement, a demandé à Feghouli de faire des essais en disant la première phrase qui lui passait par la tête. Et bien, cette première phrase c'était : « One, two, three… » que le technicien a eu du plaisir à terminer par un «viva l'Algérie», devenu désormais international. «Ce trophée représente vraiment ce que j'aime» Après le cours discours du représentant du Buteur et d'El Heddaf, deux journaux qui ont choisi de souhaiter à leur manière la bienvenue à Feghouli chez lui en Algérie, le joueur a pris tout le temps d'admirer le trophée. «Ah la carte de l'Algérie, ce trophée représente vraiment ce que j'aime : mon pays», a-t-il lancé spontanément avec de remercier nos journaux d'avoir pensé à lui. Place à l'entretien que voici. «C'est mon premier trophée individuel, j'espère qu'il ne sera pas le dernier» Qu'est-ce que ça vous fait Sofiane d'être honoré chez vous à Paris par Le Buteur et El Heddaf, des journaux de votre pays l'Algérie ? Ça me touche énormément d'être primé par des médias de mon pays. Ça me fait vraiment plaisir. C'est vrai que ce n'est pas un trophée que j'ai gagné grâce à une victoire, mais c'est un trophée qui aura une grande valeur sentimentale pour moi puisqu'il s'agit de mon premier trophée individuel depuis que je suis joueur professionnel. J'espère en gagner d'autres avec la sélection d'Algérie Inch'Allah. Ce trophée devait vous être remis à Alger au cours de la cérémonie du Ballon d'or, mais vous n'avez pas pu l'y recevoir à cause de vos engagements. Avez-vous vu la cérémonie ? A cause de mes activités professionnelles à cette période-là, je n'ai malheureusement pas pu suivre la cérémonie du Ballon d'or. Mais, on m'a parlé un peu du Ballon d'or, j'ai su par exemple que c'est Ryad Boudebouz qui a remporté le trophée du Ballon d'or et j'étais très content pour lui. Ça vous encourage à lui succéder l'année prochaine ? Personnellement, j'ai des objectifs élevés que je me fixe moi-même. Etre lauréat du Ballon en fait partie, mais je sais que pour y arriver, je dois réaliser de très bonnes performances avec Valence et avec la sélection. En parlant justement de sélection, vous n'avez pas encore honoré votre première sélection avec l'équipe d'Algérie. Avez-vous été frustré en quittant le stage des Verts ? J'étais déjà impatient de jouer le premier match contre la Tunisie, mais le destin a voulu que je ressente une petite douleur à la cuisse qui m'a empêché d'être sur le terrain. Et quand je me suis remis, cette histoire de problèmes des joueurs camerounais avec leur fédération a surgi. C'est dommage car j'aurais voulu que ça se passe autrement, mais je ne vais pas m'arrêter à ça car je sais qu'il y aura d'autres matchs et que je défendrai bientôt les couleurs de mon pays. Je suis d'ailleurs impatient que le match face à la Gambie arrive. Le stage de novembre vous a au moins permis de découvrir l'ambiance au sein de l'équipe nationale… C'est vrai que j'ai pu connaître la sélection de l'intérieur et je peux vous assurer que j'ai été agréablement surpris par l'accueil qui m'a été réservé par tout le monde. Vous me donnez là l'occasion de remercier tout le monde, les joueurs, les membres du staff, les cuisiniers, les membres de la sécurité. Vraiment, tout le monde sans exception a été très très sympa, très accueillant, très ouvert avec moi. J'ai passé dix jours merveilleux avec l'équipe nationale, il n'y a eu que du positif et j'attends avec impatience le prochain stage. Vous avez déjà eu un aperçu sur l'ambiance au sein de la sélection. On a appris que Lacen vous avait déjà défriché le terrain… C'est vrai qu'avec Medhi on s'est échangé quelques mots à la fin du match Valence – Getafe, mais c'est durant notre voyage à Alger qu'il m'a parlé de l'ambiance en sélection. Medhi m'a assuré que j'allais aimer cette ambiance et il n'a pas eu tort. D'ailleurs dès mon arrivé en stage, j'ai vite découvert que l'ambiance était familiale. J'ai vite eu l'impression d'être avec des frères tous unis derrière un même objectif. J'espère qu'on ira loin ensemble. Donc, vivement le prochain regroupement ! Oui car comme je vous l'ai déjà dit, je suis impatient d'y être. Aujourd'hui, je peux dire que je suis très bien physiquement et mentalement et prêt à aborder les prochaines échéances avec l'équipe d'Algérie. Surtout que depuis quelques temps, vous multipliez les bonnes performances avec Valence avec un statut de titulaire en sus. Ça a été dur d'arracher cette place de titulaire ? Sans rentrer dans les détails, je dirais que j'ai rejoint Valence avec un genou en difficulté. Il était donc difficile pour moi de m'imposer dès le départ. Mais, petit à petit, j'ai travaillé, j'ai cru en moi, j'ai attendu ma chance et j'ai eu ce que je méritais, je pense. J'espère que ça va continuer comme ça. Pour l'Algérie, j'ai toujours souhaité la sélection en pleine possession de mes moyens. C'est bien pour moi et c'est bien pour l'équipe nationale aussi. Aujourd'hui, je suis prêt à tout donner pour mon pays. Il y a trois ans, Il n'y avait que Lacen en Espagne, là vous êtes quatre avec le même Lacen, Yebda, Cadamuro et vous. Est-ce que cela vous aide ? Je crois que quatre joueurs algériens en championnat, ce n'est pas beaucoup. La Liga est faite pour les Algériens connus pour être des joueurs techniquement talentueux. J'attends donc à ce que d'autres footballeurs algériens nous rejoignent. Comme Boudebouz par exemple qui est sollicité de partout... Ryad est un joueur typiquement algérien avec une belle patte gauche qui sent le football. Je crois effectivement qu'il se plairait en Espagne. J'espère en tout cas que tous les joueurs algériens jouent dans les plus grands clubs d'Europe, ça ne sera que bénéfique pour l'équipe nationale. En Espagne, vous avez eu l'occasion d'affronter le Barça la saison passée et le Real cette saison. Quelle est l'équipe la plus dure à jouer ? Comme tous les Algériens, j'ai toujours aimé le Real de Zidane parce qu'il y avait justement Zizou, mais je dois avouer qu'au jour d'aujourd'hui, il est plus agréable de regarder jouer Barcelone. Sur le terrain par contre, les deux équipes sont très dures à jouer même si j'avoue qu'en Espagne il n'y a pas d'équipe facile à jouer. Vous êtes plutôt Messi ou Ronaldo ? Ni l'un ni l'autre car ce sont deux très grands joueurs. Actuellement, ce sont les deux meilleurs au monde chacun avec un style complètement différent de l'autre. Merci Sofiane de nous avoir donné un peu de temps de vos vacances pour nous accorder cet entretien. C'est moi qui vous remercie. Maintenant, je dois couper complètement avec le football pour pouvoir attaquer à fond le reste de la saison.