Guardiola : «Trois heures avant le match, Lionel m'a appelé pour me dire qu'il allait mieux.» Messi : «Voilà pourquoi j'ai joué.» Annoncé absent pour cause de grippe, Lionel Messi est finalement entré en jeu ce mercredi soir, participant activement, doublé à la clé, au succès du FC Barcelone sur Osasuna (4-0, 1/8e de finale aller de Coupe du Roi). Il n'en fallait pas plus pour qu'une petite polémique s'empare des médias espagnols. «Lionel Messi est malade, couve une grippe et, finalement, il joue». En conférence de presse d'après-match, l'entraîneur d'Osasuna José Luis Mendilibar est apparu circonspect et un poil énervé. Il faut dire que le coach de la formation basque ne s'attendait pas à voir le double FIFA Ballon d'Or 2009 et 2010 jouer ce mercredi soir contre son équipe alors que le FC Barcelone l'avait annoncé grippé et indisponible quelques heures plus tôt. Et quand on voit le résultat, le technicien a de quoi être amer. Entré à l'heure de jeu, alors que le score était déjà de (2-0) en faveur des Blaugrana, le lutin albiceleste a aggravé la marque en y allant de son doublé (71' et 89'). Le résultat final est donc lourd (4-0) et scelle presque définitivement le sort de ce huitième de finale de Coupe du Roi (même s'il reste à disputer le match retour à Pampelune). Alors forcément, Mendilibar l'a mauvaise. «On nous avait dit que la pelouse serait changée, que Messi ne jouerait pas (...). Tout a été très étrange, mais que voulez-vous faire ? », a-t-il lâché avant de poursuivre. «J'ai demandé à Messi pendant l'échauffement s'il était vraiment grippé et il n'a pas eu le courage de répondre», a-t-il enfin regretté. Cette petite affaire n'a pas manqué de créer la polémique dans certains médias espagnols, accusant les Catalans de manipulation ou de manque de fair-play. Marca, très ironique, titre « Messi soigne tout », la Pulga «ayant liquidé l'éliminatoire après avoir été annoncé forfait par le Barça». As considère lui que «faire entrer Messi alors que la différence était déjà faite qu'Osasuna ne comptait que 20 % de possession est presque abusif». Guardiola : «Trois heures avant le match, Lionel m'a appelé pour me dire qu'il allait mieux» El Mundo enfonce le clou avec une référence littéraire de bon goût. «La légende dit que le Cid a gagné une bataille après être mort. Hier, Leo Messi l'a imité», peut-on lire. Côté Barça, Pep Guardiola a tenté de désamorcer la bombe. «Parfois, lorsque l'on veut être trop transparent, ce genre de choses arrive, même sans le vouloir», s'est-il presque excusé, expliquant ensuite la chronologie des faits. «Leo avait un peu de fièvre et surtout, il se sentait mal, il avait froid, alors je l'ai renvoyé chez lui. Trois heures avant le match, il m'a dit qu'il allait mieux. Alors, quand il m'a dit ça, je l'ai mis sur le banc», a-t-il conclu. Messi : «Voilà pourquoi j'ai joué» Le Sud-Américain a lui-même tenu à s'expliquer. «J'avais mal à l'estomac, rien de plus, je n'avais pas de fièvre et je n'ai pas vomi. Je me suis senti mieux dans l'après-midi et c'est pourquoi j'ai joué», a-t-il lâché. N'en déplaise à Osasuna et José Luis Mendilibar, Lionel Messi semble indestructible, sur comme en dehors du terrain. Une thèse confirmée en zone mixte, non sans humour, par son partenaire à Barcelone comme en sélection d'Argentine Javier Mascherano. «Les grippes de Messi sont différentes de celles du reste des mortels».