Hannachi : «Il y a eu un bon recrutement, c'est lui qui est incompétent» Limogé de son poste d'entraîneur de la JS Kabylie et critiqué avec virulence par le président du club, Mohand Cherif Hannachi, Meziane Ighil a réagi hier soir en direct sur Berbère Télévision dans l'émission Addal. Voici une synthèse de ses déclarations, faites essentiellement en kabyle. «Une cinquantaine d'entraîneurs sont passés à la JSK, cherchez l'erreur» «Je suis très surpris par les mots utilisés par Hannachi, surtout lorsqu'il me traite de monstre. Ce sont des propos d'un malade, d'un fou. D'ailleurs, je ne suis pas trop étonné par ce genre de propos puisqu'une cinquantaine d'entraineurs avant moi, dont Lang, Geiger, Menad et Saïb, avaient été traités de la même façon par Hannachi. Cherchez l'erreur. Cela renseigne sur le personnage et démontre que le problème n'est pas forcément dans l'entraîneur.» «Dembélé, ce n'est pas moi» «Le président prétend que c'est moi qui avais insisté pour le recrutement de Dembélé. C'est faux ! Ce n'est pas moi qui l'ai ramené. D'ailleurs, je ne l'ai même pas supervisé avant la décision prise de le recruter. Je n'ai donc rien à voir avec le recrutement de ce joueur, contrairement aux affirmations de Hannachi.» «Si j'ai perdu 12 points, c'est parce qu'en arrivant, je n'ai pas trouvé un effectif, mais un hôpital» «Il me reproche d'avoir perdu 12 points à domicile. Je tiens juste à faire remarquer qu'en arrivant à la JSK, j'ai trouvé un hôpital. Il y avait un effectif non seulement limité, mais comptait, de surcroît, de nombreux blessés ainsi que des absents retenus en sélection nationale U23. De plus, l'équipe n'avait pas effectué de préparation après la Ligue des champions africaine. J'ai dû composer avec cette situation et il m'a fallu un mois et demi de travail pour remettre l'équipe sur pied. Aujourd'hui, l'équipe n'est plus dans la même situation.» «On ne m'a jamais présenté Doudah comme membre du Conseil d'administration» «On ne m'a jamais présenté ce Doudah comme étant un membre du Comité d'administration du club. Ce n'est que par la suite, après l'incident, qu'on me l'a dit. En tout cas, je ne me souviens pas l'avoir vu assister aux entrainements. S'il est réellement membre du Conseil d'administration, il devrait être connu. D'autre part, j'ai un principe : je ne permets à personne de violer l'intimité du vestiaire. Mis à part le président du club, aucune autre personne, en dehors des joueurs et du staff technique, n'a le droit d'y entrer. C'est ce principe que j'ai voulu faire appliquer.» «Le refus de recruter, c'est un coup monté contre moi» «A la fin de la phase aller, j'avais demandé à ce que l'effectif soit renforcé pour que nous puissions disputer la phase retour avec le maximum d'atouts. Cependant, cela n'a pas été fait. Hannachi s'est entêté à ne ramener personne et à conserver l'effectif actuel. Aujourd'hui, je pense que c'est un coup monté contre moi afin de m'empêcher d'aller de l'avant. En tout cas, c'est l'équipe qui en paye les frais. Au passage, et contrairement à ce que prétend Hannachi, je ne suis pas un anti-JSK. J'aime ce club et des gens peuvent en témoigner.» «Je ne crois pas que les joueurs aient comploté contre moi face au CRB» «On laisse entendre que des joueurs ne se sont pas donné à fond contre le CRB, mais je n'y crois pas. Entre les joueurs et moi, il existe une relation très étroite. Je leur fais confiance et je n'ai jamais douté de leur sincérité ou de leur honnêteté. Dans ce match, ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes, surtout durant la première mi-temps, et je n'ai rien à leur reprocher sur ce point. En conséquence, je ne crois pas qu'ils aient comploté contre moi.» «Si j'étais anti-JSK, je ne serais pas revenu» «Si j'étais réellement un anti-JSK qui voulait casser l'équipe, je ne serais pas revenu après avoir annoncé mon intention de démissionner. J'aurais, au contraire, laissé l'équipe abandonnée à elle-même. Je suis revenu pour le bien de l'équipe et par égard aux supporters qui m'ont toujours manifesté leur confiance. Comme je l'ai dit, j'aime la JSK, contrairement à ce qu'affirme Hannachi.» ----------------------------------------------- Hannachi : «Il y a eu un bon recrutement, c'est lui qui est incompétent» Réagissant en direct sur Berbère Télévision après l'intervention de Meziane Ighil, Mohand Cherif Hannachi a maintenu ses critiques à l'égard de l'entraîneur, soulignant, au passage, que «Ighil est tellement violent qu'il a agressé son père et que ce dernier est allé jusqu'à porter plainte contre lui». Rejetant les reproches qui lui ont été portées par Ighil sur le mauvais recrutement effectué, Hannachi a insisté sur le fait que le nécessaire avait été fait en la matière. «Nous avons une grande équipe avec de bons joueurs. Nous avons fait un très bon recrutement. Il se trouve que Ighil n'a pas su utiliser comme il se doit l'effectif qu'il avait sous la main», a-t-il affirmé. «Si on peut octroyer 90 heures de repos, je quitte le football !» Insistant beaucoup sur l'incompétence de l'ancien entraineur de la JSK, il a martelé : «Il y a des signes qui ne trompent pas. Si un vrai connaisseur du football me dit que c'est normal d'octroyer à des footballeurs professionnels un repos compris entre 70 et 90 heures, je quitte le football !» «Les supporters doivent s'uniret construire, non démolir» Par ailleurs, le patron de la JSK a réfuté que les supporters soient en colère contre lui et qu'il y ait un mouvement de protestation contre le limogeage de Ighil. «J'ai parlé avec des membres du comité de supporters et je les ai sensibilisés sur la nécessité de s'unir et construire au lieu de détruire. C'est dans des moments pareils que le club a besoin du soutien de son public. Si les supporters ne se mettent pas aux côtés de leur équipe dans des moments pareils, quand le feraient-ils ?» «Si un investisseur sérieux est intéressé par la JSK,qu'il se présente» Pour conclure, hannachi a réitéré qu'il ne s'accroche pas à son poste de président du club. «Je suis un enfant de la JSK et je ne cherche que son bien. Cependant, je ne la laisserai pas au premier venu. Je prends les téléspectateurs de Berbère Télévision à témoin : si un investisseur sérieux est intéressé par la reprise de la JSK, qu'il se présente. Je suis fatigué et je suis prêt à passer la main, mais pour un investisseur sérieux qui saura préserver le prestige de ce club», a-t-il insisté.