L'information faisant état du départ de Méziane Ighil de la barre technique de la JS Kabylie, parue dans notre édition de lundi dernier, s'est finalement confirmée hier. En effet, après plusieurs tentatives de joindre Ighil au téléphone, nous avons pu contacter hier l'intéressé qui nous a bel et bien confirmé son départ de la JSK. “Je vous confirme que la JSK, c'est fini ! J'ai des principes sur lesquels je ne badine pas, et je ne voudrais pas être un trois-quarts d'entraîneur”, nous a confié le désormais ex-coach des Canaris. Et d'ajouter : “On me ramène des joueurs sans me consulter, alors que les vrais besoins de renforcement de l'équipe ont été occultés. Moi, je dis basta ! J'arrête !” dira Ighil, qui estime que sa décision est irrévocable. Au siège du club, c'est l'expectative. Mais, en l'absence du président Hannachi, actuellement en Espagne, personne ne veut se prononcer, même si un dirigeant qui veut garder l'anonymat pense qu'il va falloir attendre ce jeudi, jour de reprise, pour constater l'absence d'Ighil et lui signifier éventuellement son abandon de poste tout en estimant qu'“Ighil avait carte blanche pour gérer son groupe alors que c'est lui-même qui avait proposé le Malien Dembélé”, chose qu'Ighil conteste énergiquement. C'est dire qu'il va falloir attendre le retour du président Hannachi pour avoir des éclaircissements sur cette affaire qui a secoué le club et toute la région, mais il est certain que le divorce entre Ighil et la JSK est bel et bien consommé. Il est vrai que de nombreux observateurs auront remarqué ces derniers temps que les relations étaient quelque peu tendues entre le coach kabyle et ses dirigeants, à leur tête le président Hannachi, mais l'on n'aura pas accordé beaucoup d'intérêt à ce “froid” perceptible dans les vestiaires et sur le terrain car ce genre de “grisaille” est fréquente dans les milieux footballistiques, et plus particulièrement au sein des clubs algériens où la communication n'est pas toujours évidente. Puis le ciel s'est considérablement assombri vendredi dernier à la fin du match de Coupe d'Algérie JSK-MSP Batna où, malgré la qualification du tenant du trophée au détriment d'une coriace équipe batnéenne, Méziane Ighil aura surpris toute une nuée de journalistes en déclarant ouvertement qu'il n'était pas pleinement satisfait de l'opération de recrutement du mercato hivernal. “J'ai déjà informé les dirigeants de la JSK que l'équipe était très limitée et qu'elle avait besoin d'être sérieusement renforcée durant ce mercato. Avec un tel effectif, la JSK ne peut guère atteindre les objectifs qu'on s'était fixés au départ. Personnellement, j'ai formulé la liste des postes à pourvoir et je l'ai transmise aux dirigeants, mais je constate au jour le jour que l'opération de recrutement traîne lamentablement alors qu'il fallait faire vite et recruter là où il le faut”, avait alors lancé le coach kabyle comme pour laisser présager une démission dans l'air. Une telle sortie médiatique de Méziane Ighil constituait, en fait, une véritable bombe dans les vestiaires kabyles, surtout que le concerné ne s'était pas adressé à la presse depuis quelques semaines déjà comme pour couver une grogne qui ne faisait plus l'ombre d'un doute. Toujours est-il qu'Ighil avait fixé, paraît-il, rendez-vous avec ses joueurs pour la reprise des entraînements prévue ce jeudi au stade du 1er-Novembre avant le départ pour le stage de préparation hivernale fixé du 7 au 17 janvier à Barcelone. Mais voilà qu'Ighil n'a pas donné signe de vie ces derniers jours alors que le président Hannachi avait déjà rallié l'Espagne pour peaufiner les derniers préparatifs du stage de Barcelone. M.H.