«Je vous l'assure, il n'y a pas de problème dans le vestiaire» Retenu parmi le groupe des 23 joueurs sélectionnés par Vahid Halilhodzic, pour faire le déplacement à Banjul où les Verts affronteront demain la Gambie, Mohamed Rabie Meftah a été contraint de déclarer forfait pour ce rendez-vous à cause d'une blessure à la cheville qu'il a contractée lors du dernier match disputé par l'USMA. Out pendant plusieurs semaines, c'est chez lui à Tizi Ouzou que l'arrière latéral droit des Rouge et Noir nous a accueillis pour nous accorder cet entretien dans lequel il aborde plusieurs sujets. Entrons dans le vif du sujet. Comment est votre état de santé ? Avant de commencer, je tiens juste à vous souhaiter la bienvenue à Tizi Ouzou. Pour revenir à votre question, sachez que je me sens beaucoup mieux. C'est de bon augure en attendant des jours meilleurs. C'est le Mektoub, je n'y peux rien. J'aurais pu me blesser en Gambie, quand quelque chose de ce genre arrive, il faut savoir que c'est inévitable. Comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre forfait ? Pour être franc, je m'attendais à une telle information. Lorsque j'ai reçu le coup, je savais que c'était sérieux. Je me suis blessé le jeudi, le lendemain matin je savais que je ne pouvais pas être du voyage car ma cheville s'était enflée. C'était impossible que je sois prêt à quelques jours seulement du rendez-vous. J'ai eu le médecin de l'équipe nationale au téléphone. Je lui ai expliqué la situation, mais il m'a demandé de faire le déplacement à Sidi Moussa pour qu'il m'ausculte lui-même, et c'est ce que j'ai fait. J'ai passé des examens, résultat : minimum trois semaines de repos. Est-ce que vous considérez cela comme un coup dur ? Oui. En plus d'avoir raté le match de l'équipe nationale, je dois faire l'impasse sur trois rencontres de championnat, des confrontations importantes, mais aussi sur le prochain match de coupe d'Algérie. Moralement, oui ça m'affecte un peu de rater tout ça. Avez-vous discuté avec Halilhodzic ? Non, il ne m'a pas appelé. Il s'est enquis de ma situation auprès du médecin de la sélection qu'il a toutefois chargé de me dire qu'il me souhaitait un prompt rétablissement. Votre cas sera un sérieux casse-tête pour Ighil… Je sais que je suis un titulaire. Je sais aussi que le club ne dispose pas de vraie doublure, mais la présence de Maïga et de Ferhat me réconforte. Je suis sûr qu'ils pourront assurer en mon absence. Ferhat, et malgré son jeune âge, montre de match en match beaucoup de choses intéressantes, tandis que Maïga est un international. Il a pris part à la dernière CAN, et il n'est pas à présenter. Vous êtes indisponible, Khoualed est suspendu, tandis que Laïfaoui est incertain. Pensez-vous que votre équipe pourrait s'en sortir lors du prochain match même avec une défense remaniée ? C'est ce que j'espère en tout cas. Je sais que ce n'est pas facile. Avec Yekhlef, Khoualed et Laïfaoui, nous avons des automatismes. Etre privé de plusieurs éléments est un coup dur, mais le groupe est formé de 25 éléments. Je suis sûr que Maïga, Ferhat et Chafaï peuvent assurer. Et puis, heureusement pour nous que ce match se jouera à domicile. C'est un avantage. Vous allez recevoir le WAT cette fois-ci. Avant de parler de ce match, qu'avez-vous à nous dire à propos de la réaction de vos supporters lors du match de coupe contre la JSD ? Une grosse pression est exercée sur nous depuis le début de la saison, mais je ne m'attendais pas qu'elle arrive au point où on nous a insulté alors qu'il restait une bonne heure à jouer. Ils ont droit de montrer leur colère, mais pas de cette manière. Peu importe le nom de l'adversaire, n'importe quel joueur perd confiance et sort de son match quand ses propres supporters l'insultent. S'ils ont réagi ainsi, c'est parce qu'ils pensent que vous n'avez pas fourni une bonne prestation face à une équipe amateur. Qu'avez-vous à leur dire ? C'est ça la coupe d'Algérie. On avait en face de nous des joueurs qui n'avaient rien à perdre. Ils ont tenté le tout pour le tout. J'étais la saison dernière à la JSMB et nous avions trouvé beaucoup de peine à battre l'équipe de Aïn M'lila. Les insultes n'arrangent pas la situation. Au contraire, ils ne font que la compliquer parce que ça déstabilise les joueurs. Sincèrement, n'avez-vous pas sous-estimé votre adversaire ? Non. D'ailleurs le coach nous a mis en garde. Il a tenu à nous avertir que ça allait être un match difficile. Il n'a pas eu tort. Vous pensez que nous n'avions pas voulu en finir plus tôt ? Ils ont fait de la résistance, et il a fallu attendre la séance des tirs au but. Depuis quelques jours, on ne cesse de parler d'un probable départ de Aïssaoui. Ça ne vous déstabilise pas, tout ça ? Sincèrement, non. C'est vrai que si ça avait un rapport avec le staff technique ça nous aurait affectés. Au niveau de la direction, personnellement je préfère ne pas me brancher. Quand j'ai un problème, je m'adresse directement au premier responsable du club, voilà pourquoi je ne me concentre que sur mon travail sur le terrain. Avec un peu de recul, quelles sont les raisons qui ont fait que, selon les dirigeants, Ollé-Nicolle n'ait pas réussi sa mission ? Avec Renard tout se passait bien. C'est vrai qu'on ne pratiquait pas un beau football, mais on gagnait. D'ailleurs, les résultats parlent d'eux-mêmes. Avec Ollé-Nicolle, il n'y a eu ni la manière ni les résultats. Peut-être qu'il fallait plus de temps pour assimiler ses méthodes. Et puis, le problème avec lui, c'est qu'il n'arrivait pas à faire passer son message. Un changement donc s'imposait. Est-il vrai qu'il a perdu le contrôle du groupe ? Je vais être franc avec vous, tout le monde sait que le joueur algérien n'en fait qu'à sa tête. Pour réussir en Algérie, il faut se conduire en despote. Nous, on n'aime pas les gens sympas. Ollé-Nicolle l'était, et il a fini par payer le prix de sa gentillesse. Renard était sans pitié. D'ailleurs, lors de la CAN il a renvoyé trois joueurs. Deux ont réintégré le groupe après avoir présenté leurs excuses. Ça ne l'a pas empêché de décrocher le trophée. En toute franchise, est-il vrai qu'il y a des clans dans le vestiaire usmiste ? Les personnes qui parlent de clans seront déçues parce que ce n'est pas vrai. J'ai entendu parler de cela, mais moi je vis à l'intérieur de ce groupe. Je vais les surprendre, mais s'ils voient ce qui se passe réellement dans le vestiaire, le sujet sera clos une fois pour toutes. Il faut voir, nous sommes tous solidaires. On forme une vraie famille. Tout le monde rigole avec tout le monde. J'aurais aimé prendre une vidéo pour confirmer mes propos. Vous avez rejoint l'USMA lors de l'intersaison. Etes-vous satisfait du choix que vous aviez fait ? Bien sûr. Je ne le regrette pas. Je m'y plais. Tout le monde me respecte. Je fais de mon mieux pour être à la hauteur. Dieu merci, je n'ai pas à me plaindre. A l'USMA je suis à l'aise. On forme une vraie famille. J'espère juste qu'on va réaliser notre objectif, celui de remporter le titre. Il reste trente points en jeu. Rien n'est impossible. Concernant la pression, moi j'ai débuté en senior à 17 ans. Défendre les couleurs de la JSK à un tel âge et savoir que tout le monde n'est pas d'accord quant à votre titularisation m'a permis de me forger un caractère. Désormais, plus rien ne pourra m'atteindre. Récemment, Ighil vous a défendu en affirmant que certains joueurs touchent plus que vous. Qu'en pensez-vous ? Il n'a pas tort. Lui, il a assez d'expérience pour savoir comment les choses se passent dans ce milieu. C'est vrai que qu'il a dit. Nous, on s'intéresse à nous juste parce que tout est clair et que les responsables ne cachent rien. Haddad fait beaucoup de bien à notre football, vous n'avez qu'à voir les infrastructures du club. J'espère qu'ils y en aura d'autres qui en feront de même parce que la présence de tels responsables mettront les joueurs dans les meilleures conditions. L'USMA souffre offensivement. Comment vivez-vous la situation ? Nous essayons de faire de notre mieux pour gagner. Le football moderne, c'est tout le monde qui participe. Nous avons de bons attaquants, il faut juste leur mettre en confiance et tout ira bien. Que pensez-vous de Serge N'gal, la seule recrue hivernale ? Dès que je l'ai vu à l'œuvre, j'ai su que c'est un gars qui peut faire beaucoup de bien à l'équipe. Il était loin des terrains pendant plusieurs mois, il lui faut quelques matchs pour qu'il retrouve ses sensations et son rythme. Une fois qu'il va se libérer, il va faire mal. En tout cas, c'est tout le mal que je lui souhaite. C'est un gars charmant que j'apprécie. Quel est le joueur qui vous a surpris grâce à son bon niveau ? Je dirai Benaldjia, sans hésiter une seconde. Il est pétri de talent, mais il doit faire des efforts pour qu'il s'améliore. Si j'ai un conseil à lui donner, c'est d'apprendre à s'entraîner et rentrer chez lui des que la séance se termine. Avez-vous déjà joué en Gambie ? (Après quelques minutes de réflexion, ndlr) Non, je ne crois pas. En tout cas, je ne me souviens pas avoir voyagé à Banjul. Ce match sera difficile, mais c'est aux joueurs de savoir le gérer. Pour moi, il y a trois choses qu'il faut faire pour revenir avec un résultat positif : bien se concentrer sur le match, être combatif et ne pas broncher devant les arbitres. La température va faire beaucoup de mal à mes coéquipiers, mais j'espère qu'ils réaliseront une bonne opération en attendant le match retour. Vous êtes en équipe nationale depuis plusieurs années, mais vous ne vous êtes jamais imposé comme titulaire. Croyez-vous qu'il y a toujours une chance pour décrocher une place ? Il faut savoir aussi que je n'ai jamais eu ma chance. Mostefa l'a eue sous l'ère Benchikha, mais pas moi. Avec Halilhodzic, je sens qu'il me donnera la mienne. Ce jour là, je vais montrer ce que j'ai dans le ventre. Il ne fait pas de différence entre les locaux et les pros, et c'est ce qui m'arrange. Vous avez Hachoud, Mehdi Mostefa mais aussi Cadamuro comme concurrents. Comment voyez-vous vos chances ? Le coach donnera à tout le monde une chance, à moi de saisir la mienne. Il a été derrière l'éclosion de Bouchouk, je vais attendre mon tour. Les prochains matchs ne se joueront que dans quelques mois, c'est suffisant pour que je sois rétabli et que je retrouve ma forme. Nous ne pouvons pas clore cette interview sans parler la JSK vu que vous êtes un enfant du club. Comment vivez-vous la situation de votre équipe formatrice ? Je pense que ce n'est pas le moment de parler de changement. Nous sommes au milieu de la saison. Il faut patienter jusqu'à la fin de l'exercice actuel, et s'il y a quelqu'un qui peut diriger le club, qu'il se présente. Le faire maintenant, c'est délicat. En tout cas, tout ce que je dis reste un avis personnel, à chacun sa façon de voir les choses. Moi, en tout cas, je comprends les supporters. Ils ont pris l'habitude voir leur équipe favorite disputer des compétitions internationales. Je crois que s'ils ont réagi ainsi, c'est parce qu'ils ont besoin de voir la JSK au sommet. Avec tous les moyens mis à sa disposition par Ali Haddad, l'USMA peut-elle gagner la Ligue des champions dans quelques années ? Oui. Il n'y a pas de doute là-dessus. Il faut juste ne pas griller les étapes. L'USMA n'a plus participé à une compétition internationale depuis quelques années. D'abord, il faudra se qualifier. Pour le faire, nous devrons gagner le titre. A votre âge, pensez-vous toujours décrocher un contrat à l'étranger ? Quand j'étais plus jeune, j'avais envie de partir découvrir d'autres championnats, mais plus maintenant surtout depuis que je me suis marié. Le Golfe, et à cause du niveau là-bas, ne m'intéresse pas trop mais je ne ferme pas la porte quand même. Belkalem lui a rendu visite Pendant notre passage chez Rabie Meftah, ce dernier a eu une agréable surprise. Il a, en effet, reçu la visite de l'un de ses anciens coéquipiers et ami, Saïd Belkalem en l'occurrence. Le défenseur central de la JSK a tenu à prendre des nouvelles de son pote. Les deux internationaux ont longtemps papoté avant de se quitter.