«Je n'ai jamais pensé que j'allais un jour devenir footballeur professionnel» «Cadamuro et Feghouli sont de très bons gars, lorsqu'on les voit jouer, on comprend pourquoi le coach les a sélectionnés» Ce n'est pas toujours que Foued Kadir accepte de s'exprimer dans les médias. De nature plutôt réservée, il déteste les feux de la rampe. C'est déjà un point commun entre lui et son meilleur ami dans la sélection, Raïs Mbolhi. Il a accepté exceptionnellement d'ouvrir son cœur aux lecteurs du Buteur qui sont avides d'en savoir davantage sur l'homme et le joueur. On vous à découvert à l'âge de 27 ans, c'est là que tous les Algériens ont commencé à connaître Kadir ; pouvez-vous revenir sur votre parcours avant votre arrivée en sélection ? Je dois dire que j'ai eu un parcours assez atypique. Beaucoup de gens ne le savent pas, mais à 18 ans, je jouais encore en PH qui est un niveau très bas en France. J'étais encore amateur. J'ai gravi les échelons petit à petit, j'ai bossé à fond. A présent, c'est une fierté d'être arrivé là où j'en suis. Pourquoi vous avez mis tout ce retard pour jouer en Ligue 1 ? Je vais être sincère avec vous. En étant très jeune, je ne croyais pas trop en moi. J'avais un physique, on va dire, un peu défavorable. Après, je crois aussi que je n'ai pas eu trop ma chance lorsqu'il le fallait. La preuve, dès qu'on m'a donné ma chance, j'ai su la saisir, que ce soit avec Cannes pour arriver à Amiens en Ligue 2, ou avec Amiens pour jouer à Valenciennes en Ligue 1. Je n'ai pas eu l'opportunité de décrocher un contrat professionnel à 21 ans. Donc pour faire mes preuves, il m'a fallu plus de temps. Et comment êtes-vous arrivé à surmonter ces difficultés ? C'est grâce à mon père. Il a toujours été derrière moi. Il a tout le temps su me motiver pour bien repartir et aller me battre à chaque entraînement. C'est lui qui m'a donné cette force de travailler et de croire en mes qualités. Votre père vous disait quoi pour vous motiver ? D'abord, il se déplaçait tous les jours avec moi au stade, que ce soit à l'entraînement ou les jours de matchs. Quel que soit l'âge, le niveau ou la catégorie dans laquelle je jouais, il était là pour moi, quitte à effectuer des kilomètres pour me voir jouer et m'encourager. Je dois dire qu'il a été d'un soutien énorme et décisif dans ma carrière. Comme je vous l'ai dit, c'était le seul qui croyait vraiment en mes qualités, alors que moi-même je n'y croyais pas. C'est lui qui vous a donc sauvé en vous empêchant d'intégrer la police, puisque vous avez déjà déclaré que vous auriez aimé devenir flic... Oui, c'était un rêve d'enfance. C'est vrai que je voulais vraiment travailler dans la police. J'ai même pensé sérieusement à cela à un moment donné, notamment parce que je ne me voyais pas du tout devenir footballeur professionnel. Mon papa m'a orienté vers le foot et, avec le temps, j'ai compris que mon père avait raison. Sincèrement, Foued, comment avez-vous eu cette idée de vouloir devenir flic ? (Il rit franchement) Non, à vrai dire, j'avais une admiration pour le corps de la police. Comme tous les enfants de mon âge, lorsque j'étais petit, j'aimais bien cet uniforme de flic. On avait tous ce rêve de devenir un jour pompier ou policier pour faire un peu la loi, quoi ! Quand vous êtes-vous dit voilà, c'est là que je dois commencer mon ascension ? C'était lorsque je suis arrivé à Cannes qui évoluait en National. Je me suis dit, voilà, c'est quand même la troisième Division française, je dois m'illustrer pour continuer sur ma lancée en travaillant plus et rester à l'écoute, et c'est là que j'ai vraiment senti le bon coup. On sait que c'est le coach Montanier qui vous a fait découvrir la Ligue 1, comment cela s'est-il passé ? Au fait, c'était lorsque j'étais à Amiens. On avait disputé un match contre Boulogne-sur-Mer et à cette époque, le coach Montanier avait réalisé l'accession avec cette équipe. J'étais toujours sous contrat avec Amiens et j'ai dû aller au bout de mon bail avec une accession réalisée la saison d'après. Le coach a maintenu le contact avec moi et ce n'est qu'après que j'ai réussi à rejoindre Philipe Montanier à Valenciennes. Y avait-il d'autres équipes sur vous ? Oui, le RC Lens. Cette équipe insistait pour m'avoir, mais comme je me m'étais entendu sur tout avec Valenciennes, ça n'a pas abouti. Vous devez beaucoup au coach Montanier... Bien sûr, c'est le coach qui m'a fait venir à Valenciennes, c'est lui aussi qui m'a fait découvrir et donné ma chance en Ligue 1. D'ailleurs, je lui dois beaucoup. Vous avez été une fois présélectionné en Espoirs, vous souvenez-vous toujours de cette convocation ? Bien sûr que oui. Je me rappelle qu'il y avait un rassemblement dans la région parisienne qui regroupait les jeunes Espoirs Algériens évoluant en France. C'était à l'époque où j'évoluais à l'AS Cannes. Ce regroupement a eu lieu dans la région parisienne. Quels sont les joueurs actuels de l'EN qui étaient avec vous lors de ce regroupement ? Il y avait Kamel Ghilas et Adlène Guedioura. Je me souviens bien qu'on avait disputé une rencontre amicale contre une sélection de la région parisienne. On comprend par là que l'Algérie, c'était un choix effectué bien avant ce Mondial 2010... Bien sûr, comme je l'ai toujours dit, l'Algérie est mon pays d'origine et je suis fier de défendre ses couleurs. Pourquoi vous n'avez plus été rappelé, selon vous ? C'est peut-être dû au fait que je n'étais pas trop médiatisé lorsque j'évoluais dans des clubs des divisions inférieures. Après, il n'y a pas eu de suite pour des raisons que je ne saurais vous donner. Maintenant, je suis très heureux et comblé de jouer en Equipe nationale A. Maintenant que vous les avez retrouvés en sélection, avez-vous évoqué ce match avec Ghilas et Guedioura ? Oui, on en a parlé. Avec Adlène Guedioura, on est revenus sur la phase finale de la Coupe du monde qui reste un bon souvenir. Parlez-nous de cette blessure qui vous a éloigné pendant six mois des terrains ; peut-on dire que vous êtes revenu de loin ? Absolument ! Après, vous savez, en bossant sérieusement et en se montrant bien costaud mentalement, on peut tout surmonter. A présent, je joue mes matchs normalement, le moral est au top et cette blessure fait partie du passé. Lors de votre longue période de convalescence, vous avez certainement connu des moments pénibles qui vous paraissaient insurmontables, non ? Franchement, j'avais du mal à accepter cette blessure qui est survenue au très mauvais moment. Pour moi, après cette belle fin de saison réalisée avec une participation à la Coupe du monde, le nouvel exercice se présentait comme celui de la confirmation. Quand j'ai appris que ma blessure allait nécessiter une indisponibilité de six mois, j'étais abattu. Par la suite, lorsque j'ai entamé la rééducation suivie de musculation, j'ai repris confiance en moi. Par la suite, j'ai recommencé à recourir, j'étais sincèrement soulagé. Lorsque vous avez rechuté, qu'avez-vous pensé à ce moment-là ? Ah, là aussi j'étais dégoûté, surtout que le match face au Maroc approchait. C'était un moment pénible, parce que j'étais impatient de revenir. Cette déchirure m'a fait perdre un peu de temps, mais j'ai pris mon mal en patience et j'ai pu rebondir. Encore une fois, le rôle de ma famille a été très important. Ils étaient tous là pour moi et c'est grâce à eux que je suis toujours debout. Vous évoquez souvent la famille ; et si l'on vous demandait de nous résumer ce qu'elle représente pour vous ? Je ne peux résumer le rôle joué par ma famille en un mot. Elle est tout pour moi. Que ce soit mes parents, mes sœurs, mes neveux, ils ont toujours été là dans les bons comme dans les mauvais moments. Parlez-nous de votre relation avec l'Algérie avant même de devenir international... C'est une histoire d'amour qui a commencé très jeune pour moi. Chaque été, je me rendais à Sétif pour passer mes deux mois de vacances. Je me suis vite attaché à mon pays. Lorsque j'ai été appelé à choisir pour quelle sélection je voulais jouer, je n'ai pas hésité, parce que le choix était déjà fait. Tout jeune, suiviez-vous les performances de l'Algérie ? Bien sûr, je suivais attentivement les matchs de l'Algérie grâce à mon père qui ne ratait jamais les rencontres de l'Equipe nationale et de l'ES Sétif. Avez-vous pensé, un jour, devenir international ? Je ne me voyais pas trop arriver en sélection, mais c'était un rêve que je caressais depuis que j'étais tout enfant. Mais lorsque je voyais les matchs de l'EN, j'avais cette envie de rentrer dans la télé pour marquer à la place de l'attaquant (il rit franchement). Je me sentais vraiment impliqué. On sait que vous êtes un fan de l'ESS ; comment l'êtes-vous devenu ? C'est aussi mon père qui m'a transmis cet amour pour le club de mon patelin. Comme je suis de Sétif, j'ai toujours supporté l'Entente. Vous suivez toujours les performances des Noir et Blanc ? Oui, et je sais qu'ils reviennent très forts et qu'ils sont bien partis pour jouer le titre à fond. En tout cas, ils ne devraient pas être loin. Avez-vous songé un jour à jouer pour cette équipe en fin de carrière ? Qui sait, peut-être. Vous savez, on ne sait pas ce que nous réserve l'avenir. Donc, bien sûr que l'envie est bien là, mais pour l'instant, je suis concentré sur mon avenir en Europe. On verra bien. En tout cas, j'en serai fier. Vous étiez présent lors du dernier Ballon d'Or 2011, pouvez-vous nous dire quelle est la chose qui vous a marqué lors de cette cérémonie ? D'abord, je dois dire que j'étais très fier et très honoré de votre invitation. Comme vous le savez, j'ai tout fait pour être présent et, sincèrement, je ne suis pas près de le regretter. Maintenant, pour revenir à votre question, ça m'a fait plaisir de voir tout ce beau monde du football algérien et international réuni dans cette salle. C'était un honneur d'être là et de croiser des personnalités célèbres telles que Canavaro et Rabah Madjer que j'avais vraiment envie de côtoyer. Je vous remercie, encore une fois, de m'avoir donné la chance de l'approcher et discuter avec lui. Je ne vous cache pas aussi que j'étais très heureux de revoir le coach Saâdane. Je n'oublierai pas que c'est lui qui m'a lancé en Equipe nationale. J'étais aussi content pour mon ami Ryad Boudebouz qui a mérité sincèrement son Ballon d'Or. Ambitionnez-vous de gagner un jour le Ballon d'Or, Foued ? C'est normal, depuis que j'ai assisté à cette cérémonie, j'ai très envie de goûter à la joie de ce trophée. Après, je sais que ça va ne pas être facile. Je ferai tout pour le mériter en tout cas. Parlez-nous de la première discussion que vous avez eue avec Feghouli et Cadamuro... Ça s'est très bien passé. Ce sont là deux garçons que j'apprécie énormément, même si on venait juste de faire connaissance. Je les ai trouvés très ouverts, sympathiques avec le sourire constamment aux lèvres. Deux gars de qualité, quoi ! Et sur le plan sportif, peut-on avoir votre avis ? Ecoutez, ils jouent en Espagne (il rit franchement), donc, sur le plan technique, il suffit de voir ce que ça donne d'évoluer dans ce très haut niveau. Après, c'est sûr qu'en regardant les matchs qu'ils font avec leurs clubs, je comprends pourquoi le coach Halilhodzic les a fait venir. Comment ça se passe avec les autres joueurs de l'Equipe nationale, vous entendez-vous avec certains et pas avec d'autres ? Jamais de la vie, on vit bien en sélection. On forme un groupe d'amis, il n'y a vraiment pas de mec à part. On est solidaires, ça chambre bien, ça rigole bien et depuis un petit moment, cela se voit bien sur le terrain. Oui, mais on sait qu'avec Rais Mbolhi, c'est spécial quand même, Foued... Ah oui, bien sûr. Rais, c'est mon enfant. J'ai toujours dit qu'il était mon petit, donc voilà, on est copains. On s'appelle, on s'échange les nouvelles régulièrement et je suis fier de l'avoir comme ami. Vous qui le connaissez mieux que tout le monde dans ce groupe de l'EN, comment pouvez-vous le décrire, surtout qu'on le prend pour quelqu'un d'arrogant ? Rais est un bon gars, croyez-moi. Je ne dis pas ça parce que c'est un ami. C'est vrai qu'il est souvent critiqué, parce qu'il n'est pas du genre à discuter, mais pour quelqu'un comme moi, qui le connais bien, je peux vous assurer qu'il a beaucoup de qualités. Franchement, ça me fait mal lorsqu'on le critique juste parce qu'il ne s'adresse pas à la presse. Il ne faut pas oublier qu'il a rendu d'énormes services à l'Algérie, notamment en Coupe du monde où il nous a vraiment évité plusieurs situations de buts. Le coach Vahid Halilhodzic mise beaucoup sur des gars comme vous, Feghouli, Boudebouz et d'autres jeunes talents pour tirer cette équipe d'Algérie vers l'avant, qu'avez-vous à dire de ces propos du coach ? Ça fait plaisir d'entendre ça de la part du sélectionneur national. Après, c'est à moi de tout faire pour lui donner raison. Je dois matérialiser cela sur le terrain. De toute façon, quoi qu'il arrive, lorsque je porte le maillot de l'Equipe nationale, je le mouillerai toujours. Parfois, on vous présente comme l'avenir de l'EN, on a un peu envie de rappeler aux gens que vous avez quand même 28 ans ; ne vous dites-vous pas qu'il faut vraiment prouver plus que les autres pour mériter d'être de ce groupe ? Oui, bien sûr. De toute façon, le coach a été toujours clair : seuls les joueurs performants avec leurs clubs respectifs seront retenus. Maintenant, cette saison ça se passe plutôt bien pour moi avec mon équipe. J'espère que ça va continuer. Après, si je mériter d'être rappelé, je répondrai avec plaisir, parce qu'à chaque fois que je reçois ma convocation, c'est une joie immense qui m'envahit, car porter le maillot des Verts, c'est un honneur. Vous n'êtes pas inquiet pour votre âge ? Je ne pense jamais à cela. Je sais qu'avec une bonne hygiène de vie et un bon mental, on peut jouer jusqu'à 35 voire 36 ans au football. Je ne me fais guère de souci par rapport à mon âge. Je sais qu'il me reste encore de très belles années devant moi. De toute façon, sur le terrain, ça ne se voit pas trop non ? En tout cas, je ne ressens aucune pression. Il y a des jeunes Algériens au centre de formation de Valenciennes qui nous ont dit que vous étiez leur exemple ; que ressentez-vous ? C'est une fierté, si on peut leur servir d'exemple et les aider à progresser, c'est toujours un plaisir. Ils savent ce que représente pour moi l'Equipe nationale et j'espère qu'eux aussi arriveront à ce niveau-là. Quelle a été votre meilleure saison jusque-là ? Je pense que c'est celle de cette année. Je dois dire même que je n'ai jamais réussi une meilleure saison en matière de présence sur le terrain, avec des buts et des passes. Cette année, ça se passe très bien et j'espère que ça continuera. Samedi passé, vous avez encore une fois sorti un bon match, même s'il y a eu une défaite inattendue contre Saint-Etienne... Oui, surtout qu'on avait dominé le match. On s'est créé les meilleures occasions, mais malheureusement, on n'a pas su les concrétiser. En deuxième mi-temps, on arrive à ouvrir le score sur un très bon mouvement collectif, mais par la suite, on commet deux erreurs individuelles qu'on paye cash. On reçoit un grand coup derrière la tête parce ce revers vient mettre un terme à une série de cinq matchs sans défaite. Un coup d'arrêt mal tombé, à la veille du grand derby contre Lille... C'est vrai, mais on va bien se remobiliser pour aborder ce derby dans des conditions idéales. On sait que les points de ce match sont très importants et on a envie d'aller réaliser une bonne opération là- bas. On va tout faire pour rééditer la production du match aller. Et si on parlait un peu du match de la Gambie, comment analysez-vous ce succès ? C'est une belle victoire. On n'avait pas trop le temps de bien préparer ce match, mais le coach nous avait bien mis en garde. On a visionné la vidéo d'un de leurs matchs et on a pu s'arrêter sur leur manière de jouer. On s'est mis en place tactiquement et je crois que nous aurions même pu prendre l'avantage avec ce but valable qui nous a été refusé. On a touché deux fois les poteaux, après on prend un but contre le cours du jeu. En deuxième mi-temps, on a vu un tout autre visage de l'EN... Oui, on n'a jamais douté, d'ailleurs c'est ce qui m'a plu, parce qu'en revenant sur le terrain, on s'est dit que nous allions gagner et c'est ce que nous avons réalisé. Que vous a dit le coach à la pause ? Qu'il était content de ce que nous faisons sur le terrain, et qu'on devait continuer à presser pour aller chercher la victoire. Maintenant, place aux éliminatoires du Mondial -2014 ; ce match du Rwanda est déjà dans vos têtes ? Je ne connais pas cette équipe, mais je sais que ça va être un match difficile. J'attends pour voir les vidéos pour qu'on puisse mieux connaître cet adversaire. Il faudra alors maintenir notre concentration jusqu'au bout. Surtout que cette équipe a tenu le Nigeria en échec... Voilà, donc il faudra bien se méfier, respecter l'adversaire et rester sur nos gardes pour gagner ce match. Ce sera une belle confirmation devant votre public… Absolument, on doit à tout prix bien préparer ce rendez-vous qui sera aussi important pour la suite des échéances. On doit confirmer notre succès et rendre le public algérien heureux et fier de son Equipe nationale. On a tendance à dire que le Mali sera notre unique adversaire, l'entendez-vous de cette oreille ? Non, je ne suis pas d'accord. Le Bénin, que je connais un peu plus que le Rwanda, est une bonne équipe. J'ai un ancien ami qui jouait avec moi à Amiens et il me parlait beaucoup de cette formation. Ils sont assez costauds avec deux ou trois individualités, comme Stéphane Sessegnon qui est capable de faire la différence à lui seul. On sait que vous avez bien envie d'avoir un bon de sortie en fin de saison, qu'en est-il au juste ? Vous savez, j'ai 28 ans, je suis quelqu'un qui cherche la perfection. A présent, j'ai envie d'évoluer, je suis aussi quelqu'un d'ambitieux, donc c'est normal, à mon âge et après une saison comme celle que je suis en train de réaliser avec Valenciennes, de vouloir goûter à autre chose. Mais cela risque de créer une tension avec vos responsables... Non, je ne le crois pas. Le président connaît mes intentions, il ne devrait avoir aucun problème là-dessus. Il sait bien que quoi qu'il arrive sur le terrain, je mouillerai le maillot et me donnerais à fond pour le club. L'avez-vous abordé à ce sujet ? Non, pas pour l'instant, notre seul souci maintenant c'est le maintien de Valenciennes. Votre championnat préféré, c'est l'Espagne ? Oui, c'est le championnat qui me plaît et qui me va aussi. Lorsqu'on regarde le Barça jouer, c'est vraiment un régal. On se sent sur une autre planète. Montanier, votre ancien coach, vous prendra avec plaisir et comme ça, vous deviendrez peut- être l'équipier de votre compatriote, Cadamuro... (Il rit) On n'en est pas encore là. Il va falloir d'abord sauver le maintien avec Valenciennes et que la Real Sociedad sauve sa saison aussi, après on verra. La Coupe de France pourrait aussi être un objectif pour cette fin de saison, c'est le moment aussi de gagner un titre, Foued... Je l'espère bien, on est tout près du Stade de France, il nous reste deux matchs. Mais je tiens à dire que notre priorité reste le maintien. Une dernière question, comment vous voyez-vous dans 10 ans ? Dans une région tranquille dans le sud de la France, avec ma petite femme et mes enfants savourer ma retraite.