«Je ne peux pas garantir à Ziani une place de titulaire» Invaincu depuis qu'il est le sélectionneur de l'Algérie (juillet 2011), Vahid Halilhodzic attend les trois matches de juin pour se faire une idée plus précise sur son équipe. Le technicien franco-bosnien, rassuré par la motivation de son groupe, attend de lui qu'il monte en puissance. Votre bilan à la tête de la sélection algérienne (3 victoires et un nul) vous satisfait-il ? Il est évidemment positif pour une équipe de gagner. Mais je sais aussi qu'un jour, nous perdrons. Cela me permettra de savoir ce que ce groupe a dans le ventre, de voir quelle est sa réaction face à l'échec. Il ne faut donc tirer aucune conclusion, nous n'avons encore rien gagné ! En juin, nous allons affronter la Gambie (pour la CAN- 2013), le Rwanda et le Mali (pour le Mondial-2014). Ce seront trois vrais tests. À votre arrivée, la sélection venait de subir une déroute au Maroc (0-4, le 3 juin 2011)… Au mois d'août, lors du premier rassemblement à Marcoussis, je me suis demandé si j'allais rester. J'ai trouvé un groupe psychologiquement atteint, pas seulement à cause de la défaite au Maroc. Les joueurs, devenus des héros après la qualification à la Coupe du monde 2010, ont pour certains très mal vécu les critiques, après le tournoi. Mais au final, je me suis dit qu'il y avait quelque chose à faire avec cette équipe. Le match nul en Tanzanie (1-1, le 3 septembre 2011), pour votre première sur le banc algérien, a-t-il constitué un déclic ? En quelque sorte. Même si certains joueurs n'étaient pas au top physiquement, tout le monde a fait preuve d'une énorme envie. L'équipe a joué de manière offensive, comme je l'avais demandé quand je suis arrivé. Vous avez choisi, pour le match en Gambie, comptant pour les qualifications de la CAN-2013 (2-1), de vous passer de Karim Ziani, que vous n'aviez pas convoqué pour d'autres rencontres… Avec Sofiane Feghouli (Valence CF, Esp) et Ryad Boudebouz (Sochaux, Fra), il y a beaucoup de concurrence, et Karim Ziani doit l'accepter. Quand on convoque un joueur de ce niveau, ce n'est pas pour le mettre sur le banc. Et je ne peux pas garantir à Ziani une place de titulaire. Le fait qu'il joue au Qatar, à Al-Jaish, est-il un problème ? Vous savez comme moi que le championnat du Qatar n'est pas d'un très haut niveau. Moi, j'ai besoin de former un groupe, et il faut faire des choix. J'attends d'un joueur comme Boudebouz qu'il prenne davantage ses responsabilités. Les jeunes plein de talent, comme Feghouli ou Cadamuro, font partie d'une génération qui peut jouer ensemble pendant sept ou huit ans, peut-être plus. Travailler en Algérie, est-ce facile ? La presse est omniprésente, je reçois parfois des appels à minuit trente. Mais les Algériens sont passionnés de foot, alors il faut l'accepter. J'ai la chance que Mohamed Raouraoua, le président de la fédération, soit ambitieux et qu'il me soutienne. Je passe par ailleurs beaucoup de temps sur place, pour aller voir des matches du championnat et trouver des joueurs susceptibles d'intégrer la sélection. Je fais tout pour réussir.