Hier, une folle rumeur a fait le tour d'Alger, concernant l'état de santé d'Abdelkader Laïfaoui, le défenseur central de l'USM Alger. Hier, une folle rumeur a fait le tour d'Alger, concernant l'état de santé d'Abdelkader Laïfaoui, le défenseur central de l'USM Alger. En effet, dans les différents quartiers populaires de la capitale, on a avancé la mauvaise nouvelle du décès du joueur, poignardé à l'issue de la rencontre MCS-USMA. Mais, on tient à démentir formellement cette rumeur. Le joueur usmiste est toujours en vie. D'ailleurs, hier matin, notre confrère d'El Heddaf lui a rendu visite au CHU Mustapha-Pacha. Son père en colère contre Kerbadj Contacté, le père d'Abdelkader Laïfaoui n'a pas manqué l'occasion de tirer à boulets rouges sur Mahfoud Kerbadj, président de la Ligue de football professionnel. Le papa de la victime a déclaré : «Je dirai à M. Kerbadj que vous n'êtes pas fait pour être le président de la Ligue de football professionnel.» Par la suite, il s'est interrogé sur ce que ce dernier aurait fait si son fils était à la place du joueur usmiste : «Je me demande ce qu'il aurait fait si son fils était à la place du mien. Aujourd'hui, Abdelkader a failli rendre l'âme.» -------------------------------------- Après le verdict de la commission disciplinaire Les Usmistes scandalisés Vingt-quatre heures après le verdict de la commission disciplinaire, les Usmistes sont scandalisés. C'est le sentiment qu'on a pu avoir, hier, dans les différents fiefs de l'USM Alger. Le numéro deux du club, Rebbouh Haddad, avait dit au sujet des huit matchs à huis clos, en dehors de la wilaya de Saïda : «C'est peu.» Les supporters de l'USMA, pour leur part, ont affiché leur déception suite à cette sanction qu'ils ont qualifiée d'insuffisante. Beaucoup s'attendaient à ce que cette suspension soit plus lourde, mais, au final, la décision de ladite commission fut ainsi. «Pour un simple geste à l'encontre du public, Chaouchi s'est vu infliger 10 matchs de suspension» Les supporters de l'USMA n'ont pas raté l'occasion de qualifier cette sanction d'injuste. Ils ont comparé cette sanction à celle du gardien mouloudéen, Faouzi Chaouchi, qui, selon eux, a écopé de dix matchs de suspension pour avoir fait un geste obscène envers les supporters béjaouis, à l'occasion de la rencontre JSMB-MCA. Un groupe de supporters de l'USMA s'est expliqué, hier, sur cette affaire : «C'est une suspension qui ne veut rien dire. La commission disciplinaire a été très clémente et a cautionné ce qui s'est passé à Saïda. On se demande comment on peut sanctionner Chaouchi par dix matchs de suspension, après avoir fait un geste au public alors que le MCS a écopé de huit matchs de suspension, après des agressions à l'arme blanche où trois personnes de la délégation usmiste ont failli mourir.» ---------------------------------- La suspension du MCS n'arrange pas du tout les affaires des Rouge et Noir Les dirigeants se sont plaints à la LFP Cette affaire MCS-USMA continue d'alimenter l'actualité sportive, notamment cette histoire de sanction. Les dirigeants de l'USM Alger se sont plaints, hier, auprès de la Ligue de football professionnel et à son président, Mahfoud Kerbadj. A en croire une source digne de foi, le président usmiste Ali Haddad s'est entretenu, hier dans la matinée, avec le président de la Ligue, pour avoir des explications quant aux sanctions infligées au MCS, mais, surtout, pour réclamer la programmation de toutes les rencontres restantes du championnat à huis clos. Haddad a justifié cette demande par le fait que la sanction des huit matchs à huis clos, en dehors de la ville de Saïda, sera un avantage aux deux autres concurrents immédiats pour le titre, à savoir l'ES Sétif et la JSM Béjaïa, qui vont se rendre à Saïda pour y affronter le MCS. La Ligue ne peut satisfaire tout le monde à la fois Néanmoins, il faut dire que la Ligue ne peut satisfaire tout le monde. Elle ne peut prendre une telle décision du jour au lendemain. C'est ce que Kerbadj a fait savoir à son interlocuteur. Il ne veut pas prendre une telle décision tout seul, si les clubs ne le demandent pas, afin d'éviter toute polémique en cette fin de championnat. En outre, la LFP ne peut satisfaire tout le monde. Déjà, qu'elle a été sévèrement critiquée durant les dernières 48 heures, après les incidents. Ils comptent introduire un recours Par ailleurs, on croit savoir que les dirigeants de l'USMA vont introduire un recours auprès de la Ligue de football professionnel pour lui demander d'infliger de très lourdes sanctions au club saïdi, après la catastrophe survenue samedi passé. Les responsable du club, à leur tête le président Ali Haddad, comptent aller loin dans cette affaire et ne pas laisser passer sous silence ce drame. Ainsi, c'est la commission des recours affiliée à la Fédération algérienne de football qui sera saisie dans ce cas-là, et c'est à elle de trancher en visionnant de nouveau les vidéos et les images de la rencontre. -------------------------------------------- Khaldi : «Saïda ne mérite pas cette lourde sanction» Après avoir pris connaissance de la sanction de la commission de discipline, nous avons pris attache avec le président du club Khaldi qui était dans tous ses états. «Vraiment, c'est une lourde sanction, le MCS ne mérite pas toute cette sévérité. Certes, il y avait des événements tragiques et nous nous attendions à une sanction mais le fait de nous priver de notre terrain et de notre public pour huit matchs, le bouchon est allé plus loin dans cette affaire. C'est trop pour notre équipe ! Certes, il y a eu des dépassements après la fin de la rencontre, je suis de tout cœur avec les blessés de l'USMA à qui je souhaite un prompt rétablissement, mais le MCS n'a rien à voir dans tout ça puisqu'il y avait un envahissement de terrain après la provocation des joueurs de l'USMA, même nos joueurs n'ont pas été épargnés.» «La commission de discipline devrait étudier les deux dossiers» Le président Khaldi a voulu donner d'autres explications en déclarant : «On s'attendait à une sanction, mais jamais nous n'avons imaginé huit matchs de suspension et en plus jouer en dehors de Saïda. Cette commission devrait réétudier les deux dossiers, il a des preuves que les joueurs de l'USMA n'ont cessé de provoquer et d'insulter les supporters avant et pendant la rencontre.» «Pourquoi sanctionner l'adjoint de l'entraîneur ?» «La sanction pour l'équipe était prévisible mais ce qui m'étonne, c'est la suspension pour deux saisons de l'adjoint de notre entraîneur. Je me demande pourquoi sanctionner Guemidi du moment qu'il n'a rien fait ? Vraiment, on veut casser notre club.» «On va introduire un recours» Le président Khaldi nous a, par ailleurs, confirmé que la direction du club va introduire un recours : «C'est une lourde sanction et le MCS ne mérite pas tout ça, nous allons introduire un recours à la commission de discipline.» --------------------------------------- Un responsable saïdi fait des aveux fracassants «Certains dirigeants disaient : «Sans les caméras de l'ENTV, on fera du travail propre !» «Tout a été prémédité de l'intérieur du club.» C'est la révélation que nous a faite un des dirigeants du MC Saïda, hier, en gardant l'anonymat pour des raisons évidentes de sécurité. Les aveux sont de taille, et ceux qui en avaient encore des doutes peuvent les laisser se dissiper maintenant que les Saïdis du bon sens ont refusé de cautionner la boucherie qui a eu lieu samedi au «stade de la mort», comme l'aiment à le qualifier les supporters du MCS. «Lors de la séance de jeudi, 18 voyous armés de couteaux et d'épées sont venus menacer les joueurs et le coach du MCS» Mohamed (appelons-le ainsi) est affirmatif : «Tout a commencé la semaine dernière, et on notait une ébullition palpable de l'intérieur du club. Jeudi déjà, deux jours avant le match, la séance d'entraînement a été interrompue par une horde de voyous qui étaient au nombre de 18. Ils étaient tous armés, qui de couteaux, qui d'épées. C'était vraiment impressionnant ! Ils sont venus menacer Lachegar et ses joueurs de mort, s'ils ne gagnaient pas le match contre l'USMA. Que faire devant de telles menaces et surtout devant la passivité de toute l'équipe de dirigeants qui, selon toute vraisemblance, était bien au courant de ce qui se tramait dans les coulisses ?» «Demandez aux responsables de l'ENTV s'ils n'ont pas été menacés au téléphone !» Poursuivant sur le même ton, ce proche du club nous apprend également que la décision d'ouvrir les portes aux supporters le jour du match a été longuement discutée avant d'être prise. «Certains parmi les dirigeants avaient prédit de tels dépassements, en signifiant clairement au président qu'il pouvait arriver de graves incidents. Mais ils ont été étouffés par la majorité qui les a accusés de vouloir couler le club, prétextant qu'il s'agissait de l'intérêt suprême du MCS. Devant leur agressivité, tout le monde s'est tu et c'est également là qu'on a pensé à interdire l'entrée aux techniciens de l'ENTV. Demandez aux responsables régionaux de la télé s'ils n'avaient pas été menacés s'ils venaient à Saïda !», affirme-t-il l'air sûr de ce qu'il dit. «On a donné des chasubles aux voyous sous la menace, mais ça arrangeait beaucoup de personnes» Des confidences qui donnent froid dans le dos et que notre interlocuteur assure qu'elles sont «à 100% vraies». «Je n'ai aucun intérêt à dénoncer les miens. Mais je ne veux pas garder cela sur ma conscience. La vérité doit être dite, quel que soit l'auteur des troubles. Même s'il s'agissait de mon propre frère», nous confia-t-il. Et de révéler : «Tout le monde a accusé les stadiers d'être derrière les agressions. Certes, ils étaient vêtus de chasubles de stadiers, mais je vous jure qu'ils n'ont absolument rien à voir avec le club. Ce sont des voyous à qui on a donné les chasubles pour avoir un accès direct au terrain. Je ne peux par contre pas être affirmatif en disant que c'est le président qui les avait postés là. Mais ce qui est sûr, c'est que ce sont ces énergumènes qui étaient venus à l'entraînement de jeudi. Ça arrangeait sans doute certains de les voir agir de la sorte. Allez savoir qui sont les vrais commanditaires !» «Avant le match, on se disait : ‘Allah ikheredjha âla khir samedi'» Tout ce qu'il dit concorde avec les témoignages des dirigeants de l'USMA. Même ceux des Saïdis qui affirment avoir senti cette ébullition durant toute la semaine qui a précédé le match : «Les gens haranguaient les foules dans les cafés et dans les quartiers. Tout le monde savait qu'il allait se passer quelque chose de grave le jour du match. Ça sentait vraiment mauvais bien avant le match et l'on se disait tous entre nous : ‘Allah ikheredjha âla khir.' On ne s'était pas trompés, car on sentait même de l'intérieur du club une grande complicité avec ce qui se tramait. Ils se disaient entre eux : ‘Sans les caméras de l'ENTV, on fera du travail propre !'» «Déçus, les supporters sont entrés pour frapper l'ensemble des joueurs, pas seulement ceux de l'USMA» Ce dirigeant du MCS qui nous a contactés a tenu à préciser un point important : «L'arbitre Zouaoui aussi avait une responsabilité dans ce qui est arrivé, en ajoutant huit minutes entières. L'égalisation de l'USMA a enflammé le cœur des supporters. Mais lorsqu'ils ont pénétré sur le terrain, avec la complicité des pseudo-stadiers, il faut bien le souligner, ils sont entrés pour agresser l'ensemble des joueurs sur le terrain. Ceux de l'USMA et ceux du MCS qui les avaient également déçus. Mais Laïfaoui, Khoualed et deux autres joueurs de l'USMA, les avaient chauffés un peu plus, en leur lançant des gestes obscènes et en leur signifiant qu'ils allaient descendre en Ligue 2. C'est ce qui a poussé certains à pénétrer eux aussi, alors qu'ils n'avaient peut-être aucune intention de le faire au départ.» En dernier lieu, il nous a priés de transmettre les regrets des vrais supporters du MCS à tous ceux qui ont été atteints par ce qui s'est passé ce jour-là.