«Koudri et Ghazi m'ont beaucoup déçu.» «Les supporters ont considéré cette défaite comme une trahison.» Juste après le coup de sifflet final, Kamel Bouhellal, lors de la conférence d'après-match, ne comprenait pas l'attitude de ses joueurs qui étaient complètement à côté de leur sujet. Il avait même déclaré qu'il était prêt à changer les onze joueurs si la réglementation le permettait. Dépité par la prestation de ses troupes, Bouhellal n'a pas hésité à rendre, hier matin, le tablier. Pour le coach mouloudéen, la coupe était pleine et il était insoutenable pour lui de poursuivre sa mission dans un climat très suspicieux. Après Abdelhak Benchikha, Abdelhak Meguellati et François Bracci, Kamel Bouhellal est le quatrième technicien à quitter le navire mouloudéen. Au lendemain de la défaite face à l'USMA, c'est un entraîneur très atteint moralement que nous avons pu joindre par téléphone. Kamel Bouhellal, pour une question de principe, a décidé de quitter le navire. Pour le technicien, il est hors de question de poursuivre sa mission dans un climat désormais malsain où la suspicion règne en maître. Touché, affecté, Bouhellal a, toutefois, tenu à expliquer aux supporters du Mouloudia les raisons qui l'ont incité à partir. «J'ai décidé de démissionner de mon poste d'entraîneur car je ne pourrais plus travailler avec un groupe en qui je n'ai plus confiance. La colère des supporters est tout à fait légitime ; c'était devenu intolérable de voir des joueurs marcher sur le terrain. Cela m'a beaucoup marqué. Je n'ai pas du tout reconnu mon équipe au point de faire naître beaucoup de suspicion. C'était louche de voir des éléments rendre une copie aussi médiocre. Ne pouvant tolérer cela, je ne peux plus continuer à travailler dans un climat malsain et suspicieux», dira Bouhellal, très affecté par la tournure des événements. «Je ne pouvais cautionner de telles pratiques» Poursuivant son analyse, Bouhellal est allé plus loin dans sa critique qui risque de faire jaser dans les heures qui viennent. «Sincèrement, je ne pouvais enfiler mon survêtement pour poursuivre mon travail comme si rien ne s'était passé. Par respect pour nos supporters, je ne pouvais cautionner de telles pratiques. Je suis un homme de principe qui ne joue pas avec certaines choses. C'est dommage, car on s'est battus pour redresser la barre pour finalement tout vendanger, alors que j'étais convaincu qu'il y avait un très bon coup à jouer en cette fin de saison. Je qualifie ce comportement des joueurs comme une faute professionnelle grave.» «Koudri et Ghazi m'ont beaucoup déçu» Habituellement très discret lorsqu'il s'agit de parler de ses joueurs qu'il a toujours protégés en prenant tout sur lui, Bouhellal a dérogé à cette règle face à la gravité des événements. «Je ne vous cache pas que je nourrissais beaucoup d'espoir sur un joueur chevronné comme Koudri qui a l'expérience des derbies. Mais il m'a beaucoup déçu par son comportement et son attitude défaitiste sur le terrain qui ne lui ressemble pas du tout. C'est pour cela que j'ai décidé de le faire sortir juste après la deuxième mi-temps. Idem pour Ghazi qui était lui aussi à côté de la plaque. Ces deux éléments m'ont énormément déçu.» «Ma décision de partir est irrévocable» Concernant la possibilité de revenir sur sa décision, Bouhellal a été catégorique, même si cela risque de mettre le club en difficulté du fait qu'il ne dispose pas de technicien adjoint pour prendre le train en marche. «Ma décision de partir est mûrement réfléchie et, donc, irrévocable. Je ne reviendrai pas là-dessus. J'espère que le club terminera à la 4e ou la 5e place en guise de cadeau pour les supporters qui ne méritent pas un tel sort.» «Les supporters ont considéré cette défaite comme une trahison» Bouhellal, qui a toujours puisé sa force grâce au soutien des Chnaoua, a tenu à rendre un vibrant hommage aux fans qui ont toujours été présents dans les moments difficiles. «Je rends un vibrant hommage aux supporters qui ont toujours répondu présents à nos appels. Ils étaient nombreux à venir nous soutenir face à l'USMA. Cela confirme que le Mouloudia est un très grand club et que les supporters ne méritent pas tout ce qui leur arrive. Et c'est tout à fait normal qu'ils considèrent cette défaite face à l'USMA comme une trahison.» «Ghrib ne s'est jamais immiscé dans mes choix tactiques ni imposé Sayoud» Voulant répondre à ceux qui accusent Omar Ghrib de s'immiscer dans ses choix tactiques, Bouhellal s'est inscrit en faux contre tous ces bruits de couloir. «Je tiens à préciser que Ghrib ne s'est jamais immiscé dans mes choix tactiques. En tant qu'entraîneur en chef, j'étais le seul maître à bord. Et c'est moi, en mon âme et conscience, qui ai choisi les 18 joueurs retenus pour le match et le onze qui a été aligné. Alors, qu'on cesse de propager des allégations qui n'ont ni queue ni tête ! Pour ce qui est du cas de Sayoud, il fait partie du groupe et, de ce fait, il fallait un jour ou l'autre le lancer dans le bain. Pour le motiver, je voulais le retenir pour ce match derby. Et je comptais l'incorporer en cours de la partie si le score était en notre faveur ou que le nul sanctionnait les débats. Mais, en aucun cas, Sayoud ne m'a été imposé», nous a confié, en conclusion, Bouhellal qui aura réussi son pari, à savoir éloigner le club de la zone rouge même s'il a quitté ses fonctions sur un goût d'inachevé. Connu pour être un coach très ambitieux, Bouhellal nourrissait au fond de lui l'espoir d'arracher le podium, voire même plus. Un objectif qui sera très vite anéanti par l'attitude de certains joueurs. --------------------------------------------------- Bira a négocié hier soir avec les dirigeants du Mouloudia Pour parer au plus pressé, après la démission de Bouhellal, la direction a pris aussitôt attache avec Abdelkrim Bira, afin de le convaincre de prendre la barre technique du club jusqu'à la fin de la saison. C'est donc hier soir que Rafik Hadj Ahmed et Omar Ghrib ont rencontré Bira, dans le but de trouver un terrain d'entente. Au moment où nous mettions sous presse et tenus par l'impératif du temps, les deux parties étaient encore en négociation en fin de soirée car Bira, qui a refusé une simple pige, réclamait un contrat d'une saison. C'est ce qui explique le prolongement des négociations jusqu'à une heure tardive. La réunion du CA pour étudier le protocole de Loungar sous très haute tension Comme prévu, les membres du conseil administratif se sont réunis, hier matin au siège du club, afin d'éplucher le protocole qui leur a été transmis par Eddir Loungar. C'est dans un contexte assez particulier que les travaux du CA ont eu lieu sous la pression des supporters du club qui ont suivi les débats de très près, question de forcer la décision. Les forces de l'ordre ont été appelées à la rescousse Par crainte de représailles des nombreux supporters présents aux abords du siège du club, les responsables du Mouloudia ont appelé les services de l'ordre qui étaient en force. Quatorze véhicules des forces de l'ordre ont pris position aux alentours de la villa afin de dissuader les supporters de commettre des actes de vandalisme ou de s'en prendre physiquement aux membres du conseil qui ont œuvré sous une très haute tension. Les indignés ont exigé la ratification du protocole Présents en très grand nombre aux abords de la villa de Cheraga, les fans du Mouloudia ont exigé des membres du CA la ratification sur le champ du protocole qui leur a été remis par Eddir Loungar. Considéré comme l'homme providentiel, les supporters ont voulu peser de tout leur poids afin que le rachat du club par Loungar se fasse dans les plus brefs délais. Tafat apostrophé par les fans A son arrivée au siège du club, Ahmed Tafat a été apostrophé par les nombreux supporters qui lui ont demandé des explications concernant son refus de la venue d'Eddir Loungar. L'un des membres influents du CA a essayé tant bien que mal de défendre sa position non sans avoir essuyé quelques insultes qui ont fusé de toutes parts. Tafat est resté de marbre face au comportement des fans qui ne l'ont pas ménagé par des propos très virulents. Kamel Loungar, le premier à quitter le siège Le cousin d'Iddir, Kamel Loungar était le premier à quitter la villa tout en évitant de rameuter les supporters qui sont majoritairement pour la venue de l'investisseur franco-algérien. Amrous sauvé par les agents de l'ordre Contrairement à Kamel Loungar, Sadek Amrous, qui avait affiché clairement son opposition au projet d'Iddir Loungar, a eu bien du mal à quitter les lieux. L'ex-boss du Mouloudia a été chahuté par les supporters qui lui ont reproché son objection à la venue du P-DG de Holding. Il aura fallu l'intervention des forces de l'ordre pour permettre à Amrous, qui n'a pas froid aux yeux, de quitter à bord de son véhicule le siège du club. Bouhraoua s'est rendu au Hilton pour remettre le nouveau protocole à Loungar Le président du CA, Abdelkader Bouhraoua, a pu quitter sans le moindre souci les lieux en compagnie de l'avocat du club. Et pour cause, le responsable du Doyen à confié aux présents qu'il allait se rendre dans l'immédiat à l'hôtel Hilton pour remettre le protocole légèrement rectifier à Iddir Loungar avec l'ambition que celui-ci l'approuvera. Loungar a regagné, hier, l'Hexagone en urgence sans signer le protocole Muni du protocole, Bouhraoua et l'avocat du club ont été surpris d'apprendre, à leur arrivée à l'hôtel Hilton, qu'Eddir Loungar venait de quitter son lieu d'hébergement pour rallier l'aéroport Houari-Boumediene. En effet, sans crier gare, l'homme d'affaires a regagné l'Hexagone sans signer le protocole qui officialiserait sa venue au Mouloudia. Il a demandé qu'on le lui envoie par email Nous avons appris, par ailleurs, qu'Eddir Loungar a fait savoir à ses interlocuteurs qu'il avait un vol à prendre et qu'il était prêt à recevoir le protocole en question par email.
Les responsables du Doyen outrés par l'attitude de Loungar Le fait d'avoir pris la poudre d'escampette a fait réagir les responsables du Mouloudia qui ont été outrés par l'attitude de l'homme d'affaires. Voulant conclure avant son retour en France, les membres du CA, à leur tête Abdelkader Bouhraoua, ont été beaucoup surpris par ce départ précipité qui a été interprété comme une fuite en avant de celui qui avait mis une grosse pression sur les membres du CA, pour finalement, quitter le pays sans crier gare. Ghrib : « L'attitude de Loungar est intolérable » « Nous avons préparé le protocole qui n'a pas été modifié afin qu'il soit signé par Loungar. Mais quelle ne fut notre surprise lorsqu'on a appris que celui-ci a quitté le pays sans nous aviser. L'attitude de Loungar est intolérable et cela dénote les motivations de ce monsieur.»
« Le Mouloudia n'est pas un club de tricheurs ; le WAC nous a proposé une somme colossale que nous avons refusée » «On parle d'un match arrangé depuis notre défaite. Le Mouloudia n'a jamais arrangé de match et ne le fera jamais. En C1, le WAC nous avait proposé une somme colossale pour lui offrir les trois points et on ne l'a pas fait, car on ne mange pas de ce pain-là. Depuis que je suis au Mouloudia, je n'ai jamais perdu face à l'USMA. Il aura suffi d'un faux pas et voilà que tout le monde nous tombe dessus en nous accusant de tricherie», nous a confié Ghrib. La LNF inflige deux matches à huis clos au Doyen Le MCA affrontera le CRB et le MCO sans le public Les incidents qui ont émaillé le derby coûteront cher au Mouloudia, qui s'est vu infliger par la commission de discipline de la LFP deux matches à huis clos. Ainsi, le MCA affrontera demain le Chabab de Belouizdad, et prochainement le Mouloudia d'Oran, à Bologhine sans les Chnaoua.