Aït Djoudi : «Des promesses non tenues ont perturbé le groupe» Stade: Abid-Hamdani (Khroub) Affluence : moyenne Arbitres : Helalchi, Goulache, Brahim Buts : Messaâdia (8'), Maïdi (60'), Mani Sapol (63') (CAB) Avertissements : Fezzani (43') (CAB) ASK : Benmalek, Zouak, Mehaia, Douicher, Ziad, Belaïli (Amada 55'), Mesfar (Kourichi 55'), Bouneb, Haloui, Bekha, Boudar (Benamokrane 30') Entraîneur : Aït Djoudi CAB : Methazem, Benamara, Bella (Boulediab 62'), Daïra, Boudjlida, Saïdi, Mani Sapol, Heriat, Fezzani, Hadi Adel (Maïdi 52'), Messâadia Entraîneur : Rouabah Batna assure son maintien La galerie du CAB n'est pas très présente, en ce mardi de grande chaleur, dans le stade Abid-Hamdani de Khroub. Elle est certainement éparpillée dans les tribunes et discrète. Même les supporters de l'équipe locale ne se sont pas déplacés en grand nombre, un soleil de plomb couvre cette banlieue de Constantine. Le public évite les gradins découverts. Le Khroub est accueilli à froid. 8', un cafouillage se déroule dans la surface de réparation de Benmalek, l'attaquant Messâadia s'empare du ballon et place le cuir hors de portée du gardien du Khroub. Les Cabistes prennent l'avantage tôt dans le match. 26', l'ASK bénéficie d'un coup franc pas très de la ligne des 18 mètres, Boudar se charge de frapper la balle arrêtée, mais, à la surprise générale, le ballon s'en va dans le ciel du stade Hamdani. Un manque de concentration alarmant de la part des joueurs de l'ASK. 30', premier changement du côté de l'ASK. Boudar est renvoyé au vestiaire. Il sera remplacé par Benamokrane. Un changement poste pour poste. Boudar ne sort pas blessé. 35', centre de Mani Sapol, Hadi Adel reprend le ballon, mais la frappe passe à côté. Le jeu est quelque peu décousu à la fin de cette première mi-temps. La température doit avoisiner les 40 degrés sur cette pelouse synthétique. On ouvre les grilles et le public de la 2e mi-temps déverse sa colère sur tout le monde Les grilles du stade Abid-Hamdani sont ouvertes aux supporters restés dehors et le stade du côté des gradins se remplit progressivement. Le public de la 2e mi-temps va entrer en jeu. Il ne paie jamais sa place, mais il a toujours quelque chose à dire. Après dix minutes de jeu seulement, en deuxième mi-temps, l'entraîneur de l'ASK procède à deux changements. Mesfar cède sa place au jeune Kourichi et Belaïli est remplacé par Amada. Le changement de Mesfar, un attaquant d'expérience, laisse perplexe. On ne comprend plus ce qui arrive à cette équipe de l'ASK. Elle va encaisser deux autres buts, à l'heure de jeu, en l'espace de trois minutes de jeu seulement. D'abord par Maïdi qui venait de remplacer Hadi Adel. Sur un des nombreux contres au bénéfice du CAB, Maïdi se présente seul face au portier Benmalek. Il marque le 2e but pour le CAB. Trois minutes plus tard, c'est au tour de Mani Sapol de porter l'estocade. Un contre, une passe de Fezzani et une frappe du Togolais qui ne laisse aucune chance à l'infortunée Benmalek. Le match s'arrête 10 minutes, la pelouse est arrosée de projectiles Le 12e homme rentre en jeu, le public du Khroub va déverser sa colère sur les deux équipes. Le but de Mani Sapol sera la goutte qui fera déborder le vase. On lance des projectiles de toutes sortes sur le terrain. Helalchi, qui n'a rien à se reprocher, reste avec ses assesseurs au centre du terrain. Il a fallu attendre près d'une dizaine de minutes, pour que le calme revienne. L'arbitre fait jouer les dernières minutes du match sous une tension électrique. Ceux qui sont venus pour assister à une partie de plaisir ont déjà quitté le terrain. Ce ne sera plus un terrain de football dans un instant, mais une arène de combats. On reprochera à l'arbitre de ne pas avoir fait jouer les temps morts. A notre chronomètre, il restait deux minutes à jouer. Mais auraient-elles permis à l'ASK de revenir au score ? Que nenni ! L'arbitre siffle la fin du match, sauve qui peut ! AU coup de sifflet final de l'arbitre, c'est le sauve qui peut. Une partie du public enjambe la clôture et veut en découdre avec les 22 acteurs. On tente de frapper tout le monde. Le service de sécurité couvre l'arbitre et tente de le faire dégager de la fournaise. Les Cabistes sont agressés à leur tour, mais ont en vu plus pire et sont les premiers à rentrer dans le tunnel qui mène vers leur vestiaire. Les retardataires du côté du Khroub seront battus. Coups de pied, coups de poing. On ne fait pas de cadeau. On a le souffle coupé. Deux policiers blessés sont soignés en face de nous Le public ne veut pas quitter le stade. Il est soit sur les gradins, soit sur le terrain, on tente absolument de pénétrer dans le tunnel. Les Cabistes sont maintenant bien protégés. Ils ne quitteront pas le vestiaire, tant que le calme n'est pas revenu. Mais les supporters de l'ASK veulent rentrer dans le vestiaire de leur équipe. Ils sont persuadés que le match est louche. Comment se peut-il qu'une équipe qui avait l'occasion de prendre trois points et de tenter de se sauver se fasse étriller sur son terrain par trois buts à zéro ? L'ASK n'a rien fait pour mériter de gagner ? Sur le terrain, c'est toujours la confusion totale et deux policiers reçoivent des projectiles en plein visage. Ils sont soignés sur place. L'un d'entre eux à la bouche ensanglantée. Il est pratiquement impossible de couvrir le match jusqu'à son terme et de prendre les déclarations de fin de match de chaque camp. ---------------------------------------- Aït Djoudi : «Des promesses non tenues ont perturbé le groupe» Pour l'entraîneur de l'ASK, la défaite est à rechercher en dehors du terrain. Elle aurait pour origine des promesses faites aux joueurs et qui n'auraient pas été tenues. «Je reste convaincu qu'on a perdu le match contre le CAB, juste après notre performance face à l'USMH. Les dirigeants du club avaient fait juste après le nul arraché à Lavigerie des promesses. Mais les joueurs ont attendu vainement un signe de la part de leurs dirigeants, mais n'ont rien vu venir. Ce qui a déstabilisé le groupe. Mes joueurs ont manqué de concentration sur le terrain. On a encaissé un but. Puis un deuxième but au début de la deuxième mi-temps. On a fini par laisser passer les points du match. Cela dit, je peux avancer que sur le plan arithmétique, nous ne sommes pas encore condamnés. On peut espérer rester en Ligue 2. Il est possible que l'ASK sauve sa saison.» ---------------------------------------- Abbès : «On l'a échappé belle» nnC'est l'entraîneur des gardiens qui nous accordera une déclaration à chaud. Abdeslam Abbès était encore dans le vestiaire de son équipe, quelques instants seulement après le match : «On l'a échappé belle, le terrain était arrosé de projectiles. L'arbitre aurait pu arrêter le match avant son terme. La sécurité n'était plus garantie. On a mérité la victoire. On peut souffler, nous sommes pratiquement sauvés de la relégation.» ---------------------------------------- L'appel de M. Djeffal aux Khroubis Le président d'honneur de l'ASK était, hier, très amer après la défaite des Khroubis en championnat, mais cela ne l'a pas empêché de croire encore en son équipe qui peut toujours sauver sa place parmi l'élite. «C'est vrai qu'une défaite comme celle-là est très difficile à digérer, mais rien n'est encore perdu et les Khroubis ont prouvé par le passé qu'ils savaient se transcender dans les moments difficiles», nous a dit M. Djeffal. «Tout le monde doit se mobiliser derrière l'ASK» M. Djeffal n'a pas manqué de lancer un appel à toute la famille khroubie pour se mobiliser derrière son équipe lors des deux derniers matchs de championnat qui pourraient lui être salutaires. «Les supporters, les dirigeants et toute la famille de l'ASK doivent se mobiliser derrière l'équipe, car c'est dans des moments pareilles qu'on doit se serrer les coudes», nous a dit le président d'honneur qui croit dur comme fer que l'ASK a encore les moyens de rester en L1. «Les deux derniers matchs seront décisifs» M. Djeffal est convaincu que l'ASK saura relever la tête et engranger 6 points lors des deux dernières rencontres de championnat à domicile face à El Eulma, un concurrent direct pour le maintien, puis le CRB qui est complètement démobilisé. «Il suffit seulement d'y croire jusqu'au bout et de tout donner jusqu'à la fin», pense-t-il.