«Devenir sélectionneur des locaux ? Oui, avec plaisir» Coach Bouali, on aimerait bien connaître de vos nouvelles depuis votre départ de la JSMB. Après mon départ de Béjaïa, j'ai décidé de prendre un peu de repos, en profitant de l'occasion pour aller à La Mecque, avant d'effectuer récemment un stage de 8 jours en Italie, avec 18 collègues locaux, dans un club professionnel de Pescara. C'était l'occasion de découvrir le haut niveau et d'apprendre davantage dans la préparation des joueurs. Quel sentiment gardez-vous de votre passage à la JSMB ? C'est toujours une bonne expérience d'accumuler du temps de travail dans un club, même s'il y a forcément des choses positives mais aussi d'autres négatives, sauf que l'histoire se souviendra toujours que j'ai participé à la première qualification de la JSMB à la Ligue des champions africaine. Est-ce que le fait de ne pas prendre part à la Ligue des champions africaine avec le club béjaoui reste une grande déception pour vous ? Ce n'est pas un regret, car je ne suis pas parti de mon propre gré, puisque j'étais limogé, mais je ne vous cache pas que le fait de ne pas participer à cette compétition m'a fait le plus de mal, car, au moment de renouveler mon contrat, c'était l'un de nos objectifs d'aller faire au moins deux matches en Ligue des champions. Vous avez forcément entendu les accusations contre cinq de vos anciens joueurs après l'humiliante défaite face au MCO. Quel est votre point de vue sur cette affaire, connaissant forcément les accusés ? J'étais en Italie ce jour-là et j'étais surpris d'apprendre cette affaire, car je connais très bien les joueurs visés. Maintenant, il fallait régler cette affaire de manière diplomatique, en prenant plus de temps avant de trancher. Personnellement, j'étais évincé après une défaite en coupe, mais je n'avais pas le droit de dire que c'est la faute aux joueurs, car dans le monde du football, on peut perdre contre des petits mais aussi avoir le droit de gagner contre des grands. Avant de prendre les commandes de la JSMB, vous avez vécu une expérience unique et forcément inoubliable en Libye, avant la fameuse révolution. Entre la guerre et le foot, c'était une excellente expérience, puisque j'ai eu la chance de travailler en compagnie de mon adjoint Mourad Habi, avec des joueurs et une équipe dirigeante extraordinaire, pour un engagement de six mois avec la possibilité de renouveler le contrat pour une année. On a découvert un club avec beaucoup de moyens et d'infrastructures, avec notamment son propre centre d'entraînement, à l'instar de la plupart des clubs en Libye, et un public très amoureux du football. Malheureusement, la guerre est venue, et on a vécu cela durant 15 ou 20 jours de l'extérieur, et je peux vous dire, que ce soit pour moi ou ma famille, cette expérience restera gravée à jamais dans nos mémoires, car ce n'est pas donné à tout le monde de vivre une telle aventure. Vous étiez tout prêt de signer au profit du MCA durant le mercato hivernal, sauf que vous avez privilégié, à ce moment, de tenter une aventure dans un pays de Golfe, non ? Il y a eu, certes, un contact avec le Mouloudia d'Alger, mais mon agent avait déjà donné sa parole à un club du Golfe. Il avait des touches avec trois clubs en Arabie Saoudite, en Jordanie et au Bahreïn. Finalement, le destin a voulu autrement, et je suis content de voir le MCA reprendre sa place dans le haut du classement, en lui souhaitant beaucoup de réussite à l'avenir. On a appris que même le NAHD a essayé de vous contacter. Confirmez-nous cela ? Sincèrement, j'étais moi-même surpris de voir mon nom dans les journaux, alors que je n'étais au courant de rien. C'est juste pour vous dire que ce n'était pas un contact officiel, que ce soit du NAHD ou même d'autres clubs. Votre nom a été souvent annoncé du côté de la JSK, sans pour autant avoir le privilège de driver les Canaris….. C'est vrai que j'étais contacté officiellement pour venir entraîner la JSK après la relégation du WAT en D2, mais j'avais refusé poliment cette proposition, puisque j'avais un engagement moral avec les dirigeants widadis et les joueurs à l'époque, afin de remonter le club parmi l'élite. L'année passée, aussi, j'avais des discussions avec les dirigeants de la JSK, mais il y avait un problème d'autorisation, et c'est pour cela que je n'ai pas pu conclure ma venue au club. Quel est votre regard sur les multiples conflits entre le boss Hannachi et l'opposition ? Cela fait vraiment mal au cœur de lire dans les journaux ce qui se passe actuellement comme conflit dans la JSK, car c'est le club le plus titré en Algérie et le meilleur en Afrique avec le club égyptien d'Al Ahly. La JSK ne mérite nullement ce qui lui arrive maintenant, mais de loin, je ne sais pas ce qui se passe vraiment à l'intérieur, mais si j'ai un petit mot à lancer à toute la famille de la JSK, c'est qu'il faut se réunir pour l'unique intérêt du club, car c'est lui qui a l'habitude de représenter dignement l'Algérie durant les multiples compétitions étrangères. Parlez-nous, maintenant, de vos deux anciens clubs qui n'ont pas réussi l'accession en D1, l'ASMO et l'USMB. C'est malheureux pour l'ASMO, un club formateur avec une immense réserve de jeunes talents, mais au lieu de profiter de jouer les premiers rôles et gagner même des titres parmi l'élite, d'autres clubs en profitent et c'est l'ASMO qui végète encore et toujours en D2. Pour l'USMB, j'avais vécu une bonne première expérience avec le président Zahaf, et une très courte seconde expérience de dix jours avec Zaïm, mais il fallait se séparer de manière diplomatique, sauf que le club n'a pas réussi, par la suite, à éviter la relégation vers l'étage inférieur. Quel est votre regard sur le parcours du WAT, cette saison, vu que vous restez un enfant du club ? L'année passée, le WAT avait des difficultés vu le passage de trois entraîneurs, ce qui a perturbé le groupe, mais heureusement que le club a réussi à se maintenir. Cette saison, l'équipe a fait un excellent parcours vu les moyens, et je suis sûr et certain que si le WAT avait plus de moyens financiers, il aurait pu accrocher facilement une place sur le podium. Avant la Coupe du monde 2010, vous étiez pressenti pour intégrer le staff de Saâdane. Quel souvenir gardez-vous de cette période ? Oui, il y avait bel et bien cette proposition, qui n'a pas abouti au final, pour une raison ou une autre, vu que le temps nous le dira, mais le fait que M. Saâdane pensait à moi, c'était quelque chose d'extraordinaire pour moi. Cela m'a boosté et m'a encouragé d'aller vers l'avant, avec à l'avenir l'occasion de faire partie de la famille de l'EN, car cela fait partie de mes objectifs durant ma carrière. Si la FAF vous préposait la possibilité de prendre l'EN locale, êtes-vous prêt à accepter ce challenge ? Ce sera avec un grand plaisir, car entraîner l'EN locale n'est pas donné à tout le monde, vu que cela te donne la possibilité d'entraîner le réservoir des A. Donc, si jamais les responsables de la fédération pensent à moi pour ce poste, je ne dirai p00as non. Le sélectionneur Halilhodzic a décidé de convoquer, récemment, Mokhtar Benmoussa, mais nous avons appris qu'il était déjà pressenti pour disputer la Coupe du monde 2010. Confirmez-nous cela ? Oui, il y avait cette possibilité, puisque nous avions discuté avec le sélectionneur Saâdane, sur cette possibilité, vu qu'il avait un manque à gauche, et Mokhtar Benmoussa répondait au profil du joueur recherché, sauf qu'il s'est blessé au pire moment, ce qui l'a privé de faire le voyage. Je suis heureux de le voir faire partie actuellement de la sélection nationale, en espérant qu'il va prouver qu'il mérite sa place pour prendre part aux qualifications de la Coupe d'Afrique. En plus de Benmoussa, vous avez souvent affirmé par le passé que la paire d'attaque Djallit-Ghazali pouvait rendre beaucoup de services à l'EN, ce qui n'était pas le cas au final… C'est dommage de perdre une paire d'attaque très complémentaire, avec un Ghazali super intelligent sur le plan tactique et du jeu, et un Djallit qui sait faire la différence, en gagnant beaucoup de duels en alimentant Ghazali avec de nombreuses passes décisives. Sincèrement, je souhaite que le WAT puisse les rassembler de nouveau, car où ils se sont sentis le mieux c'était bel et bien à Tlemcen. Vous étiez le premier à miser sur le jeune milieu de terrain, Hadji au WAT, qui fait actuellement les beaux jours du MCA. Etes-vous surpris de sa réussite actuelle chez le club doyen ? Hadji n'est pas un roc ou un joueur qui a du muscle, mais il est super intelligent. Il réfléchit vite avec une touche technique appréciable. Il peut faire beaucoup de bonnes choses à l'avenir vu son jeune âge, à condition de garder les pieds sur terre et de continuer à travailler. Donnez-nous, maintenant, votre avis concernant la retraite d'Anthar Yahia, mais aussi la décision de Matmour de faire une pause en se concernant actuellement à son club ? Malheureusement, ça polémique beaucoup ici en Algérie, car partout dans le monde, le joueur est libre de faire ce qu'il veut, en assumant ses choix, sauf que chez nous, il y toujours des sous-entendus. Yahia, c'est quelqu'un qui a donné beaucoup à l'EN, qui nous a offert l'honneur de participer à la Coupe du monde, et il faut le féliciter pour son amour et son bravoure pour son pays. Concernant le cas Matmour, c'est aux dirigeants et au staff technique de trancher et de prendre la bonne décision. Est-ce que Karim Ziani mérite vraiment d'être mis à l'écart de la sorte ? Dans le foot, il faut toujours convoquer les meilleurs, et lorsqu'on a un Faghouli, Boudebouz ou Kadir, le sélectionneur est plus tenté à miser sur eux, mais je ne pense pas que ce soit de l'ingratitude, mais seulement un choix. Cependant, il ne faut pas oublier que Ziani est l'un des fidèles de la sélection nationale, et c'est pour cela que la manière n'était nullement élégante, car il ne mérite pas d'être éjecté brusquement de la sorte. Si vous avez la chance de prendre des décisions radicales, comment feriez-vous pour combattre la violence dans les stades, les combines entre les dirigeants et les arbitres ? Tout d'abord, il ne faut pas nier que nous sommes tous violents, et il ne faut pas rejeter uniquement la violence sur les autres, car celui qui n'est pas violent physiquement il l'est verbalement. C'est facile de mettre des huis clos, mais pour trouver les solutions idoines, il faut rassembler tout le monde, même les fouteurs de troubles, avant de faire une étude approfondie pour détecter les maux de notre football. Concernant les combines, cela ne date pas d'aujourd'hui, et cela fait beaucoup de mal au football, car même si nous ne sommes pas riches, nous avons le droit de gagner ! Malheureusement, il n'y pas de solution, car lorsqu'on est magouilleur on restera magouilleur, puisque c'est facile de gagner des matches en les achetant, assez difficile en travaillant, mais le goût est totalement diffèrent. Concernant les arbitres, cela fait partie du football, et pour moi, personnellement, il n'y a pas de corrupteur s'il n'y pas de corrompu ! Avant de finir, avez-vous tranché concernant votre future destination ? Avant tout, et bien que je sois au repos, j'évite d'aller voir des matches au stade afin d'éviter toute polémique, alors que lorsqu'on ne travaille pas, il faut aller au stade pour apprécier le travail de chaque équipe. Pour répondre à votre question, je laisse le soin à mon manager d'étudier les différentes offres, en traçant les grandes lignes ensemble, avant de trancher pour une destination qui arrangerait tout le monde, Incha Allah.
