«La direction a fauté quand elle a payé les joueurs à 48h du MCEE» Beaucoup se posent des questions sur le rôle de Zemmamta au sein de l'ASK cette saison. Notre interlocuteur est le directeur technique de l'équipe khroubie. Il a un avis à donner sur toutes les catégories de l'ASK, des minimes aux seniors. Zemmamta est connu pour son franc-parler et sa bonne lecture des événements. En plus de cela, on ne peut trouver mieux pour analyser ce qui vient d'arriver à l'ASK. Notre discussion commence par une question générale, que s'est-il passé après la victoire acquise face à l'ASO ? Le directeur technique a évité dès le départ la langue de bois en nous répondant : «Avant de parler de cela, vous vous rappelez comment on a battu l'ASO ce jour-là ? Est-ce qu'on a dominé notre adversaire lors de ce match ? Bien sûr que non, ni l'art ni la manière. Cette saison, on a travaillé avec un effectif très moyen et limité surtout mentalement. Il suffit juste de regarder la qualité des matches disputés tout au long de l'année pour le comprendre. Après ce qui s'est passé face au CAB et au MCEE, beaucoup de raisons expliquent les deux défaites comme cette période de 20 jours de repos a une part de responsabilité dans la descente aux enfers de l'ASK. Seulement, je suis sûr d'une chose, sans attaquer mon collègue, je pense que Aït Djoudi avait trop confiance en ses joueurs, ce qui lui a joué un mauvais tour.» «La direction a fauté quand elle a payé les joueurs à 48h du MCEE» Evoquant une autre raison qui causé du tort à l'ASK lors des dernières journées du championnat, le DTS de l'équipe a tiré aussi une flèche en direction des dirigeants. Selon Zemmamta, l'argent qu'ont touché les joueurs avant le match décisif face au MCEE a causé une motivation négative sur certains joueurs : «Sincèrement, la direction n'aurait pas dû verser aux joueurs un salaire et une prime à 48h d'un rendez-vous important. L'argent peut déconcentrer un joueur facilement, surtout que le groupe était faible moralement. En tout cas, on a tous vu l'effet négatif de l'argent sur le terrain.» «Benamokrane a refusé un salaire conséquent, étonnant !» Toujours concernant les raisons qui ont conduit l'ASK directement vers la Ligue 2, on a posé une question sensible à Zemmamta. On voulait avoir son avis sur tout ce qui se dit ailleurs sur la mauvaise foi de certains éléments qui sont suivis ces derniers temps par certaines rumeurs de corruption. La réponse du DTS était floue et lourde de sens à la fois : «Je ne peux pas trop polémiquer sur ce qui se raconte du moment qu'il n'y a pas de preuve, mais je veux juste raconter un détail qui m'a un peu étonné. Avant le match du MCEE, la direction a commencé à payer la majorité de l'effectif. Benamokrane, qui reste l'un des joueurs les plus utilisés cette saison, a refusé cette somme d'argent importante, justifiant son refus par sa solidarité avec l'un de ses amis du groupe qui n'a pas été concerné par la régularisation de salaire ce jour-là. Cela semble anormal et pousse vraiment à se poser des questions.» Enfin, pour ne rien cacher à nos lecteurs, Benamokrane aurait agi ainsi par solidarité avec Mehia, qui n'a pas touché de l'oseille ce jour-là, du moment qu'il était blessé et non concerné par le match du MCEE. Si Zemmamta s'est exprimé ainsi, c'est qu'il connaît parfaitement la mentalité du joueur Benamokrane qui a failli déposer son dossier à la CRL au milieu de l'année pour faire pression sur la direction pour avoir son argent.
«Aït Djoudi et Kitouni ne se parlent plus depuis le match de l'USMH» Tout le monde se rappelle cet épisode de la prime de 5 millions refusée par les joueurs askistes après le nul arraché face à l'USMH lors de la 27e journée. On a mentionné sur ces mêmes colonnes qu'une altercation s'est produite entre le président du conseil, Kitouni, et son entraîneur, Aït Djoudi. Le directeur technique nous a confirmé cela, et nous a donné plus de détails sur ce qui s'est réellement passé après le match. «Je vous confirme que le sujet de la prime de 20 millions été la raison principale qui a créé cette tension entre Kitouni et Aït Djoudi. Pour preuve, depuis ce jour, les deux hommes ne se parlent plus. J'ai joué l'intermédiaire entre les deux parties, en plus de cela, Kitouni a perdu toute confiance en Aït Djoudi par la suite, car pour le président, c'est l'entraîneur qui a été à l'origine de tout les problèmes d'argent avec les joueurs.» Voilà ce qui explique pourquoi le courant passe mal depuis entre le staff et la direction, ce qui explique aussi pourquoi on a viré Aït Djoudi avant le match du CRB sans que l'intéressé soit au courant de cette décision. «Je suis démissionnaire et j'ai accompli ma tâche convenablement au sein de l'ASK» Pour conclure notre discussion avec le directeur technique, ce dernier nous a informé qu'il est démissionnaire de son poste. Place au repos et aux vacances avec sa famille à présent. Zemmamta, qui, on doit le rappeler, n'a touché que deux mois de salaire depuis le début de saison, n'a pas lié sa décision au côté financier du moment que c'est un enfant de l'ASK, mais le jeune technicien n'a pas trop envie de continuer dans cette mission de DTS surtout après la relégation de l'équipe en Ligue 2. «Je pars la conscience tranquille avec le sentiment du devoir accompli. Je précise bien que j'avais un œil sur les seniors mais les décisions techniques revenaient toutes à Aït Djoudi. J'ai fait le maximum pour réussir ma tâche au sein du club. L'ASK a de jeunes footballeurs très talentueux, leurs entraîneurs doivent prendre soin d'eux. Ils sont l'avenir de l'équipe avant tout et je ne souhaite que du bonheur aux Diables Rouges pour la suite en espérant qu'ils reviennent vite en Ligue 1.»