De notre envoyé spécial en Italie : Ahmed Lakrout Dans un long article publié par le quotidien italien La Gazzetta dello Sport, Rabah Madjer est présenté comme étant l'un des joueurs ayant contribué à donner à la Ligue des champions européenne une dimension planétaire suite à son magnifique but inscrit lors de la finale de 1987 contre le Bayern Munich. L'auteur de l'article a indiqué que ce but restera gravé en lettres d'or dans l'histoire du football, au même titre qu'un autre but inscrit une année plus tôt, non pas pour sa beauté, mais pour d'autres considérations. Il s'agit du but marqué de la main par Diego Maradona contre l'Angleterre lors de la Coupe du monde au Mexique sans que l'arbitre ne le remarque. A la fin du match, Maradona avait déclaré aux journalistes que c'était «la main de Dieu». Le but de Madjer était d'une extrême beauté et c'est ce qui a fait dire à plus d'un journaliste qu'il s'agissait d'une inspiration divine, allusion faite au fait que le joueur est musulman. Le journaliste a ajouté que Madjer est de la même pâte que Zidane, à la différence qu'il l'a précédé dans la renommée comme il avait précédé José Mourinho au sommet du football européen avec FC Porto. De plus, Madjer est algérien tout comme Zidane. Il n'a pas intégré de grands centres de formation européens, mais a appris le football dans la rue et dans les terrains vagues d'Alger, avant d'être au rendez-vous de l'histoire un après-midi de l'été 1982 en terrassant les Allemands en Espagne. Le journal a rappelé que Madjer était sur le point de signer à l'Inter de Milan en 1988, mais il lui avait été diagnostiqué une blessure à la cuisse. Le club italien avait accepté de racheter son contrat contre 5 milliards de lires, soit l'équivalent, à l'époque, de 30 milliards de centimes algériens, et lui offrir un salaire de 3 milliards de centimes par mois. Le rédacteur de l'article a insisté sur le fait que c'est Giovanni Trapattoni, alors entraîneur de l'Inter, qui voulait avoir le joueur algérien, car convaincu qu'il pouvait constituer la pierre angulaire d'une équipe performante. Comme Madjer était un grand champion qui ne renonçait jamais, il s'était distingué deux ans plus tard en conduisant la sélection algérienne vers le sacre dans la Coupe d'Afrique des nations. Le journal a rappelé qu'il a pris sa retraite relativement jeune (33 ans), pour ensuite prendre les rênes de la sélection algériennes à plusieurs reprises et s'exiler au Qatar où il a entraîné plusieurs clubs, sans résultats probants, si ce n'est un titre de champion remporté avec Al Wakra, et où il occupe à présent la fonction de consultant à Al Jazeera Sport avec une très bonne rétribution. L'auteur de l'article a révélé qu'il avait rencontré Madjer par hasard il y a quelques jours sur une plage pas loin de Porto (Portugal) où il passait ses vacances et qu'il lui avait avoué qu'il se sent très à l'aise dans cette ville en raison du grand amour que lui vouent ses habitants, toujours reconnaissants pour tout ce qu'il avait donné au club. Par ailleurs, Madjer a affirmé qu'il ne partageait pas l'avis de certains observateurs qui ont comparé le Suédois Zlatan Ibrahimovic à lui, estimant que le seul point commun entre eux est d'avoir tous deux inscrit un but d'une talonnade. A. L.