«J'arrêterai mon onze titulaire la veille du match». « Je veux bâtir une équipe comme celle de 1982 ». Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a animé hier à midi une nouvelle conférence de presse, cette fois-ci, à la salle de conférences du stade Mustapha- Tchaker de Blida, juste après la fin de la séance d'entraînement quotidienne. Durant ce point de presse, l'ancien driver du PSG a parlé bien évidemment en long et en large du match au sommet qui mettra aux prises la sélection nationale avec son homologue du Mali, ce dimanche soir au stade du 4-Août de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Une rencontre très importante pour les Verts, qui essayeront de profiter de la délocalisation du match sur terrain neutre pour prolonger leur belle série de victoires et, du coup, prendre une sérieuse option pour la qualification au Mondial brésilien de 2014. Tout d'abord, et avant de se lancer dans cette rencontre face aux Aigles du Mali, Halilhodzic a tenu, une nouvelle fois, à saluer la très belle prestation de ses poulains lors du précédent match remporté face au Rwanda et mettre en exergue la bonne ambiance qui règne au sein du groupe. Pour la partie de dimanche, Halilhodzic a assuré que ses joueurs auront face à eux un tout autre adversaire et qu'il faudra qu'ils se surpassent pour espérer ramener un bon résultat. Il a affirmé qu'il ne dérogera pas à la règle des précédents matchs, puisqu'il ira à Ouagadougou pour décrocher la victoire, même s'il avoue qu'il ne crachera pas sur un match nul : «Evidemment, notre tâche s'annonce très ardue face à cette redoutable équipe malienne. On aura face à nous un adversaire qui a réalisé une très bonne dernière CAN, avec, à la clé, une intéressante troisième place empochée. On doit respecter cette équipe et jouer à fond face à elle. Comme toujours, je chercherai à empocher la victoire pour maintenir cette spirale de bons résultats, mais le match nul aussi me satisfera. On ne doit surtout pas perdre.» « Il y aura sans doute des changements» Questionné sur ses intentions à apporter des changements à son onze par rapport à celui qui a débuté samedi dernier face au Rwanda, Halilhodzic dira : «Je pense qu'il y aura quelques changements pour ce match, mais je n'ai encore rien décidé. J'ai toujours dit qu'avec moi il n'y a pas de titulaires à part entière. Je travaille avec un groupe élargi et tout le monde peut prétendre jouer. Après, tout dépendra du dispositif tactique que je mettrai en place. Ça sera un match à l'extérieur et je dois prendre en compte certaines choses. Vous savez, il y a des joueurs qui s'expriment mieux à l'extérieur qu'à domicile et vice-versa. On verra d'ici-là.» «On aura face à nous une équipe vexée et revancharde» «Tout le monde connaît la valeur de cette équipe malienne, et ça serait une erreur de croire que sa défaite, lors du premier match face au Bénin, va la déstabiliser. Au contraire, je pense qu'on aura face à nous des joueurs vexés de jouer ce premier match, qui était censé se dérouler à domicile, sur terrain neutre. On aura aussi affaire à des gars revanchards, qui essayeront de tout faire pour se rattraper et glaner leurs premiers points. On doit se montrer très solidaires et refaire une meilleure prestation que celle fournie face au Rwanda pour espérer décrocher un bon résultat», avertit-il. «On doit faire attention à des joueurs comme Keita, Maïga et Diabaté» Halilhodzic a appelé ses joueurs à rester concentrés et faire très attention aux individualités que compte cette équipe du Mali, à l'image du Barcelonais Seydou Keita et du Bordelais Cheikh Diabaté : «Le Mali compte dans ses rangs des joueurs de classe mondiale, à l'image de Seydou Keita ou même Modibo Maïga et il faudra faire très attention. Keïta est le capitaine et le dépositaire du jeu de cette équipe, certes, mais il ne faut pas oublier les autres aussi. Un joueur comme Diabaté, je l'ai vu jouer et j'ai constaté que c'est un joueur qui gagne énormément de duels aériens et pose d'énormes difficultés aux défenseurs adverses. Même sur les coups de pied arrêtés, il est fort. Donc méfiance. Je n'oublierai pas de citer aussi les Modibo Maïga et Traoré, qui peuvent nous poser, eux aussi, beaucoup de problèmes.» «J'ai vu une équipe du Mali pas au top physiquement» Bien qu'il n'ait pas trop souhaité nous dévoiler les points faibles qu'il a constatés chez cette équipe malienne, Halilhodzic a révélé néanmoins qu'il a décelé une certaine fatigue physique chez nos prochains adversaires : «J'ai vu deux fois ce match Bénin-Mali et je suis sorti avec beaucoup d'enseignements. J'ai pu constater notamment que les deux équipes ont péniblement terminé leur rencontre sur le plan physique. Cela pourrait être à notre avantage, car mon équipe s'est beaucoup préparée sur le plan physique et cela pourrait faire la différence.» «Malgré sa défaite face au Bénin, le Mali reste le favori» «Malgré ses insuffisances sur le plan physique et sa défaite face au Bénin, le Mali reste le favori pour le match de dimanche. Vous savez très bien qu'il est très compliqué d'aller gagner à l'extérieur, surtout en Afrique. J'ai pu le vérifier lorsque j'étais aux commandes de la Côte d'Ivoire», reconnaît-il. «Ça va se jouer sur les duels» Par ailleurs, le patron de la barre technique des Verts assure que pour que l'EN remporte la victoire, les joueurs doivent impérativement gagner leurs duels, comme ils ont pu le faire face à la Gambie, au mois de février dernier : «Lors de ce match, on assistera certainement à des duels assez virils entre les joueurs. Pour gagner, on doit absolument remporter nos duels et répondre au défi physique que nous imposera notre adversaire.» ------------------- Le coach cache son jeu «J'arrêterai mon onze titulaire la veille du match» En réponse à un confrère, qui a voulu savoir si Halilhodzic a déjà en tête la composante qui débutera cette rencontre face au Mali, le sélectionneur a répondu : «Non, pas encore. Je n'ai pas encore tranché. Rien ne presse et j'attendrai la veille du match pour désigner mon onze titulaire. Vous savez, d'ici-là, tout peut se passer et ça ne sert à rien de se précipiter. Ce qui est positif, c'est que j'aurai à ma disposition l'ensemble du groupe, et ça c'est très important.» «Ne vous cassez pas la tête, je ne divulguerai pas le système tactique avec lequel on évoluera dimanche» Au cours de la séance d'entraînement de lundi dernier, le staff technique a apporté quelques modifications à l'équipe qui a débuté face au Rwanda. Ainsi, Madjid Bougherra a retrouvé sa place dans l'axe, et Bouzid a glissé au poste d'arrière droit à la place de Hachoud, tandis que Foued Kadir a été aligné à la place de Djebbour. Est-ce l'équipe qui débutera pour autant la rencontre de dimanche ? On a posé la question au coach, qui a aussitôt répliqué : «Ecoutez, vous vous cassez la tête pour rien. N'attendez pas que je vous donne l'équipe qui débutera ce dimanche et aussi le schéma avec lequel on évoluera. Je garde ça pour moi et vous n'aurez qu'à attendre dimanche, pour voir ce que je compte mettre en place.» «Je n'alignerai que les joueurs qui seront prêts à 100 %» Toutefois, Halilhodzic a assuré encore une fois qu'il n'allait pas prendre de risque lors de ce match, puisqu'il compte aligner uniquement les joueurs qui, à ses yeux, seront à 100 % de leurs capacités : «Ce qui est certain, c'est qu'on ne va pas prendre de risque. Je ferai jouer uniquement les joueurs qui seront en forme à 100 %. L'enjeu du match est très important pour prendre les choses à la légère.» «On ne change pas une équipe qui gagne : Ce dicton ne me dit rien» Après la très belle prestation fournie par l'équipe nationale samedi dernier face au Rwanda, certains confrères ont posé la question au coach : N'est-il pas préférable de reconduire le même onze face au Mali, comme le dit si bien le dicton très usité dans le monde du football : «On ne change pas une équipe qui gagne» ? La réponse d'Halilhodzic fut sans équivoque : «Le football n'est pas une science exacte. Ce dicton ne me dit rien, car chaque match a ses spécificités. Par conséquent, un entraîneur doit gérer match par match et faire les changements qui s'imposent. Un match qui se joue à domicile ne ressemble guère à celui qui se joue à l'extérieur et les exemples ne manquent pas.» ------------------- Il vise haut : « Je veux bâtir une équipe comme celle de 1982 » Vers la fin de la conférence de presse, Halilhodzic a tenu à transmettre aux journalistes présents quelques statistiques qu'il a accumulées depuis sa prise de fonction en juillet dernier. Il s'est félicité notamment de la progression qu'a connue son équipe, surtout sur le plan du jeu collectif. A ce propos, il a affirmé qu'il espère tout faire pour redonner au football algérien toute sa splendeur d'antan. «On m'a beaucoup parlé de l'équipe algérienne des années 1980, et de la façon avec laquelle elle jouait. J'ai vu récemment des matchs de l'équipe de 1982, lors du Mondial espagnol et j'ai été impressionné par la qualité de jeu fournie. L'Algérie est connue pour etre un pays de football et je veux ou, plutôt, j'essaye de redonner au football algérien toute sa splendeur. J'aimerais bien bâtir une équipe comme celle de 1982, qui pourra etre capable de jouer court, rapide et marquer un maximum de buts.»