Groupe B : Pays-Bas 0 – Danemark 1 : Réalisme danois contre maladresses hollandaises Groupe B : Allemagne 1 - Portugal 0 : Les Allemands plus réalistes Buteur légendaire de la sélection d'Angleterre, Alan Shearer fait partie de ces joueurs qui auraient pu aspirer à une très grande carrière s'ils avaient joué dans de très grands clubs. Lui a choisi la fidélité : à Blackburn d'abord, où a éclaté en 1992, menant le club au titre de champion d'Angleterre, puis à Newcastle où il a passé la majeure partie de sa carrière de joueur, avant d'en devenir l'entraîneur. Présent à l'Euro-2012, nous l'avons croisé au centre de presse du stade national de Varsovie avant le match d'ouverture entre la Pologne et la Grèce. Il a aimablement accepté de répondre à quelques questions sur les chances de l'Angleterre dans cet Euro. L'opinion publique anglaise est plutôt réservée sur les chances de l'Angleterre de remporter l'Euro, surtout avec l'absence de plusieurs joueurs-clés comme Lampard et Cahill, mais les joueurs sont eux plus confiants et plus optimistes. Quel est votre avis là-dessus ? En Angleterre, personne n'attend de cette équipe qu'elle remporte l'Euro. Donc, il n'y a vraiment aucune pression sur les joueurs et cela pourrait vraiment les libérer et les aider à déjouer les pronostics. C'est mieux qu'ils soient ainsi dans une position d'outsider. Vous savez, en football, tout reste possible. Pensez-vous que le premier match face à la France sera important en prévision de la suite de la compétition ? Dans n'importe quelle compétition, dans un tournoi, le premier match est toujours important. Là, ce sera contre la France, un adversaire coriace. Ce serait bien de gagner ce match ou, à tout le moins, de ne pas le perdre. Personnellement, êtes-vous optimiste pour l'issue de ce match ? Ce sera le match le plus dur du groupe. Ces dernières années, les Français ne nous ont pas toujours réussi. Il ne faut pas se tromper non plus : ce ne sera pas dur seulement pour l'Angleterre. Toutes les sélections qui joueront leur premier match seront en difficulté. Pour l'Espagne, l'Italie la Suède et tous les autres, c'est primordial de ne pas perdre le premier match. L'absence pour suspension de Wayne Rooney lors des deux premiers matches constituera-t-il un handicap pour la sélection anglaise ? Je ne sais pas si ça handicapera l'équipe ou bien la motivera pour se montrer plus solidaire et plus conquérante. Ce qui est sûr, c'est que son absence est, a priori, une grosse perte pour l'équipe car il a un poids indéniable en attaque. Il y a deux ans, l'Angleterre avait été tenue en échec par l'Algérie en Coupe du monde et avait raté son Mondial. Ne craignez-vous pas que l'échec soit réédité lors de cet Euro ? Je ne pense pas que ce sera la même chose. Il y a un nouveau sélectionneur, de nouveaux joueurs, une nouvelle approche... Les leçons du match face à l'Algérie ont été tirées depuis le Mondial et je ne pense pas que les Anglais commettront les mêmes erreurs lors de cet Euro. Je le répète : la pression ne sera pas sur eux et ce sera, à mon avis, leur meilleur atout dans ce tournoi. ------- Groupe B : Pays-Bas 0 – Danemark 1 : Réalisme danois contre maladresses hollandaises Stade : Metalist Stadium de Kharkiv (Ukraine) Affluence : nombreuse Arbitres : Skomina, Arhar et Zunic (Slovénie) Avertissements : Van Bommel (67') (Pays-Bas) ; S. Poulsen (78'), Kvist (81') (Danemark) But : Krohn-Dehli (24') (Danemark) Pays-Bas : Stekelenburg, Heitinga, Vlaar, Willems, Van Bommel, Sneijder, Robben, Van De Jong (Van der Vaart 71'), Van Persie, Van der Wiel (Kuyt 85'), Afellay (Huntelaar 71'). Entraîneur : Berti van Marwijk Danemark : Andersen, Kjær, Agger, S. Poulsen, Jacobsen, Kvist, Zimling, Eriksen (Schone 74'), Krohn-Dehil, Bendtner, Rommedahl (Mikkelsen 84') Entraîneur : Morten Olsen C'était clair dès le départ : le groupe B, surnommé lugubrement «le groupe de la mort» est celui où les points sont les plus chers et où chaque point de dilapidé peut peser lourd dans le décompte final. Dire que les Pays-Bas ont sérieusement compromis leurs chances de passer aux quarts de finale, il y a un pas qu'on serait tenté de franchir allègrement. Hier, les Hollandais ont perdu face au Danemark, présenté comme le plus «faible» de la poule, en dépit d'une domination outrageuse, mais pas du tout efficace. L'ouverture du score s'est d'ailleurs faite contre le cours du jeu, alors que Arjen Robben et Robbie van Persie avaient déjà gâché de nombreuses opportunités du jeu. Michael Krohn-Dehli, lui, n'a pas raté la seule occasion qu'il s'est procuré : il a mis dans le vent Marco van Bommel et John Heitinga d'un crochet et a frappé le ballon entre les jambes du gardien de but Stekelenburg (24'). Les Danois sont devant et le resteront jusqu'à la fin du match, profitant des innombrables maladresses des attaquants hollandais devant le but adverse. Le moral des Pays-Bas est au plus bas... -------- Allemagne 1 - Portugal 0 Les Allemands plus réalistes A l'inverse des Pays-Bas, son grand rival dans le groupe D, l'Allemagne n'a pas raté son entrée dans l'Euro en négociant comme il se doit sa confrontation, plutôt compliquée, face au Portugal. Dans un match globalement équilibré, les Allemands se sont montrés tout simplement plus réalistes grâce à un but inscrit par Mario Gomez à la 72' d'une tête consécutive à une belle détente, à la conclusion d'un centre de Sami Khedira. Les Portugais ont eu deux opportunités nettes de revenir au score, la première par Varela qui, seul face à Neuer, a envoyé le cuir sur la poitrine du gardien de but allemand (87') et par Nani qui, sur un centre en retrait de Cristiano Ronaldo, a visé les filets du plat du pied, mais Badstuber a détourné le ballon du dos (90'+3). Comme les Pays-Bas, le Portugal est déjà dos au mur. -------- Les records de l'Euro Joueur le plus âgé à avoir marqué en phase finale : Ivica Vastic (Autriche), âgé de 38 ans et 257 jours lors du nul 1-1 entre l'Autriche et la Pologne en 2008 Joueur le plus jeune à avoir marqué en phase finale : Hohan Vonlanthen (Suisse), âgé de 18 ans et 141 jours lors de la défaite de la Suisse face à la France (3-1) en 2004 Buteur le plus rapide en phase finale : Dmitri Kirichenko (Russie) après 67 secondes du début du match Russie-Grèce en 2004 Meilleur buteur en phases finales : Michel Platini (France) avec 9 buts Meilleur buteur en une seule phase finale : Michel Platini (France) en 1984 avec 9 buts Record de participation d'un joueur à des matches de phases finales : 16 (Lilian Thuram –avec la France- et Edwin van der Sar –avec les Pays-Bas) Score le plus lourd en phase finale : 6-1 pour les Pays-Bas face en Yougoslavie en quart de finale de l'édition de 2000 Plus grand nombre de buts inscrit en un match de phase finale : 9 (Yougoslavie 5 – France 4 en 1960) Plus grand nombre de buts en un seul match de phase finale : 3 (Dieter Müller – avec l'Allemagne en 1976-, Klaus Allofs – avec l'Allemagne en 1980-, Michel Platini – avec la France en 1984-, Marco van Basten – avec les Pays-Bas en 1988-, Sergio Conceiçao – avec le Portugal en 2000-, Patrick Kluivert – avec les Pays-Bas en 2000- et David Villa – avec l'Espagne en 2008-).
----------- Vos 5 arbitres contre nos stades Ils ne l'ont pas vue ! Les arbitres du match d'ouverture Pologne-Grèce n'ont pas vu la main du défenseur local Damien Perquis en pleine surface de réparation et qui aurait dû lui valoir une expulsion et un penalty pour la Grèce. Pourtant, ils étaient 5 arbitres dans ce match ! 5 arbitres censés être de haut niveau, préparés et formés pour qu'il y ait le minimum d'erreurs. Si l'UEFA a ajouté deux arbitres sur les lignes de but, c'est pour justement réduire les bourdes. Eh bien, ça a raté. Du coup, on a une petite pensée pour nos arbitres à nous, qui sont seulement à 3 à arbitrer les matches de championnat et de Coupe d'Algérie, souvent dans des stades pourris où la main courante ne répond pas aux normes, soumis à des pressions terribles directes ou indirectes et qu'on descend en flammes à la moindre erreur d'appréciation. Qu'on se mette d'accord : nous ne défendons pas les arbitres vils et malhonnêtes (si, ça existe chez nous) qui refusent des penalties ou en inventent là où il n'en existe pas, car plus regardants sur la ch'kara que sur la loi. Nous parlons de ces arbitres humbles et honnêtes (ça existe aussi) qui risquent leur vie pour un simple coup de sifflet dans des stades de cow-boys où le président de club est un sheriff et les stadiers des tueurs à gages. On aimerait bien voir 5 arbitres de l'UEFA venir officier un match dans un stade de «l'Algérie profonde». Sûr qu'ils seront très frappés par cet échange «inculturel». Pour paraphraser Larbi Ben M'hidi, donnez-nous vos 5 arbitres, nous vous donnerons nos stades !