Affiche Le Portugal, en quête de son premier titre à l'occasion de «son» Euro-2004 de football, va retrouver en finale, dimanche à Lisbonne, l'infatigable Grèce, seule équipe à l'avoir battu. Trois semaines après le match d'ouverture où les Grecs avaient signé au détriment du pays organisateur le premier exploit de leur odyssée (2-1), le stade da Luz va donc accueillir une finale au parfum de revanche pour Figo, Scolari et tout le Portugal, humilié au stade du Dragon de Porto le 12 juin. Cette finale est une première pour la Grèce, qui n'avait jamais gagné un match de phase finale d'une compétition internationale avant 2004, mais aussi pour le Portugal qui n'avait pas fait mieux que les demi-finales en 1984 et 2000. Après l'URSS, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne (et la RFA), la République tchèque (et la Tchécoslovaquie), la France, les Pays-Bas et le Danemark, le vainqueur deviendra le 9e pays champion d'Europe (en 12 éditions). Pour la première fois, une nation sera également sacrée championne d'Europe avec à sa tête un entraîneur étranger, que ce soit le Brésilien du Portugal Luiz Felipe Scolari, 55 ans, sacré champion du monde en 2002 avec le Brésil, ou l'Allemand de la Grèce Otto Rehhagel, 65 ans. La question qui hante maintenant les supporteurs portugais est celle-ci : le scénario catastrophe du match d'ouverture peut-il se reproduire ? La Grèce, après avoir battu le Portugal, éliminé l'Espagne (1-1) puis sorti la France (1-0) en quarts de finale, a, une nouvelle fois, montré en demi-finales que son jeu, basique et visant à étouffer l'adversaire, était parfaitement rodé. Les Tchèques, pourtant prévenus, sont tombés à leur tour dans le piège, battu sur le premier ? et peut-être dernier, puisque la règle sera appliquée pour la dernière fois dimanche? but en argent de l'histoire entre sélections nationales. «Une finale, c'est toujours différent, rappelle le Grec Traianos Dellas. Le Portugal est plus fort. Beaucoup de choses ont changé dans leur milieu de terrain depuis le premier match.» Du côté des hommes, d'abord, avec la disparition des cadres Rui Costa ou Couto et l'arrivée au pouvoir de Deco et Cristiano Ronaldo. Mais aussi du côté de l'état d'esprit, avec une solidarité retrouvée pour battre l'Espagne (1-0) dans le match décisif du groupe A puis passer les obstacles de l'Angleterre (2-2 ap, 6-5 aux tab) en quarts puis des Pays-Bas en demi-finale (2-1).