Pour les 60 ans de l'Euro, on réfléchit à un Euro-2020 avec 13 pays organisateurs» Le président de l'UEFA, Michel Platini, a animé, hier, au centre de presse du stade olympique de Kiev, une conférence de presse afin de faire le bilan de l'Euro-2012 dont la finale se jouera ce soir. D'emblée, il s'est félicité du succès de l'organisation conjointe de l'événement par la Pologne et l'Ukraine. «Ce n'était pas évident au départ, mais nous y sommes parvenus. Je suis fier pour ces deux pays qui ont essuyé beaucoup de critiques, mais qui ont montré qu'ils étaient à la hauteur. La barre a été placée très haut pour la France qui organisera le prochain Euro, en 2016», a-t-il affirmé. Pour les 60 ans de l'Euro, on réfléchit à un Euro-2020 avec 13 pays organisateurs» Après l'Euro-2016, il y aura celui de 2020 qui marquera les 60 ans de cette compétition. En cette occasion, l'UEFA compte procéder à une organisation aussi exceptionnelle qu'originale : «Nous allons étudier la possibilité de faire organiser les matches par 13 villes de pays différents en même temps. Techniquement, ça peut se faire. Reste juste à savoir si ce sera pratique», a-t-il annoncé. Interrogé sur le déplacement des supporters dans ce cas-là entre les 13 pays, il a répondu sans broncher : «Il y a les vols low-coast (les vols à bas coûts, ndlr). Il y aura sûrement des offres intéressantes d'ici là. En tout cas, c'est certainement moins cher d'aller d'une ville d'un pays vers celle d'un autre pays que d'aller de Gdansk à Kharkiv». Une chose est sûre : même avec 13 pays organisateurs, il n'y aura jamais un Euro à 32 participants. «C'est impossible ! 32, c'est plus de la moitié des pays membres de l'UEFA.» «La formule des 5 arbitres a donné satisfaction» Sur la formule des 5 arbitres, expérimentée pour la première fois dans un grand tournoi, Platini s'est montré «satisfait du succès de l'opération car il n'y a eu qu'une seule erreur d'arbitrage à déplorer (le but refusé à l'Ukraine face à l'Angleterre alors que le ballon avait franchi la ligne, ndlr). Personnellement, je reste contre l'introduction de la technologie dans le football. Je n'ai pas changé d'avis. En tout cas, l'International Board tranchera la question le 5 juillet.» Il est connu de Platini qu'il est farouchement opposé à la vidéo pour la validation des buts. «L'Italie m'a vraiment surpris» Sur un plan technique, le patron de l'UEFA s'est dit «vraiment surpris par les performances de l'Italie». «J'avoue honnêtement que je ne m'y attendais pas. Il y a quelques mois, j'avais dit que les favoris étaient l'Espagne et l'Allemagne. Je me suis trompé sur l'un d'eux. En tout cas, ce sont les deux équipes qui ont le mieux joué qui se retrouvent en finale», a-t-il déclaré. A ce propos, il a tenu à défendre la sélection espagnole, critiquée pour son jeu en deçà de celui pratiqué il y a quelques années. «Je ne suis pas d'accord. L'Espagne joue un football collectif basé sur l'intelligence dans le jeu. Ses joueurs ont quand même une qualité de passes exceptionnelle. La seule différence est qu'ils jouent plus au milieu que vers l'avant, mais ils parviennent quand même à se créer des occasions.» «Tigana ferait un bon sélectionneur pour la France» Enfin, en sa qualité de Français, Michel Platini a été interrogé sur le rendement de la sélection française ainsi que sur les insultes proférées par Samir Nasri envers un journaliste. «Que Nasri écope d'une sanction, je suis d'accord, mais si ce sera deux ans de suspension, ce serait honteux. Si j'avais été sanctionné à chaque fois que j'avais insulté un journaliste, je n'aurais pas eu beaucoup de sélections», a-t-il déclaré pour défendre Nasri. Sur le poste de sélectionneur, Platini a clairement affiché son souhait de voir Laurent Blanc continuer sa mission, mais il refuse de s'immiscer dans le choix de la Fédération française de football. Tout en affirmant que Didier Dechamps «ferait un bon sélectionneur car il connaît la maison», il a réitéré sa préférence pour Jean Tigana, «que j'avais proposé en 2004, mais la fédération avait choisi Domenech», a-t-il regretté. EURO-VISIOS Merci qui ? Merci l'Algérie En Europe, la politique des sélectionneurs étrangers n'est pas très populaire. Pour des motivations patriotiques, la tendance est de recourir au produit local. Déjà que les naturalisations des joueurs sont difficilement acceptées, il ne manquerait plus qu'on «importe» des sélectionneurs. Ils étaient seulement 3, sur les 16 sélectionneurs ayant participé à l'Euro-2012, à ne pas être originaires du pays où ils exercent : le Portugais Fernando (Grèce), le Hollandais Advocaat (Russie) et l'Italien Trapattoni (Irlande). Un seul parmi les trois a su remplir son contrat en menant son équipe aux quarts de finale : Fernando. Voilà qui confortera les «anti-étrangers» dans leurs convictions xénophobes. Or, il y a une autre statistique de l'UEFA à côté : sur les 16 sélections participantes, seule une, la Russie, n'a aucun joueur natif ou originaire d'un autre pays. Les 15 autres comptent au moins un «émigré» dans leurs rangs. Au fait, elle est où, la Russie ? Chez elle. Des sélections européennes ont bénéficié des deux lois de 2004 et 2009, pilotées toutes deux par Mohamed Raouraoua et qui permettent à des joueurs ayant joué pour les sélections de jeunes d'un pays de rejoindre l'équipe première d'un autre pays. Merci qui ? Merci l'Algérie. Depuis le temps qu'on vous dit que l'Algérie a été bien présente dans cet Euro...