Le racisme a fait une entrée remarquée à l'Euro-2012 avec les déclarations de Mark van Bommel, capitaine des Pays-Bas, dénonçant des "cris de singe" pendant un entraînement à Cracovie (Pologne) et relançant ainsi le débat sur la conduite à tenir en match en cas d'incidents. "On a tous entendu des cris de singe (pendant un entraînement public mercredi à Cracovie), on ne peut pas accepter ça", a expliqué le joueur au journal néerlandais de référence De Telegraaf. "Durant le tournoi, si un seul d'entre nous est confronté à ces cris, nous irons immédiatement trouver l'arbitre pour lui demander d'intervenir", poursuit le milieu de terrain. Mercredi, Michel Platini, président de l'UEFA, avait rappelé lors d'une conférence de presse pour le lancement de l'Euro-2012 en Ukraine et en Pologne (8 juin-1er juillet) que l'Union européenne de football avait pris "une mesure importante il y a deux ans". "Nous avons donné la permission aux arbitres d'arrêter temporairement le match, le temps de faire une annonce dans le stade en demandant que cela cesse avant de faire reprendre le jeu, ou même d'arrêter définitivement en cas de racisme". "Et nous les soutiendrons s'ils arrêtent le match", avait-il insisté. L'attaquant italien Mario Balotelli a lui lancé un débat sur la conduite des joueurs de couleur visés par des comportements racistes en déclarant à France Football que s'il était victime de tels actes à l'Euro il quitterait le terrain. Interrogé sur cette annonce, Platini a seulement dit mercredi: "C'est l'arbitre qui donne les consignes d'arrêter un match, il peut avoir un carton jaune s'il quitte le match de lui même." Mais s'il est victime d'un dérapage raciste, Balotelli n'aura peut-être pas à sortir du terrain, comme l'ont expliqué récemment joueurs et staff de la Nazionale. "S'il y a des cris racistes contre Balotelli, on quittera tous le banc pour entrer sur le terrain, on fera quelque chose pour lui", a ainsi déclaré le sélectionneur italien Cesare Prandelli. Le gardien de l'équipe d'Angleterre Joe Hart a lui déclaré qu'aucun Anglais ne quitterait unilatéralement le terrain en cas d'insultes racistes pendant l'Euro, expliquant que ses coéquipiers laisseraient l'arbitre décider de la marche à suivre. "Espérons que nous ne rencontrerons jamais ça (des insultes racistes). Mais c'est à l'arbitre que revient la décision. Nous ne pouvons pas faire nos propres règles. Si l'arbitre estime qu'il faut quitter le terrain, nous le suivrons", a expliqué le portier. "Notre conseil, c'est de continuer et de voir comment l'arbitre gère ça. Ce n'est pas à nous de nous en occuper. C'est aux arbitres et à l'UEFA de le faire", a poursuivi le joueur de Manchester City, coéquipier en club de Mario Balotelli. Les pays organisateurs de l'Euro, Pologne et Ukraine, se seraient bien passés des incidents de Cracovie. La BBC avait déjà diffusé fin mai dans son émission Panorama une interview de l'ancien capitaine de l'équipe d'Angleterre Sol Campbell et des sujets accusant Ukraine et Pologne d'abriter des gangs de hooligans ou de néonazis s'en prenant à certaines minorités. "Restez chez vous, regardez l'Euro à la télévision! Ne prenez surtout pas ce risque car vous pourriez revenir dans un cercueil!", avait notamment insisté Campbell. Ces déclarations avaient provoqué la colère de l'Ukraine. Relevant une montée des nationalismes en Europe, Platini avait déclaré mercredi que "pointer du doigt Pologne et Ukraine est trop facile", alors que "beaucoup de pays y sont confrontés, comme la France, les USA et l'Angleterre". "Ce n'est pas seulement le problème du foot, c'est un problème de société", avait-il conclu.