«Le fait que Zlatan soit la star ne me dérange pas.» Avec son pantacourt en jean, son tee-shirt blanc et ses tongs de luxe, il semble prêt pour une virée sur les plages brésiliennes de Copacabana. Malgré cette tenue décontractée, le regard de Nene est sombre. Vendredi matin, à l'issue de l'entraînement au camp des Loges, le Brésilien nous a accordé en exclusivité sa première interview de la saison. Avec sa franchise habituelle, il n'a esquivé aucun des sujets marquants de son tumultueux été. Avec beaucoup de sincérité, il répète son amour pour Paris. Comment avez-vous vécu cet été où le PSG a refusé de prolonger votre contrat au-delà de 2013 ? (Il souffle). Il se passe des choses. Après, chacun a son idée. Moi, j'étais tranquille et j'ai continué à travailler. Je n'ai rien dit et pourtant beaucoup de choses ont été dites sur moi. Des joueurs restent, d'autres partent et certains ne savent pas de quoi sera fait leur avenir. Cela fait partie du métier. L'attitude des dirigeants vous a-t-elle étonné ? Je pensais que ça se passerait différemment... C'est tout. Vous n'êtes pas déçu ? Non, c'est professionnel. Ce sont des chemins différents. Il n'y a pas de place pour l'affectif. J'ai déjà connu cela au Brésil. Pensez-vous que, contrairement aux supporteurs, Leonardo et Ancelotti ne vous aiment pas ? Non. Le club a beaucoup changé. Il y a eu une transition et ils ont d'autres idées. Les supporteurs sont toujours derrière moi et ça me touche beaucoup. Eux, ils voient ce que j'ai fait pour le club. Tout le monde le voit. Payez-vous votre bouderie à Nancy, le 31 mars, après votre non-titularisation ? Je n'en sais rien, peut-être. Cette affaire a pris des proportions qu'elle ne devait pas prendre. Cette maladresse, ils ne vont pas me la reprocher tout le temps. Je n'ai pas eu une bonne attitude, je me suis excusé. C'est vraiment dommage, car ce n'est pas juste. Ce côté boudeur fait partie de votre personnalité... Tout à fait. Et je ne vais pas changer. Après, je dois savoir équilibrer les choses. Les gens doivent retenir que je fais mon travail. Je ne suis pas parfait et je sais que j'ai des choses à apprendre sur moi-même. Avez-vous songé à quitter le PSG cet été ? J'ai toujours eu envie de rester et je n'ai pas changé d'avis. Mais, compte tenu de la situation, s'il y avait eu une bonne offre, on aurait discuté. Quand on n'a qu'un an de contrat, on veut prolonger pour être tranquille dans sa tête et bien travailler. Ça ne se passe pas toujours comme prévu... Mais je ne suis pas perturbé et je bosse. Pensez-vous ou espérez-vous encore pouvoir prolonger votre contrat ? Ici tout est possible (rires)! Si je continue à faire les choses bien cette saison, c'est une possibilité. En ce qui me concerne, bien sûr que j'ai envie de continuer ici la saison prochaine. Leonardo a déclaré la semaine passée que vous pouviez rester ou partir sans que cela semble le déranger... Je ne pense pas que ça m'était destiné particulièrement. Si un joueur ne veut pas rester, le club ne va pas le garder contre sa volonté. Ce n'est pas bon pour les deux parties. C'est dans ce sens qu'il a dit cela. Avec l'arrivée de plusieurs nouveaux joueurs cet été, comme la saison dernière, pensez-vous que le PSG repart de zéro encore une fois ? Pas de zéro, mais il y a encore eu beaucoup de changements. On savait que ce ne serait pas facile au début, qu'on manquerait d'automatismes. C'était la même chose la saison dernière. Mais ça ne doit pas être une excuse, on doit gagner quand même. L'équipe doit jouer plus compact. Les trois de devant ne vont pas pouvoir tout faire seuls. Une fois qu'on aura trouvé l'équilibre, ça ira. Comment vivez-vous qu'Ibrahimovic soit la grande star de l'équipe ? Ça ne me dérange pas. La saison dernière, c'était déjà la même chose avec Javier (Pastore) et j'ai continué à faire mon travail et à bien le faire. Je préfère même, car comme cela j'ai moins de pression et sur le terrain les adversaires me surveillent moins. Que pouvez-vous nous dire sur votre accrochage avec lui cette semaine ? Ça peut arriver. Ce n'est pas la première fois ni la dernière. On est tous les deux des compétiteurs, ça veut dire que l'on est concerné par notre travail. Il n'y a aucun problème pour moi. C'est arrivé avec Zlatan, mais il n'y a pas de problème entre lui et moi... Il y a eu un tacle, comme il y en a eu beaucoup avec d'autres joueurs qui n'ont rien dit. Tout le monde veut se montrer davantage aux entraînements. Vous sentez-vous vraiment aimé au PSG ? Oui... (Il marque une pause.) Beaucoup. -------------------- Le PSG champion d'Europe des transferts ! Selon un décompte du site spécialisé Transfertmarkt, cité par le Journal du Dimanche, le Paris-SG est, de loin, le premier acheteur européen du marché estival, avec un total de dépenses de 145 millions d'euros (incluant Lucas Moura et Van der Wiel), devant Chelsea, qui a dépensé 99 millions d'euros, dont 40 pour le seul Eden Hazard. La vente de l'international belge hisse Lille dans le Top 10 des meilleurs vendeurs d'Europe (6e). Mais c'est l'Atletico Bilbao qui a réussi la plus belle plus-value : acheté à 17 ans 6 millions d'euros à Osasuna à l'été 2006, Javi Martinez a été revendu 40 millions d'euros au Bayern Munich, devenant au passage le joueur le plus cher de la Bundesliga. Les Pays-Bas affichent la meilleure balance entre ventes et achats, avec un solde positif de +69 millions d'euros. La Ligue 1 aurait fait mieux (+81)... sans le PSG. L'Angleterre, enfin, ne connaît pas la crise. La Premier League a encore acheté beaucoup plus qu'elle n'a vendu (-335 millions).