Présent dimanche dernier à Douala pour assister au derby entre les Astres et l'Union, Jean-Paul Akono a livré sa première interview en tant que nouveau sélectionneur des Lions Indomptables du Cameroun. Comment avez-vous reçu la nouvelle de votre nomination ? Quand on voit dans quel état se trouve le football camerounais aujourd'hui, singulièrement la fine fleur de ce football à savoir les Lions Indomptables, je crois que le premier sentiment à la suite de cette nomination, c'est un sentiment de responsabilité. Donc, je crois que la tâche qui m'attend aujourd'hui est importante, je sens que tous les Camerounais ont des yeux très durs tournés vers moi. Avec beaucoup d'espoir et avec l'aide de tout le monde, nous allons essayer de remettre ce football camerounais debout. Avez-vous été surpris par cette décision du ministre des Sports ? Oui ! Parce que le ministre m'a fait appeler trois heures seulement avec la publication de la décision. Quand je me suis présenté à lui, il m'a dévoilé séance tenante le contenu de sa décision. Il m'a également dit que la principale mission est de tout faire pour qualifier le Cameroun pour la CAN 2013, le 13 octobre prochain contre la Cap-Vert. Quelles sont les priorités de cette mission ? Je suis encore là, en train de peaufiner le plan d'action que je vais remettre en urgence au ministre. Mais je crois que figure en premier lieu une rencontre avec certains joueurs, que ce soit au Cameroun ou à l'étranger. Il sera question d'échanger sur ce qu'il faut faire pour ramener la sérénité au sein de cette équipe nationale. Martin Ntoungou Mpillé, adjoint de Denis Lavagne, a été maintenu à son poste. Aimeriez-vous avoir un autre adjoint que cet ancien collaborateur de votre prédécesseur ? C'est moi qui ai demandé à l'avoir comme adjoint, parce que je le connais bien et que nous avons toujours eu une très bonne collaboration (les deux remportèrent la médaille d'or aux JO de Sydney en 2000, ndlr). Je ne vois pas pourquoi cela ne marchera pas cette fois-ci où nous avons plus besoin de cette bonne collaboration pour réussir une mission aussi capitale que celle de qualifier les Lions. Que pensez vous du cas Samuel Eto'o fils, qui a décidé de suspendre sa participation aux activités de la sélection nationale ? Je pense que nous avons tous besoin de lui. Le Cameroun tout entier a besoin de ses services. Si possible, lors de la rencontre que j'aurai avec lui, je vais tenter de lui faire comprendre cela. Qu'il lui faut absolument être là pour le match retour contre le Cap-Vert. Je vais lui demander de se mettre au-dessus de certaines considérations, et que comme il l'a toujours fait, qu'il revienne défendre avec patriotisme son pays. Donc, j'irai le chercher et je vais lui tenir ce discours lors de notre rencontre. Je tiendrais le même discours aux autres joueurs qui, pour diverses raisons, se sont mis en marge de la sélection. Je demandé à faire le tour pour rencontrer certains cadres de la sélection. Je crois que tous vont comprendre que le football camerounais en général sombre, l'équipe nationale avec. Vous n'avez pas encore pris vos fonctions mais, vous annoncez déjà la couleur de la révolution que vous envisagez installer dans la tanière des Lions, avec cette histoire de brassard de capitaine qui a été confié il y a une semaine à Nicolas Nkoulou. Vous estimez que c'est contraire à une certaine tradition... C'est une logique qu'il faut établir car le capitaine a été toujours le joueur le plus ancien. Je n'ai rien contre Nkoulou, mais il n'est pas normal, pour prendre l'exemple d'une armée, qu'un colonel commande les troupes quand il y a au sein du corps un général. Les anciens de cette équipe sont Eto'o fils, Idriss Carlos Kameni et autres. Mais, ne perdons pas l'essentiel, la priorité c'est pas cette affaire de capitanat mais plutôt la qualification pour la CAN 2013 qu'il faudra aller chercher le samedi 13 octobre prochain devant le Cap-Vert.