Keshi : «Le Mali, un grand pays de football» Le milieu et capitaine du Mali Seydou Keita a déclaré mardi que la guerre contre des groupes islamistes était une source de «motivation» pour les Aigles et leur donnait «envie de se surpasser» en demi-finale de la CAN-2013 contre le Nigeria, mercredi à Durban. «On ne veut surtout pas se mettre de pression, a expliqué Keita. On a la chance que le pays sorte la tête de l'eau et que la situation soit en train d'être réglée. On veut juste amener de la joie. Après notre qualification pour les demi-finales, les gens étaient fous à Bamako et partout au Mali. C'est surmotivant, ça donne envie de se surpasser. On se dit que si on gagne, on n'aura pas gagné juste un match de football et une place en finale mais une joie immense, énorme, pour un pays qui traverse un moment difficile et qui en a tant besoin. C'est important de gagner mais on a d'autres idées derrière la tête et une pensée pour notre pays», a-t-il ajouté. «Notre objectif est de donner du plaisir au peuple malien», a de son côté indiqué le sélectionneur français du Mali Patrice Carteron. «Vivant à Bamako, j'ai un ressenti sur la situation. Mais il ne faut pas se mettre une pression inutile sur les épaules. Il ne faudra pas être énervé et être heureux d'être en demi-finale pour dégager une force qui mette en difficulté les Super Eagles. Mais il ne faut pas oublier que ça reste du foot, a-t-il poursuivi. Ce qui se passe au pays doit être une source de motivation mais il faut rester concentré sur le terrain et ne pas voir plus que ça.» --------------------------------------------- Keshi : «Le Mali, un grand pays de football» Présent en conférence de presse à la veille de la demi-finale de la CAN 2013 face au Mali, le sélectionneur du Nigeria, Stephen Keshi, est revenu sur l'opposition qui attend ses hommes ce mercredi à Durban. Pour Keshi, ancien sélectionneur du Mali de 208 à 2010, les coéquipiers de Seydou Keita vendront chèrement leur peau et la qualification sera dure à aller chercher. Extraits. Après la qualification de votre équipe pour les demi-finales, le statut de votre équipe a changé. Cela change des choses pour vous ? Etre favori ou pas n'est pas la question. Je ne sais pas ce que c'est que d'être favori. La seule chose qui est sûre, c'est que demain (mercredi, ndlr), nous allons affronter une très bonne équipe du Mali, dont je connais les joueurs. Ce sera un match difficile. Mais depuis le début de la CAN, nous avons pris les matchs les uns après les autres. Nous n'avons sous-estimé aucune équipe et mercredi, notre concentration sera à son maximum. Votre adversaire a fait bonne impression depuis le début de la CAN et a éliminé le pays organisateur. Que pensez-vous de cette équipe du Mali ? Le Mali est un grand pays de football. J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour eux. Ils ont de très bon joueurs, mais nous aussi nous en avons. Je le répète, demain ce sera un match difficile, comme celui face à la Côte d'Ivoire. D'autant plus que vous avez déjà dirigé le Mali. Dans quel état d'esprit êtes-vous avant de retrouver vos anciens joueurs ? Ce sera de bonnes retrouvailles. Le Mali fait partie de moi. Pendant deux ans (il a dirigé l'équipe de 200 à 2010, ndlr), j'ai passé de très bons moments. Que ce soit avec avec les Maliens ou les joueurs avec qui j'ai encore de très bonnes relations. Mais, je suis un professionnel avant tout et je le serai mercredi pendant le match. Après, à la fin du match, on pourra se saluer et discuter. Comment jugez-vous la progression de votre équipe depuis que vous en êtes à la tête ? Elle se fait de façon continue. C'est la première fois que j'ai la chance de la diriger pendant quatre semaines et que nous pouvons vraiment passer du temps ensemble (...) Pour créer une bonne équipe, il faut entre trois et cinq ans. Ce que je vois est encourageant. Mais, j'ai besoin de temps. Le conflit au Mali peut-il donner une force supplémentaire aux Maliens ? La guerre que connaît actuellement le Mali est vraiment dommage. C'est quelque chose qui me touche car c'est un pays que j'aime. Après, c'est de la politique, ce n'est donc pas de notre ressort (...) C'est vrai que ça peut motiver leurs joueurs, leur donner plus d'énergie. Ce sera une demi-finale difficile contre une équipe qui a envie de faire plaisir à son pays. --------------------------------------- Les Maliens offrent un maillot de Keita à Nelson Mandela Le sélectionneur du Mali, Patrice Carteron, a annoncé mardi que son équipe avait décidé d'offrir à l'ex-président sud-africain Nelson Mandela, âgé de 94 ans, un maillot de son capitaine Seydou Keita dédicacé par tous les joueurs. «On aurait souhaité rencontrer Nelson Mandela en Afrique du Sud, c'était quelque chose de symbolique pour nous tous. Personnellement, en tant que père d'enfants métisses, et pour toute l'équipe, cela aurait été quelque chose de très fort. Malheureusement, on sait que ce n'est pas possible donc on lui enverra un maillot de Seydou (Keita), notre leader, qu'on a tous signé, avec un message fort, en lui disant qu'on prie beaucoup pour lui et qu'on le remercie pour tout», a déclaré Carteron. «A titre personnel, j'ai rajouté un petit message en le remerciant d'avoir sauvé nos âmes», a conclu le technicien français avant de poser pour les photographes avec le maillot en question en compagnie de Seydou Keita.