«Une fois qu'il sera stable à Lyon, il se fera un plaisir d'annoncer sa décision» «Si Vahid a besoin de moi face au Bénin, je suis là» «Taïder est un très bon joueur qui apportera énormément à l'EN» Après cinq mois d'absence, Abdelkader Ghezzal a retrouvé le 9 février dernier, à l'occasion du match de championnat face à Varese, la compétition officielle avec son club, Bari. Cette reprise tombe bien pour le joueur, lequel pourra aspirer à un retour en sélection, peut-être pour le match face au Bénin prévu le 26 mars. Joint hier par téléphone, l'ancien joueur de Levante est revenu avec nous sur ce retour et a parlé de la participation de la sélection à la CAN. Il a aussi évoqué d'autres sujets, dont celui du choix de sélection de son petit frère Rachid, qui s'illustre en Ligue 1 avec sa formation, l'Olympique Lyonnais. Vous venez de faire votre retour à la compétition officielle après une absence de près de cinq mois due à votre grave blessure au genou. Vous devriez être soulagé et heureux... Oui, je suis très content. J'attendais ce retour avec impatience. Dieu merci, je commence peu à peu à retrouver mes sensations. Comme vous l'avez souligné, j'ai contracté une grave blessure, qui nécessitait en règle générale une indisponibilité de sept à huit mois, mais El hamdoulilah, avec le travail que j'ai effectué durant ma rééducation, j'ai pu revenir plus tôt que prévu. Vous avez pris part à deux matchs de championnat et on vous a senti très à l'aise sur le terrain. Dites-nous comment vous sentez-vous physiquement, à l'heure actuelle ? Sincèrement, je me sens super bien sur le plan physique. J'ai joué le dernier match dans sa totalité et je n'ai pas ressenti énormément de fatigue. Après, il est clair qu'il me manque des matches dans les jambes, mais ça viendra avec le temps. Mentalement, je suis bien, c'est le plus important. Malheureusement pour vous, les résultats de votre club, Bari, ne sont pas à la hauteur, en témoigne, justement, son classement en Serie B (19e sur 22)... Après le bon départ qu'on a fait, actuellement, on traverse une phase moins bien, et cela se répercute sur nos résultats. C'est juste un moment difficile qu'on doit vite surmonter. On reste confiants tout de même, car on se crée plusieurs occasions, mais malheureusement, la réussite nous fuit. L'objectif du club sera certainement d'éviter la relégation, n'est-ce pas ? Oui, c'est bien ça. On doit absolument glaner un maximum de points pour se tirer d'affaire. Il n'y a pas encore le feu à la maison, mais on doit se ressaisir vite et réapprendre à gagner. Le week-end dernier, vous avez rencontré votre ancienne équipe, celle qui vous a fait découvrir le championnat italien, Crotone. C'était un match spécial pour vous, non ? Plus que spécial. Cela m'a fait énormément plaisir de retrouver ce club qui a une place dans mon cœur. J'ai, à nouveau, revu des membres du staff médical et le capitaine de l'équipe avec qui j'ai joué. Crotone est un club qui me fait rappeler beaucoup de bons souvenirs. C'est dans ce club que j'ai appris le football italien et je reconnais qu'on m'a beaucoup aidé, d'autant que je débarquais à peine au pays et je ne parlais pas la langue. Passons à présent à l'Equipe nationale qui s'est fait éliminer dès le 1er tour de la CAN. Quelle analyse faites-vous sur la participation algérienne ? D'un point de vue global, on peut dire que ça a été une CAN décevante pour l'Algérie. Maintenant, il faut reconnaître que l'EN a hérité d'un groupe très difficile et sa tâche n'était pas du tout facile. Il est clair qu'on aurait tous aimé que la sélection passe ce 1er tour et fasse une grosse CAN, d'autant qu'on figurait parmi les favoris. Mais bon, les choses ne se sont pas passées comme on le souhaitait. Les spécialistes ont noté le beau jeu produit par l'Algérie durant cette CAN, en soulignant, néanmoins, l'inefficacité de la ligne offensive. Comment expliquez-vous justement cette difficulté qu'ont rencontrée les attaquants à marquer ? Ce n'est pas à moi de donner une explication à ça, mais je ne pense pas que ce soit un problème d'attaquants seulement. Plusieurs joueurs prenaient part à leur première CAN et manquaient d'expérience à ce niveau. N'oubliez pas que Vahid est en train de perfectionner un nouveau groupe et qu'il a besoin de temps pour atteindre ses objectifs. Etes-vous d'accord avec ceux qui ont dit que Vahid aurait dû emmener à cette CAN plus de joueurs d'expérience ? Avoir des joueurs expérimentés dans un groupe est un plus, surtout quand on joue en Afrique, mais ce n'est pas tout, cependant. Ce qui est fait est fait, désormais, et je pense que c'est une bonne expérience pour le groupe d'avoir joué cette CAN. Ça va permettre à certains jeunes joueurs d'acquérir de l'expérience, en prévision des éliminatoires au prochain Mondial. Au terme de cette CAN, Halilhodzic a déclaré que l'EN manquait d'un tueur devant. Ainsi, si vous étiez présent dans ce tournoi, auriez-vous pu apporter un plus à la ligne offensive ? Vous savez, Vahid a très bien fait les choses. Physiquement, je n'étais pas prêt à jouer cette CAN. J'étais encore en rééducation lorsqu'il a fait sa liste, et sincèrement, je ne pense pas que j'aurai fait grand-chose si j'étais présent. Certes, je voulais jouer la CAN et j'étais déçu de ne pas avoir été présent en Afrique du Sud, mais ce n'est pas à cause des choix du sélectionneur, mais c'est surtout à cause de cette blessure. Si vous continuez à enchaîner les rencontres avec Bari, vous serez sans doute prêt pour la partie face au Bénin, prévue pour le 26 mars prochain. Un appel à lancer au coach ? Entre Vahid et moi, il ne s'est jamais rien passé. Il a fait ses choix de sélectionneur et moi, en tant que joueur, je les ai respectés. Soyez cetain que je n'abandonnerai jamais la sélection et je tiens toujours à y revenir. Après, comme je l'ai toujours dit, Vahid sait que s'il a besoin de moi, je répondrai toujours présent. Etes-vous en contact avec lui ? Non, pas encore. On évoque depuis quelques jours le renforcement prochain de l'EN par de nouveaux éléments, à l'image des Belfodil, Brahimi et même Saphir Taïder. Ce dernier, justement, qui évolue en Italie, le connaissez-vous ? Oui, je le connais. Il joue à Bologne et c'est un très bon joueur. Ça fait déjà pas mal d'années qu'il évolue ici. Il a énormément progressé, et comme Belfodil, il réalise de gros matchs en Serie A. Ces deux joueurs, justement, explosent en ce moment, et ce ne sera que du bénéf' pour l'EN. Vous qui connaissez assez bien Saphir Taïder. Parlez-nous un peu de lui, de ses qualités ? Il a d'énormes qualités. C'est un joueur qui va vite, et physiquement, il est très bon. Techniquement aussi, il est très à l'aise. En somme, c'est un très bon joueur qui peut apporter beaucoup à la sélection. La preuve, c'est qu'il évolue en Serie A et il est en train de réaliser d'excellents matches avec son club. Pour ce qui est de Belfodil, êtes-vous surpris de son éclosion cette saison en Serie A ? Non, je ne suis pas surpris. Ishak est quelqu'un que je connais parfaitement bien. Il évoluait avec mon petit frère, quand il était plus jeune. Je crois qu'à Lyon, on ne lui a pas laissé assez de temps pour bien s'affirmer. Si on lui avait fait un peu plus confiance, je pense qu'il aurait fait pareil, si ce n'est plus avec l'OL cette saison. C'est un jeune qui a énormément de talent. Il a beaucoup de qualités, que ce soit sur le plan technique ou physique, et je suis content qu'il ait pu trouver un club où il s'épanouit parfaitement. En parlant de votre petit frère Rachid, comment jugez-vous, jusque-là, sa saison avec l'Olympique Lyonnais ? Déjà, je suis content pour lui, même si je sais qu'il lui faut encore du temps pour s'affirmer davantage. Je sais que ce n'est pas facile de passer de la réserve à l'équipe professionnelle. C'est un autre championnat et d'autres ambitions. Toutefois, je dirais que le club, plus précisément le coach, Rémi Garde, le gère très bien. Il le fait jouer régulièrement, mais sait aussi le préserver quand il le faut. C'est bien, car ça lui permet de ne pas brûler les étapes. En tout cas, à Lyon, c'est l'environnement idéal pour lui pour progresser davantage. Récemment, lors d'un point de presse qu'il a animé, la question a été posée à votre frère au sujet de son choix de sélection, entre l'Algérie et la France. Et sa réponse fut évasive, en disant qu'il n'avait pas encore réfléchi à la question, puisque son objectif, à l'heure actuelle, est de s'affirmer à l'OL. Quel est votre commentaire ? Je l'ai très souvent au téléphone et je peux vous dire que sa décision est claire à ce sujet. Vous savez, il est encore jeune et les choses sont souvent mal interprétées. Je vous le dis, c'est juste une question de temps et de stabilité. Il sait parfaitement pour quelle sélection il jouera, et quand le moment sera arrivé, il se fera un grand plaisir d'annoncer ouvertement et publiquement sa décision. Peut-on dire qu'il optera pour l'Algérie, mais qu'il a juste besoin de plus de temps, c'est bien ça ? Je lui laisserai le soin d'annoncer lui-même sa décision. En tout cas, ce que je peux dire, c'est qu'il a juste besoin de temps, comme ce fut le cas avec d'autres joueurs, avant lui. Tout lui vient d'un coup. Il a donc besoin de se stabiliser d'abord. Votre contrat avec Bari arrive à terme à la fin de cette saison. Pensez-vous déjà à votre avenir ou pas encore ? Non, mon contrat expire en juin 2014. Cela dit, pour l'heure, je ne pense pas encore à mon avenir. Ma préoccupation est d'enchaîner les matches et aborder avec un grand sérieux les prochaines rencontres qui nous restent en championnat et aussi les échéances qui attendent l'EN. En fin de saison, je discuterai avec mon agent et le directeur sportif du club la question de mon avenir. On vous laisse conclure... Je tiens à remercier les supporters algériens pour leur soutien et leurs encouragements au quotidien, notamment via mon Twitter personnel. Cela m'a donné la force de revenir vite sur les terrains, et Inch'Allah, je reviendrai prochainement en sélection pour leur apporter encore plus de bonheur.