«Pour l'assistant d'Halilhodzic, on prendra tout notre temps» «Pour l'entraîneur de l'EN A', ce sera après les élections» Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a été l'invité, hier, du forum organisé par le journal Ouest Tribune, édité à Oran, pour répondre aux questions des journalistes, à l'hôtel Méridien, où s'est déroulée l'assemblée générale ordinaire de la FAF, mercredi. Ainsi, il a abordé plusieurs sujets importants, en répondant à certaines questions parfois complexes, vu qu'il n'a pas effectué de déclarations officielles depuis quelque temps. La qualification du milieu de terrain de Granada CF, Yacine Brahimi, domine les débats, après qu'il a opté pour l'Algérie. Le premier responsable de la fédération a annoncé, en effet, que le dossier du joueur a été envoyé, hier, à la FIFA, après qu'il a défendu les couleurs des Espoirs français : «Yacine Brahimi a voulu jouer pour l'Algérie. Son dossier a été transmis aujourd'hui, (Ndlr, hier jeudi), à la FIFA pour lui permettre de défendre les couleurs de l'Algérie.» Ainsi, contrairement à tout ce qui a été dit, son dossier n'a jamais été déposé à la FIFA, et ce n'est qu'hier que la plus haute instance du football algérien l'a fait. «Pour l'assistant d'Halilhodzic, on prendra tout notre temps» Concernant la nomination d'un entraîneur-assistant pour Vahid Halilhodzic, qui avait confirmé l'information, mais sans pour autant donner plus de détail, et avec la présence de Raouraoua au forum, les journalistes pensaient avoir le nom du futur technicien local, en vain. Le président explique : «C'est vrai, on s'est entendus sur la désignation d'un technicien pour renforcer la barre technique. Mais, je peux vous dire que rien n'a été fait. La fédération a tout le temps nécessaire devant elle pour faire le bon choix.» «Pour l'entraîneur de l'EN A', ce sera après les élections» Pour l'entraîneur des A', il dira que cela devrait se faire après les élections de la présidence de la FAF, prévues le 7 mars prochain, sans donner plus de précision : «Pour ce qui est de l'entraîneur de l'équipe A', ça devrait se faire après les prochaines élections de la fédération, prévues le 7 mars prochain. Cette équipe devra jouer les éliminatoires du championnat d'Afrique face à l'équipe libyenne. Cette dernière est redoutable, puisque tous ses joueurs sont des locaux, à un ou deux joueurs près. Notre tâche ne sera pas facile.» «C'est à Taïder qu'il faut poser la question» A propos du milieu du FC Bologne, Saphir Taïder, le président de la FAF n'a pas voulu donner le moindre détail, histoire de faire les choses dans la discrétion la plus totale, par rapport aux voisins tunisiens, puisque l'instance dirigeante du football tunisien et le nouveau sélectionneur des Aigles de Carthage, Nabil Maâloul, suivent de près le joueur. «Pour ce qui est de Saphir Taïder, il faut lui poser la question, pas à moi. C'est à lui de donner les détails en livrant ses impressions.» «Halilhodzic a atteint le premier objectif, mais a échoué au second» Beaucoup pensent que Vahid Halilhodzic a échoué dans sa mission, après l'élimination de l'Equipe nationale au premier tour de la 29e édition de la Coupe d'Afrique des nations, qui s'est déroulée en Afrique du Sud. Mais, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a émis un autre point de vue : «Le premier objectif tracé à Halilhodzic dans le contrat, c'est bien la qualification à la CAN-2013, lequel a été atteint. Le second, c'était la qualification en demi-finale de ce tournoi, mais il l'a raté. Et le troisième, à savoir la qualification à la Coupe du monde 2014, on est en train de travailler pour l'atteindre.» «Ailleurs, il gagnera plus de 30 millions de centimes par jour» Mohamed Raouraoua estime que Vahid Halilhodzic peut gagner mieux ailleurs. Cet aveu est destiné au sélectionneur national, qui bénéficie toujours du soutien de la fédération, notamment son président : «J'ai lu à travers la presse que Vahid Halilhodzic gagnait trente millions de centimes jour. Et il me semble qu'il pourra toucher plus ailleurs.» «Il faut porter un jugement sur la base du travail» Concernant toujours la barre technique des Verts et le sélectionneur Vahid Halilhodzic, Mohamed Raouraoua estime que les gens doivent porter un jugement sur tout le travail qui a été fait : «Je pense qu'il faut porter un jugement sur tout le travail qui a été effectué et non seulement sur les résultats. Halilhodzic commencera les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, donc, il doit continuer son travail dans la sérénité et en toute confiance.» «J'ai décidé de me porter candidat, car personne n'est capable d'assumer cette responsabilité» Raouraoua est revenu, encore une fois, sur sa candidature à sa propre succession, en affirmant : «Vous savez, j'ai décidé de me porter candidat à la présidence de la FAF, encore une fois, car je ne vois personne qui puisse me remplacer.» Avant d'ajouter : «On a décidé de faire appel à des jeunes universitaires dans les différentes ligues pour préparer la relève, afin qu'ils assurent la continuité, c'est notre souci aussi.» «Si quelqu'un veut se porter candidat maintenant, nous l'acceptons même si le délai est dépassé» A propos des candidatures, Mohamed Raouraoua fait exception en ouvrant la course à la présidence s'il y a un prétendant, même si les délais fixés sont écoulés. Une manière d'inviter d'autres gens à se porter candidat : «Vous savez, les délais de candidature ont été fixés du 2 décembre au 7 février. Vu que personne ne s'est manifesté, on a prolongé jusqu'au 20 de ce mois. Maintenant que les délais sont écoulés, et s'il y a une personne qui se manifeste, on va les rouvrir et accepter son dossier.» «Les critères de candidature, ce n'est pas moi qui les ai créés» A une question sur les critères de candidature, qui ont fait couler beaucoup d'encre, Raouraoua estime que ce sont des critères valables pour toutes les fédérations, en précisant : «Pour les critères de candidature à la présidence de la FAF, il faut savoir que ce n'est pas moi qui les ai créés. Ce sont des critères logiques valables pour toutes les fédérations, pas uniquement à la FAF.» «Lorsqu'on se qualifie, c'est tout le pays qui est en liesse, une fois éliminés, on tombe sur les gens» Très gêné par les critiques qui l'ont visé, Mohamed Raouraoua a tenu à préciser certaines choses : «Quand on se qualifie, c'est tout le monde qui est en liesse. En revanche, en cas d'élimination, on tombe sur les personnes. Ce n'est pas normal. Il faut que ces gens sachent qu'on est des bénévoles pour essayer de restructurer le football de notre pays. Alors, cessons !» «Aujourd'hui, les relations FAF-MJS sont excellentes» Tout le monde sait que les relations entre Mohamed Raouraoua et l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, étaient en dents de scie. Et après la venue d'un nouveau ministre, le professeur Mohamed Tahmi, le président de la FAF dira : «Aujourd'hui, les relations entre la fédération et le ministère sont excellentes. On travaille en étroite collaboration. D'ailleurs, nous avons d'excellents rapports avec M. Tahmi.» «Si c'était à refaire, on commencerait le professionnalisme avec la première division seulement» Mohamed Raouraoua a été questionné sur le professionnalisme, en sa qualité de premier responsable de l'instance qui dirige le football algérien. L'intéressé a déclaré à ce propos : «Si c'était à refaire, on commencerait le professionnalisme avec un nombre précis de clubs. La Ligue 2 devrait servir de tremplin. Tout ce qui a été dit en 2011, a été déjà dit en 2003, mais jusqu'à présent, il n'y a rien de concret». «En Algérie, on est incapables de former des gardiens de but» Le président de la fédération ne s'est pas mis dans la gêne en parlant des problèmes du football algérien, notamment celui inhérent à la formation. Estimant ce domaine complètement lésé, il précise : «Désormais en Algérie, on est incapable de former des gardiens de but. C'est un constat amer, mais il faut savoir que c'est la réalité. Pour l'équipe nationale des moins de 20 ans, on a regroupé 1000 gardiens de but à travers tout le territoire algérien pour choisir les meilleurs. Par la suite, on a choisi les 180 meilleurs, puis 40 et, enfin, 22 gardiens. De ces derniers, après un regroupement, nous n'avons pu avoir qu'un seul bon gardien, qui malheureusement est remplaçant. Vous voyez ! Je pense que le fait que quatre équipes s'entraînent sur le même terrain empêche les jeunes de progresser». «Il faut se poser des questions et savoir pourquoi un joueur ne comprend rien sur le plan tactique» Toujours concernant la formation, le président de la fédération se pose aujourd'hui la question de savoir pourquoi un joueur ne comprend rien du tout sur le plan tactique : «Aujourd'hui, il faut se poser la question : pourquoi un joueur ne comprend rien du tout sur le volet tactique ?». Puis, Raouraoua a enchaîné en annonçant que des entraîneurs se basent sur le travail des anciennes écoles russes : «Il y a des méthodes qui sont démodées, je parle des méthodes de l'ex-URSS. Regardez aujourd'hui en Russie, on a ramené Capello, un Italien pour entraîner l'équipe nationale russe. Si les techniciens russes étaient bons, on leur aurait fait confiance chez eux». «En Algérie, il y a 37 000 cadets, mais n'empêche que le Botswana nous a éliminés» L'élimination de l'EN U-17 de la Coupe d'Afrique des nations semble avoir beaucoup déçu le président de la fédération. Ce dernier a évoqué cette situation : «En Algérie, il y a 40 000 joueurs de catégorie juniors à travers tout le pays, mais on est incapables d'avoir onze bons joueurs. En cadets, par exemple, on en possède 37 000 à travers tout le territoire, mais on est incapable d'avoir une équipe. C'est cela qui a fait que le Botswana nous a éliminés chez nous à Bologhine». Il enchaînera : «Vous savez, nous avons toujours mis les moyens. Un voyage par exemple au Botswana nous coûte presque 500 millions de centimes». «On doit suivre l'exemple de l'Equipe de France 98» Pour Mohamed Raouraoua, il faut absolument suivre le modèle français pour réussir. Il a donné l'exemple des Bleus de 1998, qui ont été champions du monde. Voici le point de vue du président de la FAF : «On doit prendre l'exemple de l'Equipe de France de 1998 qui a été championne du monde. Les vingt-deux joueurs retenus pour ce tournoi ont tous fait les centres de formation français, et le résultat est là». «Nos clubs ne doivent pas vivre au dessus de leurs moyens» Mohamed Raouraoua estime que les clubs algériens doivent vivre selon leurs moyens et non pas au dessus, pour éviter les crises. «Je pense que nos clubs doivent vivre selon les moyens dont ils disposent et non pas au dessus. Aujourd'hui, tous les clubs sont en faillite. Si on appliquait la réglementation, ils rétrograderont tous au palier inférieur. On a vu les bilans que nous ont remis certains clubs, et croyez bien ce que je vous dis. En Algérie, il y a la DNCG qui s'occupe de la gestion financière des clubs, et qui va les aider à améliorer leur gestion», a conclu Mohamed Raouraoua.