Dagoulou : «Si le président ne veut pas de moi, qu'il me le dise en face !» Ce qu'on redoutait le plus du côté d'El Hamri vient de se produire, avant-hier, lorsque le MCO est redescendu à cette sinistre position de relégable. Epargnés par les faux pas de leurs concurrents directs, les Oranais n'ont malheureusement pas eu cette chance lors de la précédente journée, surtout que le WA Tlemcen est allé réaliser l'exploit de gagner El Harrach. Un résultat qui semble avoir affecté le moral des troupes de Slimani qui ont concédé, avant-hier en terre sétifienne, la plus lourde défaite de la saison qui témoigne, si besoin est, le marasme dans lequel se trouve le club présidé par le duo Abdelilah-Kalaïdji, car seuls deux dirigeants restent actuellement sur le navire, suite au retrait de Belhadj et ses partisans. D'aucuns estiment qu'au train où vont les choses, l'équipe se dirige à pas sûrs vers le purgatoire. Avec des dirigeants apparemment inconscients du danger qui guette l'équipe et des joueurs qui évoluent en déçà de leurs moyens, à cause de la pression qui augmente de plusieurs crans, même les plus optimistes parmi les fans du Mouloudia commencent à envisager un scénario semblable à celui de 2008 lorsque l'équipe avait quitté pour la première fois l'élite, alors qu'elle disposait de l'un des meilleurs effectifs du championnat avec les Feham, Berradja, Hanitser, Chaïb, Cherif El Ouazzani, Benatia, Bourzama, Belabbès, Bachiri, Haddou Benzerga, Bettouaf et Kechamli. Un mercato catastrophique pour les Hamraoua La saison passée, le MCO avait connu pratiquement la même situation, sinon pire, puisque l'équipe, contrairement à cette année, avait commencé la phase aller en position de relégable. Mais l'hiver passé, le Mouloudia avait admirablement géré le mercato hivernal avec tout d'abord une préparation de haut niveau effectuée à Marrakech où l'équipe avait pris part à trois matchs amicaux, mais aussi en procédant à un recrutement qui s'est finalement avéré judicieux avec des éléments comme Boussehaba, Boukemacha, Belabbès, Sandaogo et Kechout qui ont tous ramené un plus à l'équipe. Cette saison, ça a été tout le contraire, puisque l'équipe, en plus du fait qu'elle n'a pas effectué le moindre stage bloqué, est entrée en grève de quelques jours, alors que le recrutement a été catastrophique. A part Achiou qui se distingue durant quelques matchs, le recrutement des autres éléments est considéré comme le flop de l'hiver. Les règlements de comptes se pousuivent Au lieu de chercher les raisons de cette nette baisse de forme de l'équipe en cette phase retour, les responsables du club, qui pensent (à tort) qu'il y a des joueurs qui sont manipulés, veulent traduire certains d'entres eux en conseil de discipline. On parle, en effet, des deux Africains, Eudes Dagoulou et Saïdou Sandaogo ainsi que du joueur axial, Arslane Mazari, dont la présence aurait pu donner un plus certain à l'équipe, avant-hier du côté de Sétif. Mais les dirigeants, qui semblent aveuglés par les règlements de compte envers les joueurs engagés par l'ancienne direction, semblent toujours inconscients. Désormais, une intervention des hautes instances des pouvoirs publics s'impose, si on veut sauver l'équipe d'une seconde relégation en Ligue 2 qui risque cette fois-ci d'avoir des conséquences néfastes sur le club. Après la lourde défaite concédée à Sétif Ouamane : «Logiquement, c'est moi qui jouerai face à l'ASO» Le portier Réda Ouamane, relégué au statut de troisième gardien de but depuis la venue de Farradji, veut non seulement reprendre sa place dans la liste des 18, mais souhaite également prendre part à cette rencontre face à l'ASO Chlef, dans le cadre des huitièmes de finale de la Coupe d'Algérie : «Je n'ai de problème avec aucun des deux gardiens de but qui sont avant tout des amis à moi, mais c'est les décideurs au MCO qui sont en train de nuire à l'équipe. A présent, la logique veut que ce soit moi qui dois être aligné face à l'ASO. Si on ne m'aligne pas, je pense que la thèse qu'on n'aime pas les enfants du club va devoir se vérifier davantage. Que chacun prenne désormais ses responsabilités !» Les joueurs voulaient rentrer directement après le match Déçus par la lourde défaite enregistrée face à l'Entente de Sétif, les joueurs du Mouloudia ont voulu entrer directement après le match à Oran par bus, mais les responsables du club ont préféré ajouter une autre nuitée du côté de l'hôtel El Hiddab, afin de rallier Constantine et retourner à Oran par avion. Malgré ce très mauvais résultat, l'équipe se permet encore le luxe tant que l'argent est à gogo du côté d'El Hamri. Entraînement hier matin à l'hôtel C'est avec des jambes lourdes et un moral au plus bas que les coéquipiers de Bouterbiat ont pris part, hier matin, à une séance de décrassage dans le jardin de l'hôtel. L'équipe devra s'entraîner à partir d'aujourd'hui, au stade Habib-Bouakeul, pour préparer le match des huitièmes de finale de la Coupe d'Algérie face au rival chelfaoui. Les supporters du MCO quittent le stade après le 2e but Même si rien n'était joué, après le second but de l'Entente de Sétif, les fans du Mouloudia ont senti que la fin allait être douloureuse pour l'équipe. Dès que Delhoum a signé ce but de déontologie, la plupart des supporters ont décidé de prendre la poudre d'escampettes. Ils ont vu juste, puisque leur équipe n'a non seulement pas réussi à revenir au score mais a dû subir une véritable humiliation. Abdelilah est rentré par route Le PDG de la société, Larbi Abdelilah n'est pas resté avec le groupe à Sétif. Très déçu par la défaite de son équipe, le premier responsable du club est rentré directement après le match à bord de son véhicule. Le manager général absent Le manager général du Mouloudia d'Oran, Sofiane Elimam, n'a pas accompagné l'équipe à Sétif, pour des raisons personnelles. Achiou forfait contre l'ASO Selon le staff médical des Rouge et Blanc, le milieu de terrain des Rouge et Blanc, l'ancien Usmiste Hocine Achiou, sera forfait pour le match de Coupe d'Algérie contre l'ASO Chlef. Une défection qui constitue un coup dur pour les dirigeants du MCO qui comptaient sur l'expérience du joueur et son désir de revanche par rapport aux Chelfaoua pour arracher ce billet qualificatif pour les quarts de finale. Le joueur, qui souffrait des adducteurs avant même le début du match contre l'ESS, a dû rechuter, lui qui a pourtant joué moins d'une heure. Le joueur qui ne se sentait pas bien s'est rendu directement chez lui à Alger après le match pour entamer les soins. Reprise ce matin au stade Habib-Bouakeul C'est au stade Habib-Bouakeul que les Hamraoua vont reprendre l'entraînement de cette semaine pour préparer le match de vendredi prochain contre l'ASO Chlef. Les Oranais ont obtenu quatre séances cette semaine pour s'entraîner sur le nouveau revêtement synthétique du stade Habib-Bouakeul. Dagoulou : «Si le président ne veut pas de moi, qu'il me le dise en face !» L'international centrafricain refuse qu'on le fasse passer pour le fautif dans son bras de fer avec la direction du club. Il impute la faute tout bonnement au président du club, Abdelilah, qui selon lui refuse même de discuter avec lui. Quelle était votre réaction, après avoir appris cette lourde défaite contre l'ESS ? J'ai suivi le match sur les ondes de la radio. Je suis vraiment navré que l'équipe en arrive là. Cette défaite était prévisible, mais pas de cette ampleur, car la façon avec laquelle on est train de gérer le club laisse à désirer. Moi, je pense que les dirigeants sont les responsables de cette situation, car ils s'en fichent de l'équipe. Justement, les dirigeants semblent être furieux contre vous pour avoir boudé le match de Sétif... Qui devra être furieux, eux ou moi ? Cest moi qui suis en train de souffrir sur le plan financier. J'étais étonné de lire ça à travers la presse que le président était en colère contre moi. Pourtant, c'est lui qui a refusé de répondre à mes appels. J'ai dû utiliser une autre puce d'un autre opérateur afin qu'il me parle. Il m'a promis de me régler mercredi passé, avant de recevoir un appel de Djebbari qui était avec lui dans l'un des hôtels de la ville. Djebbari a tenté de me convaincre de jouer ce match. Pourquoi donc Abdelilah qui est à côté de lui n'a pas voulu me parler ? C'est lui le président, non ? Selon nos sources, vous risquez d'être traduit en conseil de discipline... Honnêtement, je serai curieux de savoir ce que Abdelilah va me reprocher. Mais je veux le défier en présence des dirigeants, du président du Comité des supporters et des journalistes. Je sais qu'il ne le fera pas, car ce président n'affronte finalement personne. C'est grave pour un président qui représente un grand club comme le MCO. Ne pensez-vous pas que vous auriez pu faire quelques concessions et jouer ce match ? Je l'ai fait face au CABBA pour les supporters. J'avais pourtant seulement deux séances dans les jambes avec le groupe, mais j'ai pris part à ce match. J'ai tout donné en première période, avant de flancher physiquement après la pause. Cette semaine, je me suis bien entraîné avant cet incident. On dirait qu'Abdelilah ne voulait pas de moi. Maintenant si tel est le cas, qu'il me donne ma libération et je rentre chez moi. Est-ce que vous allez jouer ce match de coupe contre Chlef ? C'est trop tôt de répondre à cette question. Je dois remettre de l'ordre dans ma tête et voir ce que va se dérouler cette semaine. Personnellement, j'ai seulement demandé à avoir un tête-à-tête avec le président. En refusant de me recevoir, c'est lui m'a poussé à bouder le déplacement à Sétif.