«En sélection, les clubs passent au second plan» Jeune, créatif, technique et polyvalent : Mario Götze a réussi, à 20ans seulement, de faire l'unanimité en Allemagne, que ce soit en évoluant sous le maillot de la Mannschaft ou du Borussia Dortmund. Pour FIFA.com, le prodige allemand a évoqué sa progression, ses ambitions et son rêve de jouer au Brésil en 2014. Mario Götze, finalement, quel est votre poste préféré ? En principe, je préfère évoluer au centre, dans un rôle de numéro 10. C'est là que j'ai joué le plus de matches avec le Borussia Dortmund. Mais je peux aussi rendre des services sur l'aile, à gauche ou à droite, ou même en pointe. Les différences ne sont pas si importantes. Je me sens à l'aise partout. J'ai eu l'occasion d'évoluer à plusieurs postes dans ma jeunesse. Les éducateurs du Borussia Dortmund insistent beaucoup là-dessus. Aujourd'hui, ça me vient sans doute plus facilement. Appréciez-vous également les systèmes sans véritable avant-centre ? Tout à fait. Face à un adversaire qui fait le choix d'une stratégie très défensive, cela peut être intéressant. Dans un tel système, les joueurs permutent beaucoup. Cela peut semer la confusion dans la défense. C'est un peu plus compliqué pour moi sur les longs ballons aériens mais j'essaye de ne pas trop y penser ! (rires) Le football a changé, un peu partout dans le monde. Désormais, les joueurs jeunes et techniques ont leur place dans toutes les équipes. C'est positif. Tous les pays ont intérêt à compter des footballeurs polyvalents dans leurs rangs. Après avoir connu une deuxième moitié de saison 2011/12 et un UEFA EURO 2012 décevants, quel regard portez-vous sur votre saison ? Je n'étais pas en forme au moment d'aborder l'Euro. Je n'étais pas encore tout à fait remis de ma blessure à l'aine et je n'avais pas disputé la finale de la Coupe d'Allemagne. J'ai connu six mois difficiles. C'est la raison pour laquelle je me suis concentré sur la nouvelle saison. Le plus important pour moi est d'être en bonne santé et en pleine forme. C'est l'objectif que je me suis fixé. J'ai beaucoup travaillé après ma blessure car je voulais revenir encore plus fort. Pour le moment, les résultats de l'équipe sont corrects, exception faite de la Coupe d'Allemagne. Individuellement, j'en veux toujours plus : plus de buts, plus de passes décisives, plus de temps de jeu. Pensez-vous que le Borussia Dortmund a trop misé sur la Ligue des champions de l'UEFA cette saison ? Franchement, je ne crois pas que nous aurions pu mieux jouer en Ligue des champions. En Coupe d'Allemagne, nous avons perdu contre le Bayern (1:0 à Munich). Ce sont des choses qui arrivent. En Bundesliga, nous sommes bien partis pour décrocher une nouvelle qualification pour la Ligue des champions. Bien entendu, l'écart qui nous sépare de la première place ne peut pas nous satisfaire. Il faut reconnaître que les Bavarois réussissent une superbe saison. De notre côté, nous avons perdu des points en route. La rivalité entre le Bayern et Dortmund fait-elle l'objet de discussions en équipe nationale ? De temps en temps, on se chambre un peu mais il n'y a rien de méchant. En sélection, les clubs passent au second plan. Comment expliquez-vous que votre équipe semble plus à l'aise en Ligue des champions de l'UEFA ? Ces deux dernières années, nous n'avons pas livré de prestations époustouflantes sur la scène européenne. C'est la raison pour laquelle nous voulions absolument montrer aux équipes de notre groupe, le Real Madrid, Manchester City et l'Ajax Amsterdam, ce dont nous étions vraiment capables. La qualification a toujours été notre objectif. Individuellement, nous étions tous très motivés. Michael Zorc, le directeur sportif du Borussia Dortmund, veut vous offrir un contrat jusqu'à vos 35 ans. Que comptez-vous lui répondre ? Je ne veux fermer aucune porte. Des clubs comme le Real Madrid, le FC Barcelone ou Manchester United ont un certain attrait. Découvrir d'autres championnats pourrait me permettre de progresser. Mais je n'y pense pas pour l'instant. Je suis très heureux à Dortmund. Tout se passe bien. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter de ça. L'n'a plus remporté de grande compétition internationale depuis l'UEFA EURO 1996. Berti Vogts, qui était sélectionneur à l'époque, a déclaré que l'Allemagne serait favorite de la Coupe du Monde de la FIFA 2014TM. Êtes-vous d'accord ? La phase finale n'aura lieu que dans un an. Pour le moment, nous devons déjà gagner notre billet. Mais il ne fait aucun doute que l'Allemagne est une équipe ambitieuse. Si nous participons à une compétition, c'est pour la gagner. En cas de qualification, vous disputeriez votre deuxième tournoi FIFA après la Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2009 au Nigeria. Cette expériencea-t-elle contribué à votre progression ? C'était un tournant ! Peu de temps auparavant, nous avions disputé l'Euro U-17 en Allemagne. C'était la première fois que nous passions à la télévision ou que nous étions sollicités par les médias. Ça m'a marqué. Auparavant, je ne connaissais des équipes comme l'Argentine et le Brésil que pour les avoir vues à la télévision. Ces tournois permettent à de jeunes joueurs d'acquérir rapidement une grande expérience internationale. À cette étape de leur développement, c'est très important. Le charme du métier de footballeur réside-t-il aussi, selon vous, dans la possibilité de découvrir d'autres pays et d'autres cultures ? Effectivement, ça y contribue. Dès notre plus jeune âge, nous nous sommes retrouvés au contact de joueurs issus d'autres milieux et d'autres cultures. C'est intéressant. La Coupe du Monde de la FIFATM aura lieu l'année prochaine au Brésil. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Tout le monde en rêve. La plus grande compétition de la planète va avoir lieu dans un grand pays du football comme le Brésil. C'est magique ! In FIFA.com «En sélection, les clubs passent au second plan» «Je n'étais pas en forme au moment d'aborder l'Euro-2012»