La mise en quarantaine, une arme à double tranchant Les jours s'égrènent à l'image d'un chapelet qu'on fait défiler entre les doigts et l'on se met tous à rêver de voir enfin nos prières d'aller au Mondial exaucées. La tension est manifestement palpable sur tous les visages et chacun de nous se pose la même question : les Verts sont-ils réellement capables de nous offrir une nouvelle victoire dimanche ? L'engouement autour de l'EN frise l'adoration et les «dépassements» enregistrés avant le match face à l'Uruguay ont poussé le président de la FAF a décider de cloîtrer les joueurs entre les murs luxueux de l'hôtel militaire de Béni Messous. Un black-out médiatique protectionniste C'est en fait par peur de voir l'équipe perturbée dans sa préparation que Raouraoua a délimité, fort légitimement du reste, le terrain autour de l'équipe nationale dans toute sa composante. Le président de la FAF a sans doute son idée sur la question et le fait qu'il s'obstine à ne pas céder aux sollicitations des journalistes qui lui réclament au moins un point de presse est sans doute motivé par un souci de protection de l'équipe avant ce match crucial. La presse entière a donc été réduite au silence et le black-out imposé a naturellement gêné les journalistes dans leur mission d'informer les millions de supporters qui sont à l'affût de toute information concernant leur équipe. Les Algériens qui vivent dans les petits villages réclament aussi leur droit à l'information Car les Algériens qui habitent dans les endroits les plus reculés du pays n'ont que la presse pour leur faire vivre comme s'ils y étaient la préparation de leurs Verts. Ils sont donc en droit de réclamer leur droit à l'information sur tout ce qui touche à leurs Verts avant le match contre la Zambie. Les médias lourds auraient au moins pu offrir cela aux Algériens d'ici, mais aussi à ceux vivant à l'étranger. On est tous très touchés de voir nos compatriotes de Paris, Montréal ou d'ailleurs envahir les rues où ils résident drapeaux algériens dans les mains. Ne serait-ce que pour ce moment de fierté qu'il faut tout partager avec eux. Mais la FAF en a décidé autrement. Et même la conférence de presse habituelle a été annulée pour, pense-t-on, ne pas pousser les joueurs à l'erreur… verbale. Loin de nous l'idée de critiquer bêtement cette stratégie du mutisme, aussi protectionniste soit-elle. On réclame juste le droit de vivre ensemble un événement qui nous appartient à tous sans exception. L'excès de concentration nuit à la concentration Ceux qui ont fait un peu de compétition savent très bien que la concentration est très bénéfique avant un grand événement. Les joueurs ont naturellement besoin de se retirer à un moment donné pour réfléchir sur la meilleure façon d'aborder leur rendez-vous. Les sophrologues ont même recommandé des séances d'hypnose pour les plus grands athlètes afin de les aider à faire le vide avant la compétition. Ceci est un fait scientifiquement avéré et les plus grands champions sont passés par là. Mais en revanche, lorsque cet isolement n'a pas été soigneusement préparé par un spécialiste en la matière, comme c'est le cas de l'EN, les risques de vivre l'effet inverse sont importants. En effet, l'excès de concentration nuit à la concentration. L'Afrique du Sud malmenée par l'Algérie à cause de l'excès de concentration en 2000 Les exemples des échecs dus à cet excès de protectionnisme sont légion dans le sport de haut niveau. L'on se rappelle par exemple la CAN-2000 lorsque les Verts étaient en train de discuter librement et très amicalement avec les journalistes algériens devant des confrères sud-africains médusés et envieux devant cette complicité. «Nos joueurs sont comme emprisonnés dans une caserne, alors que les vôtres décompressent en toute tranquillité. C'est pour cette raison que vous allez gagner», ont-ils lancé à l'endroit des Algériens qui les ont finalement accrochés (1-1) avec une équipe plutôt quelconque. Souvenez-vous de Morceli aux JO de Barcelone Mais l'exemple le plus cinglant est incontestablement l'incroyable échec de Noureddine Morceli lors des jeux Olympiques de Barcelone en 1992. En effet, le meilleur athlète algérien de tous les temps s'était présenté aux JO avec un statut de superstar planétaire, aidé de surcroît par une invincibilité qui a duré des années entières. La surmédiatisation de l'événement voulait que Morceli soit le plus exposé de toute la délégation algérienne. Son entraîneur et son entourage ont tout fait pour qu'il ne soit pas approché par les journalistes et parfois même les autres athlètes algériens. Résultat des courses : Morceli s'est retrouvé relégué à la toute dernière place, alors que son chrono et sa forme physique lui permettaient de s'offrir la médaille d'or, sans le moindre souci. L'échec a été total pour Morceli et son entourage qui ont dû regretter amèrement leur stratégie protectionniste et aveuglante qui a mis un champion incontesté dans une pression qu'il n'a pas su évacuer sur la piste. Raouraoua et Saâdane en pare-chocs de l'équipe L'équipe nationale se retrouve pratiquement dans la même peau de favori incontesté après les deux dernières victoires contre l'Egypte et la Zambie à l'extérieur. La «mise en quarantaine» des Verts risque de les inhiber et de leur faire vivre la même pression que Morceli demain face aux Zambiens, plutôt solides hors de leurs bases, comme ils l'ont largement prouvé contre l'Egypte au Caire. Mais, fort heureusement, les plumitifs que nous sommes ne détiennent pas la science infuse et Raouraoua peut grandement avoir raison d'avoir empêché qu'on dérange les joueurs avant un rendez-vous aussi capital. Reste à savoir si les joueurs sont capables de ne pas se laisser enfermer dans ce piège et répondre présents sur le terrain sans le moindre blocage. Les Verts doivent surtout savoir qu'en décidant de les mettre à l'abri des regards, Raouraoua et Saâdane ont pris le risque de faire face aux critiques les plus acerbes des journalistes frustrés que nous sommes. Mais pour les mettre dans les meilleures conditions, ils n'ont pas cédé d'un pouce, préférant prendre sur eux et servir de pare-chocs aux joueurs. A eux de leur renvoyer l'ascenseur pour le bonheur de tous. Nacym Djender ---------------- Ce sera Algérie-Zambie ou Algérie-Togo ? Si l'on en croit les préposés à l'organisation de la rencontre de ce dimanche, nos capés donneront la réplique au Togo et non pas à la Zambie. En effet, c'est le drapeau du Togo qui a trôné en bonne place à côté de celui de l'Algérie sur le panneau électronique du stade Mustapha-Tchaker. La méprise n'a été découverte que trois heures plus tard. 200 repas seront servis gratuitement Selon le DJSL de Blida, M. Belkacem Mellah, deux cents repas seront servis au niveau de l'enceinte du stade pour les envoyés de presse, les agents de sécurité et toutes les personnes qui doivent se rendre au stade plusieurs heures avant le coup d'envoi. Ce sont des citoyens de Blida, en coordination avec l'APC, qui se chargeront des frais inhérents à la confection des repas. Un éclairage aux normes «La pelouse du stade Mustapha-Tchaker sera éclairée suivant les normes internationales en vigueur», nous a dit M. Belkacem Mellah, en précisant que les projecteurs développeront un potentiel lumineux de 1200 lux (1 lux équivaut à 1 lumen/watt par mètre carré). La pelouse bichonnée Elle fait l'objet de toutes les attentions, et cela, depuis le retour des Verts à Blida. On parle de la pelouse du stade Mustapha-Tchaker. Il n'y a pas un brin de gazon qui dépasse et qui échappe au regard des jardiniers de l'OPOW. Une chose est certaine : ceux qui trouveront quoi que ce soit à redire en ce qui concerne la qualité du gazon de l'OPOW Tchaker ne trouveront que très peu d'écho. La pelouse est tout simplement impeccable. Le tartan du Cati n'a pas plu aux joueurs Le sélectionneur national, M. Rabah Saâdane, a décidé de programmer deux séances d'entraînement au Cati. C'était des séances importantes réservées à l'aspect tactique. Si le Cati qui appartient à la Sûreté nationale présente l'avantage d'assurer aux joueurs une sécurité absolue, sa pelouse en tartan n'a pas plus à ces derniers qui n'ont pas compris comment on peut s'entraîner sur du tartan alors que l'équipe jouera sur du gazon naturel. Saâdane : «Je sais ce que je fais» Devant l'inquiétude grandissante des joueurs, le capitaine Yazid Mansouri est allé gentiment demander au sélectionneur des explications. «Ne vous inquiétez pas, je sais ce que je fais», s'est contenté de lui répondre le coach. Saâdane savait effectivement ce qu'il faisait puisque le lendemain (hier), il a programmé une séance à huis clos au stade Tchaker de Blida. Un but d'anthologie de Saïfi Durant le match d'application de mercredi soir, beaucoup de buts ont été inscrits, mais celui de Saïfi était de loin le plus beau. L'attaquant d'Al Khor a en effet placé un tir en pleine lucarne laissant pantois le gardien d'en face. C'était la seule fois où les quelques privilégiés qui ont assisté au match ont applaudi. La prière du vendredi à l'hôtel Pour ne pas exposer les joueurs aux supporters, les responsables de la fédération ont décidé que même la prière du vendredi doit avoir lieu à l'hôtel. Ils ont même pris le soin de ramener un imam pour diriger la prière. Six joueurs ont pris des chambres individuelles Le cercle militaire de Béni Messous a été mis entièrement à la disposition des Verts. L'occasion pour certains joueurs de solliciter des chambres individuelles afin de pouvoir se concentrer sur le match. Les autres ont préféré la compagnie en restant à deux dans une même chambre. Yahia ménage sa cheville Au cours du match d'application joué jeudi en soirée au Cati, Anthar Yahia est sorti en touche plusieurs fois pour soigner sa cheville. Durant le match, il ne mettait d'ailleurs pas le pied afin de ne prendre de risques. Il faut toutefois rassurer les supporters et dire que Yahia sera prêt demain face aux Zambiens. Aucun blessé parmi les Verts Une source proche du staff médical nous a affirmé qu'aucun joueur de l'équipe nationale ne souffre de blessure. Tout le groupe est donc prêt pour le match Algérie-Zambie. On a parlé un certain moment de la blessure de Bezzaz, mais selon notre source, Bezzaz est en bonne santé depuis le début du stage. Les pros contents pour Benhamou Les joueurs de l'équipe nationale, notamment les professionnels évoluant en Europe, suivaient avec attention la situation de leur ancien coéquipier et ami Momo Benhamou. Après plusieurs semaines d'inquiétude, ce dernier a signé au MCO. Une nouvelle qui a soulagé les joueurs de l'équipe nationale qui n'attendent que le retour de Momo parmi eux. Les portes seront ouvertes à 20h Le premier responsable de la Jeunesse et des Sports de Blida nous confiera que les portes du stade Mustapha-Tchaker seront ouvertes au public à partir de 20h. Des mesures pour canaliser dans les meilleures conditions les spectateurs ont, par ailleurs, été prises. M. Mellah nous dira que le volet organisation a fait l'objet de plusieurs réunions avec toutes les parties concernées. «Les détenteurs de fumigènes seront traqués à l'entrée du stade» Le DJS de Blida a utilisé des mots très durs à l'encontre des personnes à qui viendrait l'idée de se munir de fumigènes, ce dimanche. «Je pense que la campagne de sensibilisation contre l'utilisation des fumigènes, dont votre journal, Le Buteur, a fait largement écho, a été très claire. Il s'agira ni plus ni moins que d'un impératif national. Jeter un fumigène, le jour du match, c'est faire courir des risques à l'EN et au prestige du pays. Il y aura, à l'entrée du stade, une traque des détenteurs de fumigènes, et à ma connaissance les coupables seront passibles de poursuites judiciaires», affirme ce responsable. Joyeux anniversaire Halliche ! Mercredi dernier, Rafik Halliche a bouclé ses 23 ans, mais on ne sait pas si ses coéquipiers s'en sont rendus compte car aucun gâteau ne lui a été préparé. Toutefois, le meilleur cadeau que Halliche souhaite recevoir c'est la victoire demain face à la Zambie. Ghilas plus jeune que Djebbour d'un jour En scrutant les dates de naissance des joueurs de l'équipe d'Algérie, nous avons remarqué que les deux attaquants des Verts sont nés presque le même jour. Rafik Djebbour est arrivé au monde le 8 mars 1984, soit 24 heures avant Kamel Ghilas né le 9 mars de la même année.