«Je suis peiné pour Chaouchi, mais je dois saisir cette opportunité.» «J'ai pensé à partir en fin de saison, mais... » Six ans après, Chaouchi connaît le même sort. Dans le collimateur de la commission de discipline, après la fameuse finale de la Coupe d'Algérie perdue face à l'USMA d'Alger, le portier mouloudien, Fawzi Chaouchi, risque de regretter très longtemps son comportement, jugé inadmissible par les responsables du football algérien, en recevant la très lourde sanction de deux ans de suspension ferme. Un verdict assez cruel pour l'ancien portier de la JSK et de l'ESS, qui sera contraint de céder sa place pour une très longue période pour sa doublure, Houari Djemili, qui se retrouve brutalement devant les feux des projecteurs, devenant le titulaire dans la cage mouloudéenne au minimum jusqu'à la fin de l'exercice 2012-13. Chaouchi est le n°1 en Algérie, mais... Si la majorité des observateurs sont plus au moins unanimes à dire que Fawzi Chaouchi est le meilleur portier en Algérie, en méritant amplement de faire partie de la sélection nationale, les dirigeants du MCA ont, néanmoins, pris l'idoine décision lors du mercato estival de recruter un second gardien de qualité en l'occurrence, Houari Djemilli, qui a fait ses preuves dans le haut niveau avec le club phare de la ville des Ziyanides. Djemilli a l'expérience pour assumer ce rôle En côtoyant depuis sa venue au Widad de Tlemcen de grands gardiens à l'instar de Benfissa, Gaouaoui, Hadjaoui, ou Benmoussa, Houari Djemilli a toujours réussi à s'imposer dans les plans de ses entraîneurs au WAT. Ce dernier a l'expérience requise pour assurer la succession de Fawzi Chaouchi dans les bois, lors des trois matchs de championnat. Un riche vécu avec le WAT Même s'il n'a pas eu l'honneur de disputer des compétitions étrangères avec son ancien club du WAT, Houari Djemilli pourra, néanmoins, se targuer d'avoir été champion en D2 lors de l'accession des Bleu et Blanc en 2009, en disputant probablement plus de 100 matchs dans la cage tlemcéniènne depuis ses grands débuts avec les seniors widadis. Assez brillant lors de la préparation d'avant-saison En ayant l'immense avantage de connaître de nombreux joueurs du MCA, qui ont déjà porté le maillot bleu et blanc par le passé, à l'instar de Bachiri, Djallit ou Yallaoui, Houari Djemili n'a pas mis beaucoup de temps pour retrouver ses repères dans le groupe mais aussi sur le terrain. Il a livré un match extraordinaire face aux Hollandais de Vitesse Arnhem, dans un match amical lors du stage bloqué d'avant-saison des Mouloudéens en Espagne. Il était déçu de ne pas jouer la Coupe d'Algérie En soutenant toujours son coéquipier Fawzi Chaouchi, Djemili n'a jamais réclamé du temps de jeu ou une place de titulaire. Le natif de Teghennif a été très déçu de la décision du coach Djamel Menad de ne pas compter sur lui en Coupe d'Algérie, avant même d'atteindre la grande finale, en affirmant haut et fort que partout dans le monde le second portier avait la possibilité de disputer cette compétition. L'occasion rêvée de montrer ses capacités Pas du genre à bouder les entraînements ou fracasser son entraîneur dans les médias, Houari Djemili a gardé le silence tout en poursuivant le travail avec beaucoup de sérieux, en ayant désormais la possibilité de prouver de quoi il est capable d'apporter au MCA avec la récente suspension de Fawzi Chaouchi. Les Chnaoua l'ont toujours respecté Même si Chaouchi reste le chouchou des supporteurs des Verts, le portier Houari Djemili n'a jamais eu le moindre problème avec la galerie mouloudéene qui a souvent salué son professionnalisme en mettant régulièrement la pression sur Chaouchi, pour se transcender, pour le grand bien du MCA, qui n'a jamais eu le moindre souci dans ce poste cette saison, ce qui n'était nullement le cas la saison dernière. Il devra écarter l'idée d'un départ cet été A 26 ans, Houari Djemili, annoncé un certain temps proche de rejoindre l'EN locale, devra écarter la possibilité d'un départ cet été. Lui qui avait l'opportunité de rebondir loin du MCA, puisque le portier mouloudéen devra briller en cette fin de saison pour permettre au club doyen de finir le championnat en force, tout en convaincant les futurs dirigeants de l'utilité de chercher un gardien la saison prochaine. Il fera tout son possible pour assurer brillement la succession de Fawzi Chaouchi, en passant de la sorte de l'ombre à la lumière. «Je suis peiné pour Chaouchi, mais je dois saisir cette opportunité» Houari, on imagine que vous êtes au courant des sanctions infligées à Ghrib, Menad ainsi que Babouche et Chaouchi ? Bien sûr que j'ai suivi avec beaucoup d'attention tout ce qui s'est passé après la finale de Coupe d'Algérie, en regrettant tout cela, puisque nous avons réussi une excellente saison jusqu'au match face à l'USMA, et je ne vous cache pas que je suis assez triste pour mes coéquipiers, l'entraîneur ainsi que pour Omar Ghrib. Quel est votre sentiment sur la sanction de deux ans ferme infligée à votre coéquipier Chaouchi ? Je suis très peiné pour lui, car Fawzi est un ami très proche et je le considère même comme un frère. Nous avons vécu de très bons moments depuis le début de saison, en espérant que sa sanction sera réduite prochainement, afin de pouvoir rejouer le plus tôt possible. L'avez-vous contacté après l'annonce officielle de cette sanction ? Pour le moment, je n'ai pas voulu l'appeler, car je sais qu'il sera à coup sur très abattu, mais je dois attendre juste deux ou trois jours pour le contacter, en essayant de lui remonter le moral, tout en tentant de le convaincre de ne pas baisser les bras, afin de revenir de nouveau au-devant de la scène, dès la fin de sa sanction. Selon vos dires, vous avez des bons rapports avec lui, malgré le fait qu'il vous a privé de jouer, en passant pratiquement l'intégralité de la saison sur le banc de touche ? Ce n'est nullement une honte de rester sur le banc, en voyant un grand gardien comme Chaouchi dans les bois. Je ne suis nullement un ingrat pour oublier que j'ai beaucoup progressé à ses côtés, car j'ai beaucoup appris en le côtoyant quotidiennement aux entraînements. Désormais, vous avez la possibilité de finir au moins la saison, dans la peau de titulaire. Une belle occasion de prouver que vous avez les qualités pour évoluer au MCA, non ? J'ai déjà joué deux matchs et demi, en préservant ma cage vierge, et je pense que j'ai toujours réussi de belles performances depuis ma venue au MCA, en n'ayant pas besoin de prouver à personne que je mérite ma place ici, car j'ai déjà fait mes preuves aussi au WAT durant de longues années. Sincèrement, avez-vous regretté un certain moment d'avoir opté pour le club doyen ? Non, je n'ai jamais regretté mon choix, car ce n'est pas donné à tout le monde de défendre le maillot d'un grand club comme le MCA. Certes, j'étais un certain moment frustré de ne pas jouer quelques matches, à l'instar des premiers tours de Coupe d'Algérie, ce qui est légitime pour un portier ambitieux, mais je n'ai jamais tenté de perturber la bonne sérénité de l'équipe. Mais vous avez forcément envisagé de partir en fin de saison, n'est-ce pas ? Certes, j'ai pensé à la possibilité de partir à un certain moment, car c'était difficile pour moi d'envisager une seconde saison de suite dans la peau d'une simple doublure. Je suis quelqu'un d'ambitieux, et je suis sûr et certain que je peux m'imposer dans n'importe quel grand club en Algérie. Maintenant que la donne a changé, on imagine que vous avez envie de rester, avec l'assurance de jouer régulièrement... Effectivement, car le club a besoin de mes services, et je dois honorer de la sorte convenablement mon contrat, en tenant à apporter un plus concret en cette fin de saison, avec l'espoir de finir en force lors des trois derniers matches de championnat. Ne vous-craignez pas que la pression sera très forte sur vos épaules, pour pallier l'absence d'un joueur comme Chaouchi ? Non, car je ne suis pas un jeune junior qui débute encore sa carrière, et j'ai déjà participé à de nombreux matches importants avec le WAT, en ne sentant aucune pression particulière, sauf que j'a mon propre style de jeu, qui est forcément différent de celui de Chaouchi. Quel sera votre objectif en cette fin de saison ? Je vais essayer de faire mon possible pour permettre au MCA de finir la saison le plus haut possible, en ayant conscience que mes performances seront très suivies, avec, pourquoi pas, la possibilité d'enchaîner de belles prestations, pour rejoindre dans un premier temps l'EN locale. A vous le soin de conclure... J'espère du fond du cœur que la commission va réduire la durée des sanctions, car on a besoin de la présence de tout le monde, tout en lançant un message aux Chnaoua pour nous soutenir encore et toujours en cette fin de saison. -------------- Le 14 avril 2007, Abdouni a été suspendu pour deux ans par la CAF Six ans après, Chaouchi connaît le même sort La suspension de deux ans de Fawzi Chaouchi par la Ligue nationale, a provoqué une onde de choc dans le milieu footballistique et au sein des supporters du club qui l'avaient hissé au rang de coqueluche. Au Mouloudia, c'est un air du déjà vue puisque le club avait connu une sanction similaire avec son gardien de but, Merouane Abdouni. Personne n'a oublié côté mouloudéen le match aller de la Coupe de la CAF qui avait eu lieu, le 4 mars 2007, face aux Nigérians de Kwara United, qui avaient remporté chez eux la première manche sur le score de 3 à 0. L'arbitre ivoirien de la rencontre avait alors rédigé un rapport accablant à l'encontre de Merouane Abdouni et d'autres de ses camarades. Résultat des courses, le 14 avril 2007 la sentence est tombée, Merouane Abdouni a été suspendu deux ans de toutes compétitions. Et contrairement à Chaouchi, Merouane n'avait pas le droit d'exercer son métier dans un club étranger. C'était le début de la descente aux enfers d'Abdouni, qui était pourtant à l'apogée de sa carrière. Depuis cet événement, Merouane bien qu'il ait essayé de se refaire une virginité, n'est jamais parvenu à remonter la pente. Six ans après, c'est Chaouchi qui connaît le même sort que l'enfant de Bordj El Kiffan. Suspendu lui aussi pour deux ans fermes, la carrière de Fawzi semble prendre la même trajectoire que celle de son prédécesseur. A la seule différence, c'est que le héros d'Oum Dourmane pourra sauver la mise en allant monnayer ses talents dans les pays du Golfe. Ce coup du sort est très mal vécu par les Chnaoua qui ont toujours soutenu leur chouchou. Et le fait de savoir qu'ils ne pourront plus le voir à l'oeuvre sous les couleurs du Doyen sera une situation très difficile à surmonter.