Velud : «Ce sera très compliqué» Il ne décolère pas le président de l'ESS depuis que son joueur Gourmi a quitté le pays pour se rendre en France auprès de sa famille. Le joueur a fait parvenir à la direction de son club un dossier médical que le boss sétifien a jugé de faux : «Cela crève les yeux et il n'est pas utile d'être un spécialiste pour voir que ce dossier est monté de toutes pièces. D'ailleurs, si Gourmi était vraiment blessé ou je ne sais quoi, pourquoi ne s'est-il pas fait examiner par le médecin du club ? Il aurait été couvert comme cela.» «Il a tout simplement tout fait pour ne pas aller au Gabon» Pour Hassan Hammar, les agissements de Gourmi ne se sont pas faits sans calculs. Il dira que le joueur a tout simplement voulu faire l'impasse sur le déplacement au Gabon : «Les choses sont très claires, Gourmi a simulé une blessure pour ne pas être avec ses camarades à Bitam pour jouer le match retour comptant pour la Coupe de la CAF. En plus de cela, il a voulu prendre du repos pour rejoindre l'Equipe nationale en étant au mieux de sa forme physique. Cela ne se passera pas comme ça.» Docteur Kari : «Seuls les dossiers de Ziti et d'Aoudia nous sont parvenus» Le médecin chef de l'ESS, le docteur Kari, nous confiera que son confrère de l'Equipe nationale, le docteur Aït Tahar, n'a transmis que deux rapports médicaux, ceux concernant Ziti et Aoudia. Il ne peut y avoir omission en ce qui concerne Gourmi qui a choisi de se faire examiner en France. Y a-t-il anguille sous roche ? En plus de ne pas se plier au règlement intérieur qui stipule que tout joueur n'est mis en congé de maladie qu'aprés avis du médecin du club, Gourmi fera certaines confidences. Il affirmera qu'à aucun moment les dirigeants n'ont pris sa défense quand il était la cible d'un groupe de supporters qui ne lui ont pas pardonné d'avoir raté la demi-finale de Coupe d'Algérie contre le MCA. Tout cela fait que les relations entre lui et la direction du club ne sont pas au beau fixe et que les rumeurs qui font état de son prochain départ vers l'USMA se confirment de jour en jour. - Velud : «Ce sera très compliqué» L'entraîneur sétifien Hubert Velud n'a pas manqué d'évoquer le travail qui est fait au niveau du centre de formation : «Ces jeunes joueurs qui sont au niveau du centre de formation sont l'avenir de l'Entente, nous devons impérativement en prendre soin. Ils représentent le capital du club», dira en substance le technicien français. Ce dernier ajoutera : «Le football professionnel exige le recrutement de joueurs expérimentés mais l'âme de l'équipe doit être issue du club. C'est dans cette optique qu'un travail à long terme doit être entrepris. Pour ce qui est de ce match face à l'US Bitam, nous ferons le maximum pour arracher la qualification, même si l'équipe est très diminuée.» Une situation financière plutôt délicate Les joueurs n'ont pas perçu plusieurs salaires et surtout n'ont pas de certitude d'être payés dans les tous prochains jours. L'ESS est dans une situation financière très délicate. «L'Entente possède une histoire et fait partie du patrimoine de la région et du pays. Ce qui aurait dû être une chance pour le club n'a finalement été d'aucune utilité», a expliqué Hammar. De la démagogie, en veux-tu en voilà ! Et pourtant, ils en ont tenu des beaux discours ces soit disant bailleurs de fonds qui se sont éclipsés dans la nature. «L'ESS est la deuxième mère», dira l'un, avant de se faire transparent pour très longtemps. «Nous les Sétifiens, nous marchons au nif», dira l'autre, tout en ne tenant pas sa promesse d'aider le club. Bien sûr toute cette mauvaise foi des uns et des autres ne saurait cacher qu'il y a eu, quelque part disfonctionnement au niveau des structures mêmes du club. Un changement de vision ? Force est de reconnaître que Hammar et les principaux responsables sétifiens se sont démenés comme ils ont pu pour alimenter les caisses du club. Ce qu'on peut leur reprocher est le changement de vision en ce qui concerne les sources de financement. En effet, cette saison, manifestement, on a compté, du côté de la direction du club, sur les gros investisseurs en délaissant totalement les habituels petits bailleurs de fond. Ces derniers sont des petits entrepreneurs locaux qui n'hésitaient pas à mettre la main à la poche pour donner des sommes, certes modestes mais loin d'être négligeable. Les membres du staff atterrés Il est certain que Velud et ses adjoins ont, comme on dit, les mains liées devant cette situation. Ils sont manifestement atterrés par tout ce qui arrive. Bien sûr, aucun commentaire ne sera fait et Hubert Velud et son équipe ne peuvent qu'attendre quelle tournure prendront les événements. A n'en pas douter l'équipe jouera le match contre l'US Bitam mais elle ne le fera pas dans le meilleur état d'esprit et cela ne peut jouer qu'en faveur des Gabonais. US Bitam-ESS L'affiche des huitièmes de la Coupe de la CAF On pouvait lire sur le site officiel de la CAF que le match qui opposera l'ESS à l'US Bitam est l'affiche de cette journée de Coupe d'Afrique. Cette rencontre mettra aux prises deux équipes dominent leurs championnats respectifs. Aoudia, Maameri, Ziti et Lakhdhari out Hubert Velud gardait un infime espoir de pouvoir disposer des services d'un ou deux des joueurs qui sont blessés. Le verdict est finalement tombé : Aoudia, Maameri, Ziti et Lakhdhari sont bel et bien blessés et aucun d'eux ne pourra tenir sa place contre la formation gabonaise de l'US Bitam. Une satisfaction, cependant. Le latéral gauche sétifien Mohamed Legraa qui convolera en justes noces le 13 juin a décidé d'effectuer le déplacement au Gabon. Djerroudi a pu avoir 29 visas d'entrée au Gabon ! L'attitude du consul du Gabon en Algérie a changé du tout au tout lors de sa deuxième rencontre avec Djerroudi, le chargé des affaires administratives de l'ESS. Tous les visas demandés ont été octroyés sans aucune difficulté. Ils sont au nombre de 29. Vint-cinq d'entre eux concernent la délégation de l'ESS, trois autres pour les journalistes et un pour le fidèle supporter Hocine Seddiki. C'est OK pour Aouedj, mais... Comme nous l'avions annoncé, Hammar s'est entretenu avec le sociétaire du MCO Aouedj. Un terrain d'entente a été trouvé entre les deux hommes et cela pour ce qui est du volet financier et aussi la durée du contrat. Il ne reste à Aouedj qu'à récupérer sa lettre de libération avant de signer son contrat. Et c'est justement là le plus difficile malgré les assurances du joueur. Lakhdhari : «J'irais au Gabon pour les couleurs du club» Même s'il est blessé et qu'il n'a aucune chance de disputer la moindre minute du match contre l'US Bitam, Lakhdhari a répondu favorablement à la demande des dirigeants d'effectuer le déplacement au Gabon. Son nom figurera sur la feuille de match uniquement pour compléter la liste des dix-huit : «Nous sommes des joueurs professionnels qui avons des droits, certes, mais aussi des devoirs. Par ailleurs, le titre de champion d'Algérie montre que nous avons bien fait notre travail. Chacun d'entre nous a reçu des dizaines de messages d'encouragement de la part des supporters, même si ces derniers regrettent que l'avenir du club soit en danger. J'ai accepté d'effectuer le déplacement au Gabon, tout en étant blessé pour faire honneur aux couleurs du club. L'ESS a un statut à défendre et c'est quelque part l'ambassadeur du football national. Nos supporters savent pertinemment que les joueurs qui composent l'effectif sont issus de bonne famille et qui ont fait les sacrifices nécessaires pour porter très haut les couleurs du club.» 14 joueurs valides ! Delhoum, Aoudia, Karaoui, Nadji, Aroussi, Belkaïd, Lakhdhari et Gourmi, ce sont là huit joueurs qui possèdent une licence africaine et qui ont déclaré forfait pour le match retour au Gabon. Certains sont blessés, d'autres suspendus et certains, comme Gourmi ont tout simplement boudé ce déplacement. Tout ceci fait que Velud sera soumis à un véritable casse-tête pour composer son équipe. De toutes les façons, seulement quatorze noms seront sur la feuille de match. L'Entente doit voir grand Concernant les objectifs à atteindre cette saison, l'entraîneur de l'ESS dira : «Après avoir remporté le titre de champion d'Algérie, l'Entente doit voir plus grand et quand je dis plus grand, je veux bien évidemment parler de la compétition continentale. L'ESS doit briller à ce niveau-là, mais cela ne doit pas se faire au détriment des jeunes. Ces derniers seront appelés à défendre le maillot de l'Entente en équipe première dans les quatre années à venir.» Près de la moitié de l'équipe est restée à Sétif Aussi pathétique que surréaliste Au vu du très grand nombre d'absences qui affecteront l'équipe lors du match retour face à Bitam, on est en droit de se demander si l'ESS n'offre pas une image déplorable aux yeux du monde sportif. A quelques jours du match retour contre le club gabonais pour le compte de la Coupe de la CAF, un match qui, rappelons-le, peut leur permettre de poursuivre l'aventure africaine, plusieurs joueurs de l'ESS ont déclaré forfait pour des raisons plus ou moins acceptables. De toutes les façons, ce que vit le club des hauts plateaux est aussi pathétique que surréaliste. Le club à l'agonie ! Ceux qui suivent de près le quotidien du club sétifien vous diront que l'état de crise dans lequel se trouve ce club était finalement prévisible. Plusieurs indicateurs étaient au rouge depuis maintenant des semaines et les résultats purement techniques, qui sont excellents, cachent mal un profond malaise financier. Ce n'est que parce que les joueurs ont consenti à maintes reprises à faire des sacrifices qu'une crise n'a pas surgi plus tôt et cela aurait été un mal pour un bien. Les conséquences seront graves et surtout irréversibles car on se trouve en phase de dénouement en ce qui concerne la compétition africaine dans laquelle est engagée l'ESS. C'était pratiquement inévitable Certains joueurs de l'ESS, le champion d'Algérie, dénoncent des retards répétés dans le versement de leurs salaires et de certaines primes de match. Dans l'immédiat, l'équipe de l'ESS se présentera sans plusieurs de ses atouts face à la formation gabonaise de l'US Bitam. Si la décision de jouer ce match a été prise, l'équipe sera privée de ses titulaires.