«J'apprends chaque jour à ses côtés, il n'y a pas de rivalité entre nous deux.» «Malgré ce que j'ai pu endurer après la CAN, je n'ai à aucun moment regretté mon choix pour l'Algérie.» Souvent discret et peu bavard avec les journalistes algériens, Faouzi Ghoulam a répondu favorablement à notre sollicitation pour cette interview à l'issue du match face au Rwanda. Bien que quelque peu réticent au départ, le joueur de Saint-Etienne, tout heureux de la nouvelle victoire des Verts à Kigali, a accepté de nous parler de sa situation de remplaçant en sélection et d'évoquer sa relation avec son concurrent direct à ce poste de latéral gauche, Djamel Mesbah. Des rumeurs avaient été lancées affirmant soi-disant que les deux hommes ne s'entendaient pas bien, ce que Ghoulam a nié en bloc. Tout d'abord, un commentaire sur ce nouveau succès acquis à l'extérieur face au Rwanda ? Ce fut une belle victoire pour nous et on est très heureux. C'était vraiment important pour nous de gagner cette partie pour pouvoir mettre la pression sur le Mali et les mettre devant le fait accompli. On a fait notre boulot, malgré que ce fût très difficile. On a un peu péché dans la finition, car je pense qu'on aurait pu alourdir le score et se mettre à l'abri assez rapidement dans le match. Une victoire bonne pour le moral aussi, n'est-ce pas ? Aujourd'hui, ce qui nous importait le plus, c'est d'engranger trois nouveaux points. On a réalisé l'essentiel et c'est ce qu'il faut retenir. On a ramené deux victoires de l'extérieur, ce qui n'est jamais arrivé par le passé à l'Algérie. On va savourer et prendre le temps de bien fêter ça. Contrairement aux deux précédents matchs disputés face au Burkina Faso et le Bénin, cette fois vous n'avez pas du tout été aligné par le sélectionneur national. Déçu ? Vous savez, je suis un compétiteur et c'est normal d'être déçu de ne pas jouer. Après, le plus important, c'est le groupe, la nation. Nous, les joueurs, on est là, on se met à la disposition du coach et on s'entraîne d'arrache-pied pour être toujours performants si on nous sollicite. Après, si le sélectionneur me fait entrer pour 5 minutes ou plus, je prends quand même. Vous est-t-il arrivé de vous dire «J'aurais dû peut-être attendre un peu avant d'opter pour l'Algérie», sachant que vous n'avez pas joué la CAN, que vous n'avez pas encore réussi à détrôner Mesbah et par-dessus le marché, vous avez perdu durant plusieurs semaines votre place de titulaire à Saint-Etienne ? Non, pas du tout. Je n'ai eu aucun regret par rapport à ça, malgré ce qui s'en est suivi comme situations. J'ai fait mon choix au bon moment et je l'assume. La CAN a été une bonne expérience pour moi, malgré le fait que je n'ai pas joué le moindre match. J'ai commencé face au Bénin au mois de mars, où j'ai délivré une passe décisive et j'ai réalisé une bonne prestation. Ensuite, j'ai joué face au Burkina Faso et une nouvelle fois face au Bénin et j'en suis sorti satisfait. Après, on a deux bons latéraux gauches dans l'équipe, et il vaut mieux en avoir deux bons, que deux mauvais. Donc heureux d'être là ? Plus qu'heureux. Je suis toujours en période d'apprentissage et j'aurai le temps de gagner ma place. Comment est votre relation avec Mesbah ? Super bien. On s'entend parfaitement, et on peut dire que c'est un peu mon mentor. C'est lui qui m'encadre en sélection et qui m'aide à progresser. Même si je ne joue pas, je prends beaucoup d'expérience à le côtoyer chaque jour à l'entraînement lors des stages. Il m'explique des choses et c'est tout à son honneur. Comme je l'ai déjà dit, en sélection, on est tous des frères. Il n'y a pas cette rivalité qu'il peut y avoir en club. On est des compétiteurs, certes, mais c'est l'intérêt de la sélection qui prime avant toute chose. D'ailleurs, bien qu'il soit mon concurrent direct, je ne manque pas de lui souhaiter bonne chance avant chaque match. Concernant votre futur en club, avez-vous tranché ou pas encore ? Pour l'instant, je suis toujours joueur de l'AS Saint-Etienne. Vous faites l'objet de beaucoup de convoitises. C'est aussi un peu perturbant, non ? Sincèrement, je ne me préoccupe pas de ça pour le moment. Depuis mon arrivée au stage de l'EN, j'étais concentré uniquement et à 100% sur la sélection. On verra bien ce que l'avenir nous réserve.