Belaïli : «Je suis Algérien, je ne veux jouer que pour l'Algérie !» L'affaire risque de faire l'effet d'une bombe : la Fédération tunisienne de football, à travers le sélectionneur Nabil Maloul et son staff technique, a entrepris la démarche de tenter de naturaliser Youssef Belaïli, milieu de terrain algérien de l'Espérance de Tunis, afin de lui permettre de défendre les couleurs de la Tunisie. C'est ce que nous apprenons d'une source sûre. Aussi, le joueur le confirme dans l'interview qu'il nous a accordée (lire ci-dessous). Les Tunisiens veulent le naturaliser comme pour Clayton et Santos Les Tunisiens, en mal de talents ces derniers temps et qui ont vu même Saphir Taïder leur échapper et choisir de jouer pour l'Algérie, ont voulu profiter de la non convocation de Belaïli en sélection d'Algérie pour le match amical face à la Guinée pour recourir, avec lui, à une méthode déjà usitée, il y a une dizaine d'années, et qui leur avait permis de bénéficier des services de deux Brésiliens, Clayton et Santos. La perspective de jouer les barrages de la Coupe du monde (dans le cas où la Tunisie ne perdrait pas contre le Cap-Vert) fait réfléchir les responsables du football tunisien à «importer» des talents, dont le jeune milieu de terrain algérien qui, paradoxalement, était ignoré par Nabil Maloul lorsqu'il était entraîneur de l'Espérance de Tunis. L'ES Tunis a refusé de le vendre à Derby County Preuve de la valeur avérée de Belaïli : comme rapporté dans nos colonnes, il y a quelques jours, le club anglais Derby County a fait une proposition très alléchante pour bénéficier de ses services, mais l'Espérance, qui vise le titre africain et donc une participation à la Coupe du monde des clubs, a refusé l'offre, arguant qu'elle a besoin du joueur. Bref, tout le monde reconnaît la valeur du joueur, sauf Vahid Halilhodzic qui ne l'a jamais convoqué, ne serait-ce que pour discuter avec lui. Peut-être qu'avec la démarche que les Tunisiens viennent de tenter, il serait temps de lui donner sa chance avec les Verts. Belaïli : «Je suis Algérien, je ne veux jouer que pour l'Algérie !» Quelles sont vos nouvelles ? Tout va bien, merci. Je me trouve actuellement à Tunis avec mes coéquipiers de l'Espérance de Tunis, pour préparer le quatrième match de poules de la Ligue des champions. Nous avons appris que Derby County a fait une offre à l'Espérance de Tunis pour bénéficier de vos services. Confirmez-vous l'information ? Oui, je la confirme. Derby County, un club anglais, m'a contacté à travers mon agent et m'a fait une proposition financière très alléchante. Cependant, la direction de l'ES Tunis m'a dit qu'elle avait besoin de moi et a rejeté l'offre, assurant qu'elle ne me lâcherait pas, même contre des milliards. Je n'avais d'autre choix que de poursuivre l'aventure avec l'Espérance. Cela dit, vous ambitionnez certainement d'embrasser une carrière en Europe, non ? Evidemment ! Cela dit, tant que je suis à l'Espérance, je me dois de me concentrer sur mon club. Il ne faut pas oublier que je suis dans un grand club du continent africain et que notre objectif est de remporter la Ligue des champions. Nous sommes tous motivés pour réaliser cet objectif. Par ailleurs, je suis très estimé par les supporters du club et cela m'incite à donner le meilleur de moi-même, car je n'ai pas encore montré la totalité de mon potentiel. Avec tout ça, vous ne faites toujours pas partie des plans de Halilhodzic... Que voulez-vous que je vous dise ? Je respecte les choix du sélectionneur. Lorsqu'il aura besoin de mes services, je répondrai présent avec plaisir et fierté. En attendant, je continue de travailler avec mon équipe pour mériter d'être convoqué. Je préfère parler sur le terrain plutôt que dans les journaux. Les Tunisiens doivent être surpris de ne pas vous voir convoqué par Halilhodzic, non ? En tout franchise, ils n'en reviennent pas. Tout le monde me demande pourquoi je ne suis pas appelé en sélection et s'il y a un problème entre le sélectionneur et moi. Je réponds toujours que je respecte le choix du sélectionneur et que je me tiens toujours à sa disposition. Des rumeurs parlent d'un différend entre Halilhodzic et vous qui daterait du tournoi qualificatif aux jeux Olympiques de Londres qui s'était déroulé au Maroc. Qu'en est-il ? Non, c'est faux. Il n'y a rien de vrai là-dedans. Confirmez-vous que la Fédération tunisienne de football vous a proposé la naturalisation pour jouer avec la Tunisie ? Oui, je le confirme. Après la publication de la liste des convoqués pour le match amical face à la Guinée, un membre du staff technique de la sélection tunisienne m'a appelé et m'a proposé de prendre la nationalité tunisienne, afin de jouer sous les couleurs de la Tunisie. Il a insisté pour avoir mon accord, mais j'ai poliment refusé en lui disant que je ne pouvais pas accepter sa proposition parce que je suis Algérien. Qui vous a contacté exactement ? Est-ce le sélectionneur Nabil Maloul ? Maloul a mandaté un membre de son staff pour me faire la proposition. Quelles sont les motivations de votre refus ? Je suis Algérien et je ne veux pas jouer pour un pays autre que le mien. Cela dit, je remercie le staff technique de la sélection de Tunisie pour son intérêt pour ma personne. Votre refus est peut-être un message à Vahid Halilhodzic... (Après un moment de silence) Tout ce que je peux dire, c'est que j'espère être appelé bientôt en sélection nationale.