On préfère la magie de la société plus que celle du ballon rond. Que c'est beau de voir notre sélection nationale gagner et se qualifier en Coupe du monde ! Que c'est beau d'apprendre que les ministres se donnent rendez-vous au stade pour vibrer avec les victoires des Verts ! Que c'est beau de voir les supporters mettre sur la touche les vicissitudes de la vie quotidienne le temps d'un match de foot ! Mais le plus beau, c'est de ne pas s'arrêter là parce que la vie ne s'arrête pas à une victoire de la sélection nationale. J'ai l'impression que tout le pays s'est arrêté depuis la retentissante victoire face à l'Egypte et n'attend que la qualification de l'Algérie au Mondial et que tout semble être reporté à la fin des éliminatoires. Pourtant, depuis cette fameuse victoire de juin, il y a eu un été particulièrement difficile avec une chaleur torride, une saison estivale meurtrière, une route qui tue de plus en plus, la grippe porcine, la flambée des prix durant le Ramadhan et les problèmes des parents à l'approche de la rentrée scolaire, les problèmes de l'Aïd El Fitr sans oublier l'annulation des crédits automobiles et de larges consommations et des nouvelles lois qui ont surpris les investisseurs. A ces données et leurs conséquences sur le citoyen, les responsables répondent par un sommeil politique, social et culturel qui pourrait s'étendre jusqu'à l'été prochain. Même sur le plan sportif, c'est le grand vide avec une absence latente d'intérêt envers les clubs, les fédérations et le Comité olympique qui est toujours sans président. Tout le monde n'a d'yeux que pour la Coupe du monde au point où même la qualification à la CAN, après deux absences consécutives, n'intéresse plus personne. C'est vrai que le ballon exerce une grande magie sur les peuples et les gouvernements, c'est vrai qu'on a été frustrés durant deux décennies à tel point qu'on ne peut plus contrôler le sentiment de fierté qui nous envahit, mais il ne faudrait pas que la vie des Algériens soit suspendue à un résultat d'un match de foot. Après l'ivresse d'une victoire, le citoyen était de nouveau confronté à ses soucis de toujours. Nos problèmes sont restés les mêmes avec 8 millions d'analphabètes, 3 millions de chômeurs, plus d'un million d'handicapés et autant de malades chroniques et les routes continuent de tuer avec 4000 victimes des accidents de la circulation par an. Des chiffres qui donnent froid au dos et que les Politiciens, les responsables et les citoyens doivent combattre de toutes leurs forces avec la victoire au bout comme la fédération, le staff technique et les joueurs ont combattu pour nous mettre là où nous sommes aujourd'hui. Car en fin de compte, on préfère la magie de la société plus que celle du ballon rond. H. D.