Halilhodzic : «J'ai mon idée sur le onze qui débutera mardi» Plus de deux mois après sa dernière conférence de presse (Ndlr, celle tenue à l'issue du match face au Mali, disputé le 10 septembre), le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, est enfin réapparu face aux médias, hier matin, au centre de presse du Complexe Mohamed-Boudiaf d'Alger. Le technicien bosnien est venu bien évidemment parler du match historique qui attend l'EN ce mardi face au Burkina Faso, pour le compte du match retour des barrages qualificatifs au Mondial-2014. Plutôt décontracté et plaisantin, coach Vahid a voulu montrer aux nombreux journalistes présents que malgré l'enjeu que représente cette rencontre décisive, la sérénité et l'optimisme demeurent, malgré tout, de mise chez lui. La pression ? Vahid ne connaît pas, lui qui a assuré que c'est justement pour ce genre de rencontres qu'il a choisi de faire ce métier d'entraîneur. On devait assister à une conférence d'avant-match, mais c'est surtout une conférence d'après-match, à laquelle on a eu droit de la part de Vahid. En effet, n'ayant pas encore digéré l'injustice dont a été victime son équipe lors du match aller, il n'a pas manqué de ce fait, de tirer de nouveau à boulets rouges sur l'arbitre zambien, qui a officié ce match ainsi que ses assesseurs, coupables à eux seuls, selon-lui, de cette défaite, qui pourrait bien basculer du mauvais côté, avant même ce match retour. Sur les 1h20 qu'a duré cette conférence, le sélectionneur a déploré à maintes reprises cette défaite amère, qui dit-il, lui a enlevé le sommeil durant près d'une semaine. Toujours est-il et après s'être lamenté contre son sort durant la majeure partie de cette conf', Halilhodzic s'est, enfin, repris, et a montré sa rage et sa détermination pour cette nouvelle rencontre qui arrive. Chez lui, tous les voyants sont au vert, bien que sa crainte est de voir la lumière rouge s'allumer du côté de l'arbitre sénégalais qui officiera le match. Une inquiétude qui le fait trembler, bien plus que l'enjeu de la partie même. Lassé, vexé, meurtri..., Halilhodzic ne manquait pas de qualificatifs pour décrire son ressentiment, lui qui s'estime toujours victime d'une «hogra malsaine», qui le poursuit depuis qu'il était sélectionneur de la Côte d'Ivoire, mais sans pour autant rendre les armes, a-t-il prévenu : «J'ai toujours été victime d'injustice que ce soit de la part des arbitres ou de mes anciens dirigeants (Côte d'Ivoire). Certains veulent me nuire et carrément enlever mon mérite. Après la CAN-2013, où l'arbitrage nous a massacrés, cette fois-ci, on veut m'enlever la qualification pour le Mondial. Rassurez-vous, je ne vais pas lâcher pour autant. Je suis déterminé et j'ai la rage de vaincre. Je n'ai jamais travaillé comme cette fois-ci. Ma revanche, je vais la prendre ce mardi.» Les Algériens peuvent donc se rassurer et faire confiance au Bosnien. «Mon départ en cas d'échec ? Je n'y pense pas pour le moment» Evidemment, Halilhodzic n'a pas échappé à la question : «Allez-vous continuer votre mission à la tête de l'EN en cas d'une non-qualification pour le Mondial ? » Sa réponse fut pour le moins ambiguë : «Sincèrement, je ne pense pas à ça. L'idée d'un échec ne m'effleure pas l'esprit. Pour autant, ce n'est pas les offres qui manquent. Plusieurs nations et clubs ont pris attache avec moi, mais pour le moment, ma concentration va pour la sélection algérienne. Je suis à fond dans mon projet et je veux accomplir ma mission du mieux que je peux.» «Mais ça pourrait être ma dernière conférence de presse avec vous» Et de continuer : «Après, vous savez, ça pourrait être ma dernière conférence de presse aujourd'hui. Qui sait ? En tout cas, je travaille pour le futur et même après mon départ, mon successeur arrivera dans une position plus ou moins confortable. On verra bien.» S. F. Halilhodzic : «J'ai mon idée sur le onze qui débutera mardi» A moins de quatre jours du match décisif face au Burkina Faso, Vahid Halilhodzic annonce qu'il a déjà dans sa tête le onze qui débutera cette partie. N'ayant pas souhaité en dire davantage, le sélectionneur a toutefois souligné qu'à un joueur près, il a ses 11 guerriers titulaires. «Oui, je peux dire que j'ai dans ma tête le onze qui débutera ce mardi. Ne comptez pas sur moi, cependant, pour vous le donner. Ce qu'il y a à souligner, c'est que physiquement, mes joueurs sont actuellement meilleurs que lors du match aller. Après, pour ce qui est de leur forme le jour du match, on verra», a-t-il souligné. «Il y aura certainement des changements par rapport au match aller» Est-ce qu'il va reconduire le même onze qui a débuté le match aller ou va-t-il y avoir des changements, Halilhodzic n'a pas trop souhaité donner de détails et s'est juste contenté de dire qu'il y aura certainement des changements par rapport à ce match aller. «Oui, il y aura certainement des changements, mais je dois dire que je ne dispose pas de beaucoup de choix, notamment dans le secteur défensif», a-t-il répondu. «J'ai trois plans de jeu dans ma tête» Pour ce qui est du dispositif tactique qu'il compte employer lors de ce match, le sélectionneur national a répondu : «Je parle beaucoup à mes joueurs depuis le début du stage et j'insiste sur le travail tactique. Evidemment, j'ai dans ma tête deux plans de jeu pour le match, et même un troisième en cas de catastrophe. Tout dépendra du score et de son évolution. Ne vous inquiétez pas, j'ai tout pris en considération et je ne laisse rien au hasard. On a travaillé toutes les situations possibles qui pourraient survenir le jour du match.» «La clé du match ? La rigueur défensive» Si certains peuvent penser que la clé de ce match est de se lancer à l'abordage devant et marquer ce but libérateur, Halilhodzic voit autrement. «La clé du match ? C'est la rigueur défensive qu'on doit absolument avoir. On ne peut pas se permettre de refaire les mêmes erreurs qu'au match aller. Mes joueurs doivent s'appliquer en défense surtout, avant de penser à marquer. On a encaissé beaucoup de buts lors des derniers matchs et cela me fait peur.» «La pression sera sur nous, mais cela ne m'effraie point» Bien que l'optimisme soit de mise chez les coéquipiers de Madjid Bougherra, il n'empêche que la pression commence à se faire sentir et Vahid ne s'en cache pas. «Lors du match aller, la pression était plus sur le Burkina Faso, mais là, c'est nous qui recevons et c'est normal que la pression soit cette fois-ci sur nous. Cela ne m'effraie pas pour autant. J'aime la pression et c'est pour ce genre de rencontres qu'on fait ce métier.» «Surtout ne pas céder à la provocation» Halilhodzic a assuré qu'il a prévenu ses poulains de ne pas céder face aux provocations que pourraient faire les Burkinabés. «Ce match retour sera très compliqué et on devra faire attention. On doit rester concentrés sur notre match et ne pas céder aux provocations. Qu'elles viennent de l'adversaire ou même de l'arbitre, il faudra se contrôler et ne pas tomber dans le piège.» «Je suis confiant, mais...» Pour finir à propos de ce match face aux Etalons, le coach national a affirmé devant l'assistance qu'il est confiant et optimiste. «Je suis confiant pour ce match, mais je sais que ce type de rencontres peut se jouer sur de détails et pas uniquement sur le terrain. Il faut penser à bien attaquer, mais sans prendre de risque derrière aussi», a-t-il conclu. Vahid évacue la pression à sa manière «Hier, j'ai dansé, chanté et fait le guignol avec mes joueurs» Vahid Halilhodzic véhicule une image d'entraîneur bosseur, rigide et strict. Pour autant, l'homme demeure toutefois quelqu'un de sensible et de plaisantin lorsqu'il le faut. Hier, au cours de sa conférence de presse, il a justement révélé que dans la soirée de jeudi, il avait opté pour une attitude zen et cool avec ses joueurs, histoire de détendre l'atmosphère et évacuer la grosse pression qui commence à se faire sentir. «Je suis arrivé ici en écoutant de la bonne musique. Hier soir, tout le monde a dansé à Sidi Moussa. Les joueurs, les policiers, les cuisiniers, les jardiniers. L'ambiance était conviviale et c'est bon ça, avant un tel match aussi important. Moi-même, j'ai chanté, dansé et fait le guignol.» «Dès dimanche, finie la rigolade» Toutefois, Halilhodzic a assuré que l'heure n'est pas toujours à la rigolade. Tout ça finira dès dimanche. «C'est bien de rigoler et d'être aussi détendu, mais dès dimanche, fini tout ça. Je veux que mes joueurs soient concentrés sur leur travail et sur leur match. Je veux une mobilisation extrême de tout le groupe. On ne peut pas lâcher, si près du but.» Halilhodzic révèle «Suivant la logique, 90% des joueurs actuels ne méritaient pas d'être convoqués» Le sélectionneur national a parlé de la situation difficile que traverse la majorité de ses joueurs au sein de leurs clubs respectifs et dit à ce propos : «Vous savez, suivant la logique, 90% des joueurs actuels ne méritaient pas d'être convoqués pour ce match barrage. Ils ne jouent pas régulièrement avec leurs clubs et cela est un véritable problème. Malheureusement pour moi, je n'ai pas trop le choix. Quand vous voyez que les 5 avant-centres que nous comptons ne jouent pas, ça, c'est un gros souci.» «Si on m'avait dit en août 2011 que deux ans après l'Algérie sera aux portes d'un Mondial, je ne l'aurai pas cru» Et d'enchaîner : «Il faut que les gens sachent que l'Algérie a réalisé, jusque-là, un parcours tout simplement exceptionnel. Personnellement, je ne m'y attendais pas trop. Si on m'avait dit en août 2011, en marge du premier stage que j'ai tenu à Marcoussis, que dans deux ans, l'Algérie sera ainsi aux portes d'un Mondial, je ne l'aurai pas du tout cru», a-t-il indiqué.