Le sélectionneur national Vahid Halilhodzic croit dur comme fer à la qualification au Mondial 2014, mardi prochain à Blida, aux dépens du vice-champion d'Afrique, le Burkina Faso, victorieux chez lui à l'aller (3-2). C'est avec une grande sérénité que Halilhodzic aborde le match fatidique d'après-demain. Il a, en effet, affiché une confiance extraordinaire lors de la conférence de presse qu'il a animée hier matin au Centre de presse du stade 5-Juillet. «Je suis confiant, mais je sais que la qualification ne se joue pas sur le terrain seulement. C'est pour cette raison que je fais un gros travail sur le plan psychologique et pédagogique. Les joueurs sont en tout cas dans une meilleure forme qu'à l'aller. Ils sont très motivés et déterminés. J'ai dû d'ailleurs arrêter jeudi l'entraînement, car ça taclait et ça glissait de partout alors qu'il pleuvait. Nos joueurs sont très sereins. On a chanté et dansé ensemble jeudi, mais la concentration sera totale à partir de dimanche. Aucune erreur ne sera dès lors permise», a déclaré le sélectionneur national, très touché par le message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, transmis à l'EN par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la visite rendue à la sélection nationale, jeudi au Centre technique de Sidi Moussa.
«Je suis venu en Algérie pour la qualification au Mondial 2014» «La visite du Premier ministre nous a fait plaisir. C'est un responsable que j'aime beaucoup. Il est très sympathique. Il nous a raconté quelques blagues et il prévoit une victoire de l'EN sur le score de 3 à 0. Il nous a transmis le message du président de la République. C'est un message chaleureux. Ça m'a touché. Il nous a fait savoir par deux fois ce que les Algériens attendent de nous et de ce match. Moi, je suis venu en Algérie pour la qualification au Mondial. J'ai beaucoup travaillé depuis 29 mois. Je parle moins et travaille plus dans la discrétion. Je n'ai jamais été aussi motivé, appliqué et engagé. C'est un match historique et une responsabilité suprême qui ne me font pas peur. Je n'ai pas aussi peur de la pression. Jamais depuis l'indépendance de l'Algérie, un match n'a été préparé avec autant de précision. On ne joue pas une coupe du monde chaque année. On ne lâchera pas la qualification. Ce sera la qualification la plus heureuse pour moi», lançait Halilhodzic qui insiste énormément sur la discipline et la rigueur défensive surtout que les Burkinabè possèdent des attaquants redoutables, notamment Jonathan Pitroipa, meilleur joueur de la CAN 2013 en Afrique du Sud.
«La clé du match, c'est la rigueur défensive» «La clé du match, c'est la rigueur défensive. La concentration doit être de mise du début jusqu'à la fin du match, ce qui n'était pas le cas à l'aller où on a encaissé deux buts qu'on aurait pu éviter. Je sais qu'on marque deux buts par match, mais on prend beaucoup de risques derrière. A l'aller où on a joué pour gagner, on a eu plus d'occasions de scorer que les Burkinabè qui ont plus de réussite que nous. Ils ont tiré quatre fois et marqué trois buts, dont un bien évidemment sur un penalty imaginaire», dira le technicien bosnien qui redoute énormément l'attaquant vedette des Etalons, Jonathan Pitroipa, capable de faire tout seul la différence. «Pitroipa est un joueur fantasque, capable de dribbler tout le monde. On ne peut le soumettre à un marquage individuel. C'est impossible. Il faudra juste assurer la couverture sur le plan défensif pour le contrer. Les Burkinabè miseront sur leurs individualités, nous sur notre collectif même si nos joueurs manquent de maturité et d'expérience. Tout va se jouer sur le plan moral. Des choses extraordinaires se produisent dans ces matches barrages, à l'image du but marqué par Antar Yahia face à l'Egypte. Ce sont des choses qui arrivent une fois une carrière», souligne le driver des Verts. «Les Burkinabè sont très combatifs et ils sont en pleine confiance depuis la CAN 2013 où ils ont failli remporter le trophée. Je sais comment ils vont jouer et ce qu'ils nous préparent. Il ne faudra surtout pas répondre aux provocations», a-t-il ajouté.
«On veut gagner footballistiquement» Coach Vahid veut assurer la qualification proprement sans cadeau de l'arbitrage qui avait joué un mauvais tour aux Verts à Ouagadougou. «On veut gagner footballistiquement. Je lance un appel à nos supporters à nous soutenir à fond et à respecter l'hymne national burkinabè. On a été bien accueilli à Ouagadougou où l'hymne algérien n'a pas été sifflé, on doit rendre la pareille aux Burkinabè», affirme Halilhodzic qui a encore du mal à digérer l'injustice vécue en terre burkinabè. «Je n'ai pas dormi pendant une semaine après le match aller. J'ai mal vécu l'injustice dont on a été victimes de la part des arbitres qui ont offert un cadeau aux Burkinabè en fin de match alors qu'on a été privés d'un penalty sur la faute commise sur Feghouli. L'arbitre était à cinq mètres de l'action. C'était pareil pour l'agression dont a été victime Yebda en début de match. Le joueur burkinabè devait être expulsé. Heureusement que Yebda n'a pas répondu à la provocation. Même le quatrième arbitre n'a pas cessé de me menacer et de me surveiller alors qu'il ne s'est jamais approché du banc burkinabè. Des choses bizarres se passent en Afrique. La corruption est partout. Le 3e but du Burkina Faso est un cadeau d'anniversaire et je ne sais pas combien il a coûté», tonne le patron de l'EN qui a déjà prévu trois variantes de jeu.
«J'ai prévu trois plans pour ce match et je ne pense pas à mon avenir» «J'ai prévu trois plans pour ce match. J'ai un plan A, un plan B et un plan C en cas de catastrophe», a indiqué Halilhodzic qui a aussi le onze rentrant en tête. «J'ai établi la composante de l'équipe type après le match aller, mais il se pourrait qu'il y ait des changements. Je suis encore en pleine réflexion sur certains postes, dont celui de gardien de but. Je tiens à dire que c'est la première fois de ma carrière que j'aligne des joueurs qui ne jouent pas dans leurs clubs. Franchement, ce n'est pas évident de jouer en Afrique noire pour certains», a expliqué le sélectionneur national, sollicité déjà par plusieurs sélections étrangères avides de s'attacher ses services s'il venait à quitter l'EN, en cas bien évidemment d'échec mardi face au Burkina Faso. «Je suis très sollicité, mais je ne pense pas à mon avenir. Je ne pense qu'à la qualification au Mondial 2014. Si j'avais l'équipe à ma disposition depuis un mois, j'aurais signé pour la qualification des deux mains et des deux pieds», a conclu Halilhodzic, avide de disputer son premier mondial comme entraîneur au Brésil, la Mecque du football.