Sandjak : «Je doute fort que le Burkina Faso tienne le coup face à la pression de Tchaker» Que peuvent ressentir les joueurs de la sélection nationale tout au long de cette journée, avant le match décisif qui les attend contre le Burkina Faso ? Il est clair que ce n'est pas un jour comme les autres et on ne le vit pas comme lors d'un match ordinaire. Rafik Saïfi, ancien international, a vécu pareille situation il y a quatre ans (et plutôt deux fois qu'une puisque il y a eu le match d'appui de Om Dourman face à l'Egypte après celui du Caire). Il nous parle de ce qui peut se passer dans la tête d'un international sur le point de disputer un match capital pour une qualification à la Coupe du monde. «L'enjeu de la confrontation, la pression du public, la médiatisation de l'événement, tout cela c'est énorme pour un joueur !» «Il est impossible pour un joueur de ne pas penser au match. L'enjeu de la confrontation, la pression du public, la médiatisation de l'événement, tout ça est énorme ! Il faut se mettre à la place du joueur pour le comprendre : il est à 90 minutes d'aller à une Coupe du monde. Tu ne peux donc pas occulter ce match de ton esprit. Cependant, le joueur essaye de se changer les idées en usant de plusieurs astuces : discuter avec ses coéquipiers dans les chambres, plaisanter, rire... Il y a un moment où il faut penser au match, mais il faut que cette concentration soit positive et non pas qu'elle constitue une pression supplémentaire. Il faut se délester de la pression et essayer de la coller à l'adversaire.» «Aujourd'hui, avec les chaînes de télé, le téléphone mobile et internet, impossible de se soustraire à la pression extérieure» «Les choses ont changé de nos jours par rapport à ce qu'il y avait en sélection par le passé. Aujourd'hui, il y a différentes chaînes de télévision, le téléphone mobile et l'internet qui font qu'un joueur ne peut pas échapper à la pression extérieure. A travers tous ces moyens, il constate qu'il a une responsabilité énorme. Pour penser à autre chose, il doit appeler sa famille, discuter de choses qui n'ont rien à voir avec le football. Par contre, le jour du match, il est obligé de se concentrer sur le sujet. Il y a deux catégories de joueurs : ceux qui ont besoin de la pression pour mieux se concentrer et se donner à fond et ceux qui préfèrent faire le vide dans leur tête jusqu'à l'arrivée au stade. Ceux de la première catégorie font tout pour s'informer de ce qui se passe et se dit dehors sur le match. Ils s'empressent de consulter les journaux sur internet et regardent tous les programmes de télévision qui parlent du match. Les autres font tout pour s'enfermer dans leur bulle et s'isoler.» «Moi, j'aime le stress et j'ai appris à le gérer depuis mon passage au Mouloudia» «Moi, je fais partie de la première catégorie. Il me faut m'imprégner de l'ambiance extérieure et du battage médiatique pour être à fond. Il ne faut pas oublier qu'à l'âge de 19 ans, j'avais joué mon premier match avec le MC Alger devant 100 000 spectateurs au stade du 5-Juillet. J'étais intimidé ce jour-là, mais à force de jouer devant une telle affluence, j'ai appris à gérer le stress. Quand tu as connu la pression du Mouloudia, Wallah tu peux jouer n'importe quel match, quel qu'en soit l'enjeu. A Om Dourman, j'étais un peu stressé comme tous mes autres coéquipiers, mais je n'avais pas la pression.» «La balade du matin est importante pour détendre les muscles et changer d'air» «Il y a des joueurs qui dorment bien la veille d'un match décisif, mais il y en a d'autres dont le sommeil est perturbé. C'est mon cas : même la veille d'un match amical, je n'arrive pas à bien dormir. La matinée, il y a la balade. Pour le corps humain, c'est important de faire quelques exercices. Par exemple, quand j'étais en club, en France, il y avait un entrainement léger le matin des matches, vers 9h 00, pour détendre les muscles parce que, si tu restes dans ta chambre, les muscles resteront crispés. Donc, la balade a pour objectifs de détendre les muscles et de permettre au sang de bien circuler et aussi de changer d'air en sortant de l'hôtel et rigoler un peu avec tes camarades. C'est une manière de décompresser avant le match.» «Il y en a qui écoutent du Coran ou de la musique avant le match et le dernier appel est pour la famille» «Avec l'avènement des Smartphones, les téléphones mobiles sont à plusieurs emplois. Beaucoup de joueurs laissent leurs téléphones allumés jusqu'à la dernière minute pour écouter qui de la musique qui du Coran. Personnellement, j'écoutais toujours des versets de Coran avant un match et, avant d'entrer dans le vestiaire, j'appelle mes parents pour avoir leur bénédiction. Beaucoup de joueurs, comme moi, adressaient leur dernier appel à quelqu'un de leur famille : un parent, son épouse, un ami proche... Une fois de retour de la reconnaissance du terrain pour entrer dans le vestiaire, tout le monde éteint son téléphone. Cela dit, le match débute vraiment lorsqu'on monte dans le bus pour rejoindre le stade. Lorsqu'on va à l'entraînement, on rigole entre nous dans le bus, mais quand on va pour jouer, personne ne parle. Chacun se concentre dans son siège à sa manière. Une fois dans le bus, c'est bon, on est dans le match.» «Les remplaçants ont moins de stress que les titulaires, mais ils doivent être tout aussi impliqués» «Les remplaçants et ceux qui ne figurent pas dans la feuille de match sont tout aussi concentrés que les titulaires, mais ils ressentent moins de stress car ce ne sont pas eux qui débuteront sur le terrain. Par respect pour leurs onze coéquipiers qui débutent le match, ils doivent s'impliquer du mieux qu'ils le peuvent : en se donnant à fond à l'échauffement, en encourageant ceux qui vont jouer... Je me rappelle que, de mon temps, les remplaçants motivaient beaucoup les titulaires. Certes, personne n'est content d'être remplaçant et c'est humain d'être en colère, mais il faut ravaler sa colère et penser à ne pas perturber le groupe. Après le match, on a tout le loisir de demander des explications au sélectionneur. Personnellement, je considère qu'il n'y a pas de titulaires et des remplaçants. Tous ceux qui sont inscrits sur la feuille de match sont impliqués. Peut-être que c'est un remplaçant qui fera la différence une fois qu'il sera incorporé. Un joueur peut être frustré de ne pas jouer en club, mais il ne doit pas l'être en sélection car l'enjeu concerne toute la nation.» --------------------------- Sandjak : «Je doute fort que le Burkina Faso tienne le coup face à la pression de Tchaker» L'ancien sélectionneur national, Nasser Sandjak s'est exprimé avant-hier soir sur la chaîne L'Equipe 21, à propos du match de ce soir : «Je connais très bien l'ambiance du stade Mustapha Tchaker et je doute fort que le Burkina Faso tienne le coup. Il y aura une forte pression et les Burkinabés auront du mal à supporter cela. L'Algérie dispose d'excellents attaquants, mais il faudra quand même faire attention derrière et ne pas commettre d'erreurs défensives qui pourraient coûter cher à l'équipe. Il faudra rester vigilants.» ----------------------- L'avis de... Zemmamouche : «N'oubliez pas que l'Algérie est imbattable à Blida» «Ce match décisif pour la Coupe du monde 2014, c'est notre but et objectif et on fera tout pour arracher cette victoire. On a un groupe solide qui renferme de bons joueurs, talentueux et doués, qui sont prêt a laisser leur âme sur le terrain s'il le faut. Le Burkina Faso ? Je dirai qu'on n'a peur de personne, on jouera chez nous, sur notre pelouse, et devant notre public, n'oubliez pas que l'Algérie est imbattable à Blida. La pression sera sur les 2 sélections, vu que les 2 n'ont pas assuré leur qualification et surtout sur eux, car comme je l'ai dit on jouera chez nous devant notre public qui sera derrière nous durant les 90'. On demande à nos supporters de rester toujours derrière nous. Ils faut qu'ils sachent qu'on fera tout pour arracher cette victoire et faire honneur à notre pays»